[Ushijima] L'usurier de l'ombre

[Casca]

Une journée ordinaire débute pour Ushijima : des clients font la queue pour lui emprunter de lâ??argent. Pour Takada qui débute au service de lâ??usurier, câ??est la découverte dâ??un monde souterrain où lâ??argent règne en maître.
Guidé par Ushijima, Takada apprend les ficelles du métier, et les combines pour soutirer aux clients leurs derniers sousâ?¦ Sans aucun état dâ??âme !

Présentation sur le site de l'éditeur : http://www.mangakana.com/Series.cfm?Query_Code=USH
(bon il y est dit qu'Ushijima travaille pour le compte des yakuza, ce qui n'est pas tout a fait correct, mais peu importe)


Bon alors j'ai lu les 2 premiers tomes et je suis plus qu'enthousiaste.
Graphiquement on sent une très nette amélioration du trait de l'auteur dès le volume 2 (trait qui était déja plus que plaisant dès le premier tome, soit dit en passant) Le tome 3 est prévu pour le 18 janvier et on devrait voir un tome arriver tout les 2 mois.
Ushijima c'est tout simplement l'un des mangas dont j'attends le prochain tome avec le plus d'interêt.

Vos avis ?

[shun]

ça serait sympa de commencer par donner le tiens d'avis.

[bub]

J'ai lu ces deux premiers tomes et mon enthousiasme a rapidement été rafraîchi par le second volume.

Le premier tome me semblait pourtant très prometteur. Chaque chapitre développait une histoire particulière et permettait à l'auteur de poser son univers par petites touches et de brosser un portrait fichuement intéressant de tous les largués de la société nippone. C'était à la fois relativement réaliste et - très - cru, une vraie claque qui faisait froid dans le dos.
Mais bon, avec cette suite on tombe rapidement dans du déjà-vu : c'est à celui qui sera le plus malin et le plus ambitieux pour se dresser au-dessus des autres et continuer son business. Voilà donc qu'entrent en scène les bandes de motards, de jeunes paumés et les yakuzas de service. Bref du classique là où auparavant on contemplait tout le désespoir du quidam japonais consommateur et/ou joueur compulsif criblé de dette. Out donc la bonne grosse critique sociale qui renvoyait tout le monde dos-à-dos et place à un bon vieux conflit d'intérêt entre "bandes rivales" dirons-nous. Pour l'instant je reste déçu.

[Shirogane]

[shinob]

Mon petit avis à la lecture du premier volume:
Avec Ushijima, Manabe shohei nous plonge avec brio dans l'univers des yamikins, plus communément appelés usuriers.
Très sombre, très violent, ce titre ne nous montre pas uniquement le quotidien du héros de l'histoire, à savoir Ushijima. Il s'intéresse également au devenir de ses "victimes consentantes", à savoir les emprunteurs. Et c'est parfois avec dégoût que le lecteur découvre des destins littéralement brisés par des emprunts irremboursables.

En effet quand la spirale se met en marche, quand Ushijima décide de "presser comme un citron" un de ses clients, il est déjà trop tard pour ce dernier. C'est ainsi qu'on découvrira dans ce volume la descente aux enfers d'une classique "salary girl" qui devra se prostituer pour rembourser ses dettes...
Un scénario très froid donc... Tout comme les dessins d'ailleurs. Ces derniers restent néanmoins particulièrement réussis selon moi: l'auteur retranscrit en effet à la perfection le désespoir sur un visage.

En définitive, Ushijima ravira les fans d'histoires particulièrement glauques. Le héros (ou plus exactement anti-héros) semble avoir un passif intéressant (quelques éléments dans le récit accréditent cette idée) mais il est trop tôt pour l'affirmer catégoriquement car nous n'en sommes qu'au premier volume. Dans tous les cas notre prêteur remplit allègrement son rôle, sans pour autant monopoliser le récit.
Un manga implacable et dégueulasse qui s'intéresse à la déchéance humaine, sans tomber dans la surenchère. Ca me change des poncifs habituels. J'adore.

[Casca]

Plutôt que "Salary girl" il me semble qu'on emploi le terme d' "Office lady".

Sinon j'ai lu les 3 premiers tomes et je suis un peu déçu par le dernier.
Enfin shinob souligne le fait que le titre s'intéresse en particulier au devenir des débiteurs et je dirais qu'un peu plus de passages avec Ushijima et ses employés ne me dérangerait pas (enfin, ça viendra forçément de toute façon), d'ailleurs je trouve que la manière avec laquelle Ezaki et Kano (les 2 employés d'Ushijima) sont brièvement developpés dans le 3ème tome est assez plate, trop facile. Enfin je dis ça maintenant mais...
Quoi qu'il en soit le premier tome reste le meilleur a mon sens mais Ushjima est un manga qui je pense (j'éspère) sera plein de surprise et j'attends la suite avec impatience.

[Taekuro]

Je pense que le scénario va rapidement évoluer, au moin il semble que la suite ne s'annonce pas comme une succession de situations d'esclaves plus pauvres les un que les autres.

Les derniers chapitres du tome 3 présagent un arc particulièrement trash me semble t'il?.

Enfin pour ma part ujishima remplit pleinement son rôle de seinen "réaliste" (à prendre quand même avec des pincettes) et c'est avec impatience que j'attend le prochain tome.

[Hugues]

Le 5e volume d'Ushijima l'usurier de l'ombre retrouve le caractère sordide des premières histoires (la jeune femme et le manutentionnaire).

Ces deux-là sont pour moi les plus terribles. Même si les proies ont leur part de responsabilité dans leur descente aux enfers, je reste toujours aussi choqué par la brutalité inouïe de ces deux histoires. Aizawa, de l'histoire "le yankee" était dès le départ au courant des risques qu'il courait car il évoluait au quotidien dans ce monde. Son sort m'a semblé moins violent car en adéquation avec sa vie. Même sans rencontrer Ushijima, pareil proposition (qu'il ne pouvait pas refuser?) lui aurait sans doute un jour été faite. Alors que les deux hères des histoires précédentes n'avaient a priori aucun pré-conditionnement à tomber ainsi.

les différentes histoires s'enchainent peut-être d'une façon un peu mécanique, on passe à la suivante. Mais cela illustre bien l'absence totale de remords du yamikin. Ce manga traite de survie et d'adaptation, je crois que dans le premier volume il dit "quite à choisir entre dépouiller ou être dépouillé, moi je choisis de dépouiller." Ushijima spolie ses victimes exactement comme une tumeur au dépens d'un organisme malade.

[Hugues]

Le dixième volume d'Ushijima commence sur une nouvelle histoire, celle d'un salaryman. Kobori est coincé entre son boulot usant de vendeur de matériel médical et sa famille (marié, deux enfants).

On pourrait penser au départ que la série va prendre une autre direction, puisque pour la première fois le personnage décrit n'est pas un marginal mais semble correctement inséré dans la société. A première vue. Mais on découvre vite sa situation catastrophique, un jeune trentenaire pressé comme un fruit, même si aucun signe ne le destine a priori à rencontrer l'usurier.

Il faut malheureusement reconnaître que le déroulement des histoires est identique, au point que l'on relit bien souvent les mêmes lignes de dialogues. Il n'y a plus de surprise et la série perd une partie de son charme. Elle reste néanmoins hors norme et constitue une lecture très particulière tant le sujet et certains passages sont à la limite du supportable.

[Taliesin]

Je n'ai pu lire que le premier volume pour le moment. La couverture, avec son héros en survêt' m'intriguait depuis un petit bout de temps . C'est clairement hard et la critique d'une société où l'argent est roi est plutôt acide. Ushijima, par ses réflexions, montre que personne n'est innocent. La plus malheureuse des histoires que j'ai lu est assurément celle de l'O.L. qui essaie de faire comme les autres et qui vient un jour emprunter de l'argent. Non seulement elle est dans la déchéance mais elle y entraine son petit ami qui n'a rien à voir dedans et qui finit avec une belle MST beurk... Le manga souligne également le caractère solitaire d'une société où on n'ose plus communiquer, demander de l'aide, ne serait-ce à ses proches, la peur de déranger. On voit ça dans l'histoire de l'O.L. surtout, qui a un copain qui semble énormément l'aimer mais qui en même temps ne lui demande rien, alors qu'il semble tenir à elle. Cette histoire est terrible car tout ce qu'a fait l'héroïne, c'est d'essayer de faire comme les autres et c'est une belle critique sur la vie des femmes au bureau qui sont impitoyables et se comparent l'une à l'autre sans cesse (ceci est encore plus impitoyable dans des pays asiatiques à Hong Kong aussi la concurrence entre les femmes de bureau est rude niveau vêtement, activités de mes enfants, il fait telle ou telle école et tout ça). On y voit aussi ce côté très "groupe" de la société japonaise: marginal, on est faible, il faut absolument cadrer avec les autres.

Bref, je pense en lire de temps en temps sans les enchaîner vu le post de Hugues