Y a comme un problème...

[Bp]

Le truc, c'est qu'en théorie, je suis d'accord avec toi, mais ça ne marche pas en pratique.

La question de l'identité juive traverse l'oeuvre de presque tous les grands auteurs juifs de 20ème siècle, de Arendt à Roth en passant par Scholem et Bashevis Singer.
Ce n'est pas non plus un hasard si la plus grande femme écrivain afro-américaine, Toni Morrison, écrit sur l'esclavage, ou le racisme (entre autres thèmes, comme toujours, bien sûr !).
Mon écrivain préféré, Ivo Andric, est un serbe de Bosnie. Ca se ressent dans tout ce qu'il écrit, et s'il était né musulman de Bosnie, son oeuvre n'aurait pas du tout été la même.

Il y a une part de déterminisme dans tout ça, que je refusais à l'époque, lorsqu'on en avait parlé, mais que l'accumulation d'éléments à charge ne me permet plus d'ignorer.

Et comme dans toute généralisation, il y aura des exceptions. Mais ça ne rend pas la règle inutile, tu ne crois pas ?
_________________
ALLIANCE, n. In international politics, the union of two thieves with hands so deeply inserted in each others pockets that they cannot separately plunder a third.

Ambrose Bierce

[michael]

Ben... sans chercher absolument la contradiction... j'y vois pour le coup plus une discrimination qu'une règle, qui de doute manière ne me servira pas puisque j'aborde les Å?uvres selon leurs qualités et leurs sujets... Ce n'est qu'après que vient l'identité de l'auteur en ce qui me concerne...
J'aurai aussi des exemples pour montrer qu'il n'y a pas forcément de lien entre origines/identité et thématiques mais ça ne prouverait pas que cela soit majoritaire ou minoritaire, et surtout ce n'est pas le sujet.

Sur ce, je vais poursuivre la lecture du Trône de fer.
Y aurait-il moins de scènes de sexe si l'auteur avait été une femme ? Pourquoi réussit-il à créer des personnages féminins aussi forts alors qu'il a des couilles ? Peu m'importe, j'apprécie juste le truc, même si j'ai hésité à me lancer dedans parce que Martin est un gros barbu, et j'aime pas les poils.
_________________
"Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là, c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan

[seleniel]

Personnellement, outre la généralisation, ce qui me gêne aussi concerne les raccourcis et réductions qu'elle entraine en convoquant de "grands" noms pour appuyer et légitimer le propos. Parce qu'associer Jane Austen et Fantasy - féminine de surcroît - par exemple, et même si c'est vaguement à la mode, ça me paraît manquer en grande partie la signification de lâ??Å?uvre de l'écrivain et sa portée, ignorer le contexte d'écriture, le cadre littéraire dans lequel elle se situe et fait sens.

Le roman sentimental, anglais, c'est aussi et avant, Samuel Richardson, un homme. Et quand on a lu Clarissa, on bénit Jane Austen. Et le courant sensible, globalement, ça émerge de manière forte en France autour d'un homme encore: Diderot. Et autour de lui, on peut convoquer nombre écrivains, masculins essentiellement.

De même que contrebalancer le repoussoir Austen/Brontë par Woolf en mettant en avant une association entre la romancière et l'identité féminine en littérature, comme ça, là aussi me semble plus que surprenant, malheureux.

Je ne pense pas que ce soit le lieu d'un débat littéraire de fond donc je ne développe pas plus. C'était plus pour témoigner de ma surprise. Je précise quand même que je me suis un peu intéressé à la question du lien entre identité féminine et littérature, notamment dans le domaine du roman anglais, aux codes et à l'histoire en particulier du courant sensible en Europe, ayant effectué ma thèse sur Nathalie Sarraute, qui doit en outre beaucoup à Woolf. Woolf qui faisait par ailleurs partie de mon programme d'agrégation. �a fait un peu péteux formulé comme ça, mais c'est aussi pour ne pas sembler prendre en traître si on veut creuser tout ça plus avant.

Après, qu'on n'aime pas un genre, un courant, y compris estampillé masculin ou féminin si cette caractéristique fait partie de son identité, je comprends tout-à-fait: on fait face à des codes qui nous plaisent plus ou moins, voire qui nous hérissent. Il y a peut-être une fantasy féminine qui se revendique comme telle, je ne sais pas, je ne connais pas. Terremer d'Ursula Le Guin, j'avais trouvé ça très bien lorsque découvert. Stephenie Meyer, ça me tombe des mains. Et j'aurais beaucoup de mal à rapprocher les deux auteures, même à travers une étiquette comme la fantasy.

[Bp]

Seleniel, je n'ai jamais dit que Jane Austen avait inventé le roman sentimental, je dis simplement que la romance à la Jane Austen, qui va énormément puiser du côté du roman gothique (d'ailleurs Austen a aussi écrit de la romance gothique), se prolonge dans la fantasy féminine d'aujourd'hui.
Edward Cullen et Fitzwilliam Darcy sont fabriqués dans la même marmite, avec simplement une grosse différence de qualité d'écriture.

Je trouve le lien entre Jane Austen, le roman gothique, et la fantasy sentimentale franchement facile à faire, voire évident quand on lit ce que les fans d'Austen contemporains retiennent de ses romans.

Quant à Virginia Woolf, je ne faisais que donner un exemple à Michael d'une romancière que j'appréciais. Ca n'allait pas plus loin que ça.
Il me semble d'ailleurs que Woolf a beaucoup écrit sur la femme en littérature, si je ne me trompe pas.

(By the way, il y a un sujet littérature dans la tribune libre, au cas où. Herbv l'a honteusement découpé en morceaux parce que ça ne l'intéressait pas, mais il y avait de supers messages là-dedans. Il est la raison principale pour laquelle je réclame le retour des archives.)

C'est bien Sarraute, au fait ? Je connais très mal la littérature féminine française du 20ème siècle, donc je ne demande qu'à apprendre.

@Michael : je te donne des exemples argumentés, tu me sors de l'ironie sur le trône de fer.
Cela dit, compare de la bonne fantasy féminine, genre Lois McMaster Bujold, à George R.R Martin, et ose me dire qu'il n'y a pas une différence de sensibilité entre les deux.
Martin c'est un gros bourrin, hein.
_________________
ALLIANCE, n. In international politics, the union of two thieves with hands so deeply inserted in each others pockets that they cannot separately plunder a third.

Ambrose Bierce

[Corti]

Je ne fais jamais attention aux auteurs pour ma part.

Par contre, je me souviens parfaitement avoir déjà que la fantasy japonaise écrite par les femmes déboîtaient sa race par rapport aux productions masculines bien plus classiques (en l'occurrence, le gentil héros qui va sauver le monde avec l'histoire d'amour avec la princesse).
Je pense entre autre aux "12 Royaumes", "Erin, Dompteuse de bêtes" ou "Saiunkoku Monogatari".

Bon après, ça reste des histoires plus axées jeunesse, ceci explique sûrement le biais précédent sur l'histoire�
_________________
(ou pas ?)
"That Others May Live" -- Rescue Wings

[michael]

Je n'ai pas donné d'exemples "argumentés" parce que je pense que l'exercice trouve très rapidement ses limites et surtout n'argumente pas grand chose. Chacun y va de sa petite liste mais au final rien n'est démontré.
Je doute qu'une telle "règle" soit efficiente, cela me semble trop réducteur.

L'ironie n'avait pas valeur d'argument, encore moins de moquerie, je voulais juste finir mon intervention sur une note d'humour, puisque je pensais m'en tenir là.

[Saishû Heiki Kareshi]

[Bp]

Ok, Michael, mais tu ne penses pas que le background d'un auteur est important ?

Si j'écrivais un roman, il y a tout un tas de thèmes sur lesquels je ne pourrais jamais écrire, puisque ces thèmes sont trop éloignés de moi.
Et c'est lié à mon identité, ça. En tant que mec, en tant qu'européen, etc. Y a clairement quelque chose de purement instinctif dans cette identité qui dépasse toute démarche intellectuelle.
_________________
ALLIANCE, n. In international politics, the union of two thieves with hands so deeply inserted in each others pockets that they cannot separately plunder a third.

Ambrose Bierce

[Marie]

[Bp]

[Marie]

[Bp]

Oui et non, Pride and Prejudice est quand même bourré d'ironie, et il y a pas mal de codes qui sont passés à la moulinette. Mon sentiment était seulement que cette ironie tournait à vide.
D'ailleurs, je souligne quand même qu'Austen écrit très bien, la langue est belle, la narration très maitrisée. Il y a beaucoup d'intelligence dans ses textes. Mais les thèmes abordés m'ennuient profondément.

"Northanger Abbey", je n'ai pas lu, j'en suis resté à Pride et à Sense. J'imagine que tu as tout lu d'elle, Marie ?
_________________
ALLIANCE, n. In international politics, the union of two thieves with hands so deeply inserted in each others pockets that they cannot separately plunder a third.

Ambrose Bierce

[Marie]

[yakutake83]

Je fais moi aussi un retour sur la remontée du sujet avec mon ressenti de l'année 2013!

Bilan, au jour d'aujourd'hui :

- 45 séries dont le premier tome est sorti en 2013 (sur ces 45, 3 "volume 1" m'ont été offerts : Je t'aime Suzuki (concours), Hell's Kitchen (opération commerciale) que je ne continuerai probablement pas, et Kids on the slope (cadeau d'une amie) ) ; sur les 45 séries débutées, 15 se sont terminées ou vont se terminer en 2013 (quoi que, peut être seulement 14 ^^' avec Clair de Lune, je sais jamais ^^').
- 37 one-shot sortis en 2013 (dont ENORMEMENT de yaoi, mon péché mignon ^^')

D'ici à la fin de l'année, encore de nombreux one-shots yaoi/yuri, mais aussi bon nombre de séries qui vont commencer (je compte les sorties d'Août comme "futures" ) :

Dance in the vampire bund - Sledge Hammer
Puella Magi Madoka Magica - The different story (qui se terminera probablement en Décembre)
Dans un recoin de ce monde (fini dans l'année)
Alice au royaume de trèfle
Brynhildr in the darkness
Joséphine Impératrice
Lucika Lucika
X-Blade Cross
Candy (yuri, terminé en 2013)
Wonderful Life (yaoi, fin en 2013)

et coté "peut être"
Hanayamata
Giacomo Foscari
Gokinjo Deluxe
Big Order
Coeurs à coeurs
Cage of Eden
2nd Love - Once upon a lie

sans oublier quelques one-shots (hors yaoi-yuri) :
Special A - S.A.
Seraphim
Chi, c'est mon prénom
Goggles (peut être, pas encore sur)
Moto Hagio - Anthologie

Ce qui ferait, si je démarre effectivement le tout, 62 nouvelles séries + 5 one-shot hors yaoi-yuri (contre 55 en 2012 et 11 one-shots hors yaoi-yuri... et moi qui avait dit que je ralentissais ^^')


En séries qui se terminent, hormis les 14 pré-citées (débutées et finies en 2013) et les 4 qui vont commencer et se terminer presque aussitôt, j'ai fini 32 séries depuis le début de l'année, et 11 autres vont se terminer d'ici Décembre. (Par comparaison, en 2012 je finissais 40 séries... j'aurai bouclé donc 61 titres d'ici la fin de l'année...).

Voilà voilà... je me rends compte qu'au final, l'année 2013 est à peu près aussi chargée que l'année 2012 en termes de nouveautés... Mais plus chargé en fins de séries, en revanche! (Après, faudra que je fasse un point précis sur les achats "hors-occasions" des sorties de l'année, histoire de voir précisément les stats de l'année!)

[Taliesin]

@marie: c'est ma faute si le sujet a dérapé

Moi aussi, j'ai Giacomo Foscari dans les peut-être, même si je n'aime vraiment pas cette couverture austère et intello-bobo... Et puis Space Brothers a l'air très chouette, même si déjà très long (je ne suis pas très sensible à ce style de dessin par contre )

Nouveautés 2013:
- Mokke: titre super sympa et choupi que j'aime lire de temps en temps
- Chihayafuru: abandonné car une personne de mon entourage le fait et je le lui taxerai (plus de place, série longue, accrocheur mais je n'y vois pas plus d'attirance en ce qui me concerne, peur du triangle amoureux , etc...)
- La fleur millénaire: pas sûre de continuer au vu de la tournure très "tourtereaux" que prend le titre, même si j'adore l'univers, je n'aimais pas les dessins de toute façon. Peut-être que je le filerai à une amie qui le continuera vu qu'elle adore
- Cesare: grand coup de coeur pour moi cette année, et contente de retrouver Fuyumi Soryo, un titre que je souhaitais depuis longtemps
- L'attaque des titans: le buzz de l'année (bien failli ne pas y aller pour ça) et une belle surprise, j'adore l'ambiance (LE truc important chez moi en fait)
- Parapal: titre intriguant ayant fait débat. lecture intriguante, tout ne me plaît pas, mais il y a quelques chose qui donne envie de continuer
- Alice in Borderland: du survival, donc pas mon truc, et en essayant, je confirme. Manga pas inintéressant, que j'ai filé à une connaissance qui le continuera peut-être, je l'espère
- Steel Ball Run: évidemment, je suis au rendez-vous de cette fameuse saison qui m'intrigue depuis longtemps. Finalement, un poil en demi-teinte, pas aussi enthousiaste que beaucoup d'autres lecteurs.
- Drug & Drop: la relecture récente de Lawful Drug m'a donné envie de lire cette suite. Mais non, j'ai été bien déçue...

Séries plus anciennes:
- Samidare: depuis le temps qu'il me titillait, mais je le craignais (poncifs des anime?) et depuis, je n'en démords pas. Mon gros coup de coeur de l'année, aux côtés de Cesare .
- Adekan: un premier chapitre lourdingue m'ayant donné envie de fuir ce fanservice yaoi, et finalement, j'ai bien aimé la lecture d'un volume entier. Lu 2 volumes pour le moment, j'aime cet aspect épisodique mais il s'estompe d'après les dires, pour une intrigue dans le passé etc, dommage.
- Vinland Saga: j'ai fini par succomber en voyant une tournure différente après les événements du volume 8

Je n'ai pas commencé:
- Kamakura Diary: Malgré le retour attendu de Akimi Yoshida, je l'ai commencé dans une autre langue. J'attends la parution du volume 5 inédit pour moi
- Kids on the slope: je l'emprunte à une amie, j'aime beaucoup et je me pose toujours la question du acheter ou pas acheter...
- Silver Spoon: j'étais sûre de pouvoir me le faire prêter, même si c'est quand même très tentant
- Les fleurs du passé: c'était pourtant tentant avec cette histoire de fantômes, et les dessins me plaisaient beaucoup. Emprunté à une amie, et finalement, pas plus aimé...
- Ane No Kekkon: tentant pour le nom de la mangaka, Keiko Nishi, moins sur le scénario. Emprunté à un ami et titre très intriguant, très bien raconté, mais dont je n'aime pas certains personnages et leurs réactions. Mais j'aimerais lire la suite malgré tout.

Fins:
- Kongoh Banchô
- Samidare
- Thermae Romae
- Simple comme l'amour

Je l'achèterai:
- Moto Hagio Anthologie: bien que certaines histoires feront doublon, notamment à cause du Drunken Dream, mais aussi They were eleven dont je possède les comics

En anglais aussi, petite surprise en cette année 2013:
- Tableau 20: retour d'est em, yeah (octobre)

Annonce en anglais pour 2014:
- What did you eat yesterday?: retour de la grande, la talentueuse, la géniale (euh...) Fumi Yoshinaga !
_________________
Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais