[KAMIYADORI]

[Ishigami]

Kamiyadori de Sanbe Kei (Testarotho)
1 volume paru en France chez Kurokawa, 5 volumes parus au Japon (série terminée)



Résumé (Kurokawa) :
Dans un futur plus quâ??apocalyptique, les humains ont du sâ??adapter à leur nouvelle vie après quâ??un virus mystérieux, le Kamiyadori, ait changé leur vie quotidienne. Transformant les personnes contaminées en dangereuses créatures féroces, le virus et ses résultats sont pourchassés sans relâche par une branche de lâ??armée spécialisée dans le nettoyage et les interventions musclées. Ce manga nous narre les aventures de Gadget et de son mentor, deux chasseurs de virus aussi atypiques quâ??efficaces.

Bien que n'ayant pas lu Testarotho, la précédente oeuvre de Sanbe Kei sorti chez Soleil, j'attendais Kamiyadori avec intérêt. J'ai en effet été séduit par le graphisme de l'auteur (notamment aperçu dans le premier recueil Robot édité en France par Kami) et l'histoire me semblait riche et intéressante.

L'intrigue de Kamiyadori est assez complexe et beaucoup d'organisations entrent en jeu : sectes, organisations religieuses, policières, militaires, terroristes, mafia... Les histoires présentes dans ce premier volume se suivent de manière fluide et présentent régulièrement de nouveaux éléments de l'intrigue. Tous tournent autour de ce mystérieux virus qui provoque la transformation en Kamiyadori. On ne connaît pas son origine mais il semble être au coeur du fonctionnement de la ville qui nous est décrite. Une ville qui paraît presque "rurale" (inspirée de Katmandou selon les dires de l'auteur qui a été se documenter sur place pour les besoins de la création de son manga) où la population vit dans la misère et dans la crainte de ce virus qui ne leur laisse que peu de chances de survie. Certaines histoires de Kamiyadori sont d'ailleurs l'occasion de narrer des tranches de vie très tristes qui se terminent souvent bien mal.
Le rythme du manga est plutôt calme avec beaucoup de scènes d'ambiance, de dialogues et quelques autres plus légères. Assez régulièrement, des scènes d'action viennent secouer le lecteur avec beaucoup d'efficacité. Le titre est très prenant et on se laisse vite porter par son ambiance et son intrigue.

En plus de présenter le monde de Kamiyadori, ce premier volume introduit les personnages principaux du manga. Le personnage de Gilard est assez classique (le personnage désinvolte en apparence mais plus qu'efficace dans l'action cachant un passé mystérieux). Son passé déjà dévoilé à demi-mots dans ce premier tome est un des éléments-clés de l'intrigue. Il sera sans doute au coeur de développements futurs.
Le personnage de Vivi s'avère autrement plus intéressant. Elle est peu comme une enfant sauvage. Elle a un comportement mimétique et adopte les mêmes attitudes et réactions que les personnages qui l'accompagnent. Elle agit beaucoup à l'instinct sans se préoccuper des moeurs et des codes. En de nombreuses occasions, elle se présente comme un élément comique de Kamiyadori. Sa réplique favorite ("tuons-les") fait froid dans le dos ou amuse selon le contexte (cf. la scène du champ de tir). A la fin du volume, elle annonce un deuxième volume bourré d'actions et attise donc l'impatience du lecteur à découvrir la suite. Malgré son caractère impulsif et décalé, elle fait preuve de bon sens, de compassion et agit souvent instinctivement juste (même si elle paraît parfois sans pitié). Personnage simple, impulsif et souvent drôle, Vivi est pour moi un des gros atouts de Kamiyadori. Au fil des situations dans lesquelles elle intervient, le personnage prend de l'ampleur et le lecteur la comprend de mieux en mieux tout en s'y attachant davantage. Les prochains volumes devraient permettre de la découvrir encore un peu plus. La relation entre Gilard et Vivi est particulièrement subtile avec beaucoup de non-dits.
Les autres personnages sont plus anecdotiques mais demeurent sympathiques (mention à Gato, brute épaisse en apparence mais aux réactions très humaines).

Au niveau des dessins, on ne peut qu'être ravi du trait joli et maîtrisé de Sanbe Kei. Les personnages sont expressifs et plein de vie. Les décors soignés restent simples et ne surchargent pas trop les cases. Le mangaka est en plus un excellent narrateur qui fait merveille dans les scènes d'action comme dans les scènes d'ambiance ou de dialogues. Le manga se lit très facilement grâce à cela.

Pour terminer, un mot sur l'excellente version française de Kurokawa. La traduction semble irréprochable (dialogues naturels, percutants et pas de fautes d'orthographe repérées) et le travail sur la couverture, et plus particulièrement sur le logo, est remarquable (bien plus réussi que celui présent sur la préversion de la couverture).

Bref, ce premier volume de Kamiyadori a dépassé toutes mes attentes. Un titre à l'intrigue complexe, solide, bien menée, faisant la part belle aux personnages, porté par un graphisme de toute beauté : un manga comme je les aime. Une vraie réussite !
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[Den]

Oui, effectivement, très réussi ce personnage de Vivi. A la fois sexy lolita (elle passe son temps les fesses à l'air) et combattant sans pitié (plutôt castratrice sur la couverture).

Le manga est à mes yeux plus réussi que Testarotho, et notamment plus cohérent. Seul défaut : Kei Sanbe ne s'est pas encore tout à fait débarrassé des passages larmoyants.

Mais l'action, quel feu d'artifice ! De très très bonnes scènes.
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Radio Nova, la radio préférée de Gally.

[Ishigami]

Le volume 2 de Kamiyadori tient ses promesses avec la résolution de l'affaire des terroristes lancée à la fin du tome précédent. Une bonne moitié du volume est consacrée à cette intrigue. L'auteur mène bien sa barque et la situation qui semblait déséquilibrée et mal engagée se termine bien, non sans sacrifices. On a ainsi droit à un festival d'action, d'explosions pour une intrigue des plus mouvementée. L'auteur n'en oublie pas pour autant l'émotion et la subtilité via ses personnages hauts en couleur. Le duo Vivi / Rady est ainsi tout à fait délectable et apporte humour et fraîcheur au ton sérieux de l'affaire (les "recalé" de Vivi sont très drôles).
La fin du volume lance une nouvelle intrigue lève le voile sur l'origine du Kamiyadori et donne au manga un ton fantastique et mystérieux qui fascine.

L'univers foisonnant, dont on ne connaît pas encore tout, continue de séduire de même que les personnages de ce manga. Tout au long du volume, Kei Sanbe sème des pistes sur le passé de ses personnages à travers des images furtives, des souvenirs. Tout cela donne l'eau à la bouche et donne envie d'en savoir plus.

Malgré un côté "grand spectacle" évident, Kamiyadori n'est pas dénué de substance et comporte tout ce qu'il faut pour séduire (personnages attachants, scénario prenant et mouvementé, univers complexe bien en place, graphisme excellent). Je suis personnellement conquis et j'attends la suite avec impatience.
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[Ishigami]

Kamiyadori 3 présente un épisode des plus intriguant où notre équipe de choc, renforcée par deux personnages introduits à la fin du volume précédent, enquête dans un village abandonné non loin d'un centre de recherche, victime de la mystérieuse "neige rouge" qui provoqua la mort de 30 personnes. On découvre d'autres aspects de ce que sont les Kamiyadori et on perçoit de mieux en mieux leur réelle nature dans ce volume même si le tout reste obscur. Au niveau de l'intrigue, un fil conducteur commence à apparaître avec les agissements de la Cathédrale.

Les personnages se dévoilent davantage et on découvre Kisumi et Krevolt, et leur passé tourmenté. On peut regretter ce côté "larmoyant" des flash-backs un peu cliché et systématique qui ruine certains personnages (Krevolt, Gilard). Ceux dont on sait le moins de choses restent les plus charismatiques, notamment Vivi, Doc ou Alisa.

Avec ses personnages sympathiques, son scénario prenant et son action décoiffante, Kamiyadori reste dans la lignée des précédents volumes. On tient là une série de divertissement particulièrement bien réalisée.
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[Ishigami]

Un volume 5 assez étrange puisque, malgré le fait qu'il soit le dernier de la série, on ne peut pas vraiment dire qu'il conclut quoique ce soit. L'auteur a-t-il été forcé d'achever son manga faute de succès ? Ou cette fin en queue de poisson est-elle de son fait ? Cependant, cela reste tout de même un volume tout à fait agréable à lire, dans la lignée du reste de la série. Kei Sanbe a le bon goût de ne pas tenter le dénouement précipité, bâclé et surjoué que l'on peut trouver dans certains mangas. Au contraire, il prend son temps pour mener à bien le retour en arrière amorcé dans le précédent volume.

On découvre donc la suite du parcours de Gilard et des événements qui l'ont amené à devenir ce qu'il est aujourd'hui. Sa rencontre avec Vivi, qui est l'occasion d'en découvrir davantage sur ce personnage énigmatique et attachant, marque la fin de cet arc centré sur le passé. Kamiyadori se conclut ensuite sur un court chapitre mettant en avant les talents des différents personnages que l'on a pu rencontrer au cours de la série. Cette fin peut légitimement frustrer puisqu'elle ne résout pas tout. Des informations en fin de volume sur les objectifs de la Cathédrale ainsi que des explications sur ce que sont les traqueurs permettent toutefois (fort heureusement) d'éclaircir l'intrigue.

La manière d'aborder cette conclusion dépend cependant de la volonté réelle de l'auteur, que l'on ne connaît pas. Est-ce là la fin qu'il a souhaitée ? Dans ce cas, faudrait-il comprendre que la vie des héros va continuer telle qu'on l'a lue dans les cinq volumes de Kamiyadori ? Le cas d'une fin précipitée paraît cependant plus probable. En effet, dans les volumes précédents, Kei Sanbe a laissé certaines pistes laissant à penser qu'il allait vers quelque chose de particulier. Conflit contre la Cathédrale ? Evolution de l'humanité et des Kamiyadori pour arriver à une forme d'équilibre ? On ne saura jamais quelle était la destination finale de Gilard, Vivi et du reste de l'humanité...

Malgré sa fin déconcertante, Kamiyadori reste une série de qualité que je ne regrette pas d'avoir découverte. Graphiquement séduisante, elle présente un scénario complexe et maîtrisé, une intrigue mouvementée, pleine d'action et hautement divertissante, et des personnages sympathiques (quoiqu'un poil trop caricaturaux pour certains).
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[Itsumo-Yo]

Bien d'accord en tous points avec Ishigami.
Malgré un dernier volume qui semble en effet insuffisant à une véritable conclusion, la série est à découvrir et toujours en rayons dans les grands (ou petits) points de vente, n'hésitez pas !
A présent, il faut la comparer à L'Ile de Hôzuki du même auteur !
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Tu passeras ta vie à crever ta coquille.