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[LES LAMENTATIONS DE L'AGNEAU]
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clash
Mangaversien·ne


Inscrit le : 28 Sept 2005
Localisation : Genève

Message Posté le : 02/05/06 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Rhooo mais comment vous faites pour ne pas vous laissez submerger par l'émotion?
Elle m'a tué, cette série, autant que Syfme, ce qui veut tout dire...
Mains moites, respiration haletente, bouffées d'émotion, tout, tout...
Quelques rares longueurs, mais qui se font vite oublier, perdues qu'elles sont au sein d'une oeuvre à l'entrée en matière magnifique, au tome central inimaginable et à la fin réussie...

Que dire sur ce dernier tome... c'est tout frais là, j'ai pas encore pu digérer.
Il est prenant de bout en bout. D'abord, la descente aux enfers finale, qu'on attendait tellement, et qui arrive quand-même à surprendre. Traitée avec toute la poésie et la tristesse attendue (notamment les derniers instants de Chizuna et l'ambiance qui s'en dégage).
Le pathétique de cette fin est d'ailleurs renforcé par l'épanouissement désespéré de Chizuna dans le tome 6, cette étincelle de vie qui cherche enfin à briller un instant au moins avant de s'éteindre.
omikun a écrit:
C'est surprenant et en meme temps on ne peut s'empecher de penser que c'est le petit moment de bonheur qu'offre l'auteur à ses personnages avant la tempete....

C'est aussi exactement l'impression que ce passage m'a donné... La dernière cigarette du condamné quoi. Superbe. Superbe, et surprenant. Quel changement que de découvrir cette Chizuna là, en contradition parfaite avec la jeune fille froide et violament résignée du premier tome...


Sinon, le happy-end de façade m'a un peu choqué de prime abord tant j'attendais avidement la destination finale de cet "aller simple vers la destruction", but transmis de manière magnifique au fil des tomes de ces lamentations. L'histoire aurait pu se passer du chapitre 47 et se clore sur ce tableau d'une fatalité implacable de la page 208-209, fin convenue mais d'une beauté folle. Elle le peut très bien d'ailleurs: telle était la première volonté de Tôme. Chaque lecteur peut faire le même choix qu'elle et en rester là... ou choisir d'ajouter quelques lignes à l'histoire.

Je suis assez d'accord avec toi Cosmos, cette fin "heureuse" est une fausse fin heureuse, qui ne masque aucunement l'échec de tous les protagonistes de l'histoire face à la fatalité.
Ici, c'est juste le hasard qui vient offrir une deuxième chance...
Finalement, et plus que jamais, les Kei Tôme, c'est comme la vie. La défaite peut y être implacable, totale, consommée et se finir comme dans le chapitre 46... mais la vie, c'est l'ensemble des possibles; rien n'empêche jamais un coup de dé, un nouveau départ, une nouvelle chance, qui peut survenir... ou pas.
Le petit post scriptum ("pour terminer") est vraiment en adéquation parfaite avec son oeuvre et permet de comprendre le pourquoi de ce chapitre 47, qui sans ces éclaircissements aurait fait tomber le rideau sur la scène des lamentations un peu comme un cheveu dans la soupe.
On sent parfaitement sa volonté de destruction tout au long de cette oeuvre, comme on sent parfaitement le revirement de dernier moment, cette volonté de saisir la chance au vol, de laisser au moins une ouverture vers quelque chose, qui n'effacera pas pour autant les épreuves subies.

Heureusement, avec l'age, j'ai guéri de cette bêtise tout en gardant un caractère sombe contre lequel je ne peux rien.
C'est tout le chaptire 47: les problèmes demeurent et menacent de ressurgir à tout moment, mais on continue vaille que vaille... sur un coup de chance, peut-être que ça peut marcher...
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clash
Mangaversien·ne


Inscrit le : 28 Sept 2005
Localisation : Genève

Message Posté le : 02/05/06 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

Les lamentations de l'agneau: la défaite de toute forme d'aide extérieure face à la souffrance individuelle?


En rependant à la série dans sa totalité, l'un des thèmes qui me semble au premier plan, qu'on retrouve au coeur de tous les volumes, c'est cette opposition entre le monde clos des Takashiro, monde hanté par le malheur et la fatalité, et les intrusions du monde extérieur.
Ces intrusions sont nombreuses, insistantes, diverses et déterminées:

-sur le plan social: le monde de l'école, des études, avec ses activités de groupe, qui sortent l'individu de son cocon familial. On sent très nettement les frontières de ce monde dans les lamentatons. Il y a les moments où Chizuna et Kazuna sont à l'école, entourés (directement ou indirectement), plus ou moins éloignés de leurs problématiques personnelles, soumis à d'autres sujets bien concrets (les examens, les loisirs, etc...), et les moments où ils sont cloitrés chez eux, dans leur monde clos. Ce monde social n'arrive pourtant pas à les faire sortir de leur engrenage.

-sur le plan amical: Kinoshita et Sasaki, amis intimes et très dévoués, qui reviendront à la charge plusieurs fois. Comble de leur impuissance, même quand Kazuna se confiera finalement (en partie) à son ami, il ne pourra rien faire.

-sur le plan familial: L'oncle et la tante de Kazuna, profondément attachés à leur (presque) fils adoptif, qui, malgré des années de vie commune, le verront s'éloigner d'eux sans qu'ils aient la moindre influence sur lui.
Pire, on sein du noyau même de la famille, les éléments extérieurs (le père de Chizuna par exemple), loin de pouvoir apporter leur aide, sont eux-même entrainés dans le problème, au point d'y sombrer complètement.

-sur le plan médical: C'est peut-être la seule voie peu exploitée, car, hormis Minase, le monde médical n'est pas impliqué dans le problème Takashiro. Y aurait-il pu quelque chose? On sait peu à peu (notamment dernier tome) que la maladie est purement psychique. La médecine aurait-elle pu soulager cette souffrance psychique?

-sur le plan intime: C'est clairement l'échec le plus cuisant. Malgré l'amour et le dévouement incroyable de Yô et Minase (acceptant la souffrance physique, la mort...), malgré leurs tentatives incessantes, ils ne peuvent strictement rien changer à la destinée de Chizuna et Kazuna. Pour moi c'est l'exemple le plus frappant, le plus tragique, le plus noir.


Bilan: le "monde extérieur", bien qu'extrêmement combatif, subit une défaite implacable et cinglante. Et ce alors même que le comportement de Chizuna et Kazuna n'est pas borné, mais demandeur d'aide!! (Chizuna qui s'ouvre au monde dans le tome 6, Kazuna qui se confie à Yô, à Kinoshita...)
Sur ce point-là, le manga de Kei Tôme est incroyablement noir.
Sa conclusion me semble claire: quelle que soit l'aide apportée à une personne en difficulté, on ne peut rien faire...
Etonnant non? Je trouve ça assez déprimant, pas vous?
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cosmos
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Message Posté le : 02/05/06 22:34    Sujet du message: Répondre en citant

Raaah, ça fait plaisir de voir des posts dans ce topic Très content

Alors, je suis d'accord avec tout, sauf un point : les demandes d'aide des Takashiro.
- à la fin du tome 6, Chizuna devient beaucoup plus gaie et vivante que dans tout le reste du manga, mais je me demande si sa principale motivation n'est pas plutôt de montrer à Kazuna que le monde extérieur l'attend, lui. Chizuna, elle, s'est complètement résignée. Je ne sais plus quel personnage le dit, mais il y a un moment à partir duquel elle cesse de fuir et prend la vie comme elle vient. D'où ces courts moments de joie, mais qui ne sont pas du tout synonymes d'espoir ;
- Kazuna ne demande pas vraiment de l'aide à Yaegashi et Kinoshita. Il leur en parle parce que ce sont ses amis et que de toute façon ça ne servirait à rien de leur cacher sa maladie (surtout à Yaegashi qui l'a vu faire une crise), mais son attitude dit bien que de toute façon, ils ne peuvent pas lui venir en aide.
Bref, Kazuna et Chizuna sont complètement résignés sur leur sort, ce à quoi se heurtent leur entourage...

clash a écrit:
On sait peu à peu (notamment dernier tome) que la maladie est purement psychique.

Là je me pose une question. Depuis le début, on est tenté de soupçonner Kazuna de s'auto-persuader qu'il est malade, entre autres pour fuir un quotidien gênant et ennuyant. Lorsque Minase dit à Yaegashi que "la maladie de Takashiro n'est pas une maladie physique", pour moi il ne faut pas comprendre "la maladie des Takashiro" mais "la maladie de Kazuna", c'est-à-dire tout ce qu'il s'invente depuis le début pour ne pas avoir à affronter la réalité. Minase, qui a bien étudié la maladie de la famille Takashiro (la vraie), peut être conscient de la différence qu'il y a entre les symptômes du frère et de la soeur. Si on regarde bien, ceux-ci sont quelque peu différents : Chizuna a des crises à des moments assez variés, tandis que chez Kazuna c'est toujours lié aux deux filles qu'il aime : Chizuna et Yaegashi. Minase lui parlait de pulsions masculines dans le tome 3, pour moi Kazuna superpose ces images sanglantes à ses désirs pour mieux se les cacher à lui-même (d'ailleurs, je sais pas vous, mais le passage de la morsure de Yaegashi par Kazuna dans le dernier tome m'a surtout fait penser à un couple qui conclut...). Enfin, curieusement, Kazuna est le seul sur lequel le médicament n'agit pas, et en plus il présente des espoirs de guérison, ce qui n'était pas le cas des autres membres atteints qui apparemment devaient tous attendre reclus que la mort vienne les prendre. Bref, je reste sur l'idée que Kazuna invente sa maladie sans le savoir.

Ce qui est particulièrement noir aussi, c'est cette espèce de boucle qui se met en place à la fin du manga. Chizuna a vécu dans le mensonge de la mort de sa mère, Kazuna dans celui de la maladie de sa famille, et à la fin l'histoire repart à nouveau sur un nouveau mensonge, celui de la "maladie" de Kazuna. Quand on voit à quoi les mensonges ont mené une première fois, on ne peut être que pessimiste quant à l'issue de ce "nouveau départ". Enfin d'un autre côté, il est difficile de trouver une meilleure solution que celle proposée par la tante Eda Confus

Comme tu le dis, quels que soient les efforts du monde extérieur, il n'y a pas d'issue. D'une part cela est dû au frère et à la soeur qui se résignent complètement sans laisser une seule chance à leur entourage de les aider, d'autre part il y a cet engrenage fatal qui était déjà en marche bien avant le début de l'histoire, ces mensonges qui pourrissent tout de l'intérieur et qui obligent à chaque fois à en inventer de nouveaux. Complètement déprimant, en effet... Et c'est particulièrement ce dernier chapitre faussement heureux qui rend la fin si noire, plus que si l'histoire s'était arrêtée au chapitre 46.

Et moi qui disais qu'il fallait faire des posts courts ^^;;
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manu_fred
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Inscrit le : 27 Avr 2004
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Message Posté le : 02/05/06 23:31    Sujet du message: Répondre en citant

Sur l'analyse clashienne et la remarque effectuée par Cosmos, je soutiendrais aussi ce dernier. Dès le volume 6, elle dit elle-même qu'elle sait très bien que son corps lâchera bientôt. Elle est donc depuis longtemps résignée. Et on retombe là encore sur cette idée de sacrifice si prégnante tout au long de l'oeuvre (enfin, pas seulement de celle-ci, c'est un peu le serpent de mer de beaucoup de mangas), mais aussi le sacrifice comme idéal romantique et maronnier du gothique (le geste ultime du sacrifice pour l'être aimé, etc.) Bref, comme souvent dans le gothique, l'exclusion volontaire du monde par facilité (un peu comme dans Acony d'ailleurs pour parler d'une série avec des éléments fondamentaux relativement semblables).

En ce qui concerne la maladie de Kazuna, on peut en effet se poser la question. Au début, j'avais pris la petite phrase dans son sens "évident", comme une tentative par Minase de donner un nom à une maladie orpheline (comme pour la maladie de Bright ou la maladie de Parkinson). Mais en effet, vu l'utilisation fréquente du nom de famille pour désigner la personne, le doute subsiste. Après, on peut quand même se dire que si les symptômes sont identiques entre la maladie réelle et sa version psychosomatique et que Kazuna a été séparé suffisamment tôt de sa famille (on me dit dans l'oreillette que cela a dû se passer vers ses 3-4 ans mais bon, si une personne au courant des mécanismes du développement infantil pouvait m'éclairer sur la question...) pour ne pas s'être rendu compte de l'existence de ceux-ci, la cohérence entre les deux serait quand même un peu grosse... Et il faut aussi voir que nous ne voyons presque la maladie de Chizuna que dans son stade terminal ce qui pourrait provoquer certaines différences dans son mécanisme de fonctionnement. Mais c'est en tout cas une hypothèse fort intéressante à explorer.

Enfin, c'est vrai que la vision du monde est assez sombre et malgré la dernière image du manga somme toute assez caricaturale prise à elle seule, l'orage semble se préparer à gronder dans un futur plus ou moins lointain malgré le semblant de ciel bleu (garre aux cirrus). Et en effet, cet éternel retour des choses vers l'état de stabilité, fût-il faussement minimisateur du potentiel destructeur de la maladie des Takashiro, ne présage rien de bon. La barrière à franchir pour atteindre une "plénitude" semble devoir nécessiter un déploiement d'une trop grande quantité d'énergie (tant physique que psychique) pour espérer être franchi par chacun des personnages.

Reste cependant l'espoir qu'en s'y mettant à plusieurs, la somme conjuguée des efforts poussés dans le même sens permette de franchir ce col a priori insurmontable. C'est aussi en celà que cette fin n'est pas complètement déprimante, même si cette possibilité d'acceptation de l'aide ne semble pouvoir se faire que d'une façon involontaire (par l'effet d'une amnésie tombant à point nommé). Mais tout ceci ne reste qu'un mince fil d'espoir en effet et qui semble bien faible pour résister à la tempête qui souffle au sein des différents personnages et que le sacrifice de l'agneau rédempteur n'aura pas parvenu à définitivement apaiser. Osons la référence judéo-chrétienne jusqu'au bout (invoquons nos vieux souvenirs de messe), on pourrait presque dire que Chizuna a toujours voulu se comporter comme "l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde" (comme elle le répète souvent, elle veut que la lignée des Takashiro s'achève avec elle, afin de faire disparaître cette maladie) et qu'elle a elle aussi souffert sa Passion tout au long du dernier tome. Malheureusement, le souhait du "donne-nous la paix" ne semble être qu'un mince espoir trop lointaint pour espérer l'atteindre à coup sûr. Il ne reste plus qu'à prier pour la paix de l'âme de Kazuna.
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samizo kouhei
Mangaversien·ne


Inscrit le : 01 Juil 2004

Message Posté le : 09/05/06 19:00    Sujet du message: Répondre en citant

Les Lamentations de l'Agneau 6 et 7 : Après une ambiance de huis clos très morose, le tome 6 laisse entrevoir un fugace rayon de soleil, mais hélàs le tome 7 clôt de façon tragique le manga, même si l'auteur aurait dû davantage enfoncer le clou.
Une conclusion mitigée pour un manga qui ne m'aura pas vraiment convaincu : la psychologie, OK, mais un peu d'action n'aurait pas fait de mal, même si ce n'était pas l'intention de l'auteur.
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cosmos
Mangaversien·ne


Inscrit le : 02 Sept 2002
Localisation : Suspended between being a nobody, nothing and everything.

Message Posté le : 09/05/06 19:39    Sujet du message: Répondre en citant

Je profite de ton intervention pour réagir aux critiques sur la fin Sourire En effet, tu n'es pas le seul qu'elle a déçu puisque Bp en fait aussi état dans sa chronique Mangavoraces. Personnellement, je trouve cette fin tout sauf joyeuse, et même plus perverse que la sorte de fin alternative que pourrait constituer l'avant-dernier chapitre (enfin je me suis déjà largement exprimé dessus dans les messages précédents). Bref, je ne serais pas contre de plus amples développements sur les raisons pour lesquelles vous trouvez cette fin décevante Très content

Autrement, pour rester sur la chronique de Bp, l'allusion aux travaux de Zola me laisse perplexe (par contre la métaphore musicale est superbement trouvée). J'avoue que j'ai assez peu de souvenirs de cet auteur, je me souviens surtout de cette "tare" qui rongeait les Rougon-Macquart et qui finissait inéluctablement par provoquer leur chute, que cela prenne la forme de la pauvreté ou de l'alcoolisme. Mais si le désespoir crève les yeux dans les Lamentations (à la différence de SYFM par exemple), j'ai un peu plus de mal avec le déterminisme. On sent une sorte de fatalité qui s'abat sur la famille Takashiro, puisque les premiers mensonges en ont entraîné d'autres au point de gangréner les relations entre tous ceux qui se sont retrouvés mêlés à cette famille, mais comme tu le dis à la fin de ta chronique, il s'agit aussi d'une "destruction choisie".
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clash
Mangaversien·ne


Inscrit le : 28 Sept 2005
Localisation : Genève

Message Posté le : 09/05/06 20:56    Sujet du message: Répondre en citant

Superbe le commentaire de BP, j'adhère complètement et c'est très bien écrit!
Par contre je n'aurais pas été jusqu'au terme de "ratage" en parlant de la fin, précisément pour la raison que j'évoquais plus haut, à savoir que le post-scriptum de Tôme vient nous expliquer le pourquoi du comment de ce changement brutal (volonté de signifier dans son travail un changement de mentalité personelle). Alors certes ça tranche avec le reste du récit (tout en restant, dans le fond, assez négatif), mais c'est bien expliqué et assumé, donc bon, moi ça me convient.
D'autant plus que, une fois de plus, rien n'empêche de s'arrêter au chapitre d'avant et de considérer le dernier comme un ajout facultatif.


Spoiler FF VII

Pour faire un comparatif un peu tiré par les cheveux, c'est un peu comme la fin de FF VII. Pour toute personne un minimum objective (ambiance, musique, symbolique finale, etc etc), il est clair qu'après la "world crisis" l'humanité disparait et un nouveau cycle recommence, cycle dont Red13 est l'un des seul témoin.
Ca n'a pas empêché la modification de la fin dans la perspective d'Advent Children... C'est une alternative, ni plus ni moins, comme le dernier chapitre de Tôme. Et tant pis si ça ne colle pas parfaitement au récit précédent, parce que ça ouvre de nouvelles pistes.

En tous cas c'est comme ça que je vois les choses pour ne pas me frustrer pour rien!
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Bp
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Inscrit le : 08 Mai 2003
Localisation : Sur la Drina

Message Posté le : 11/05/06 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous réponds ce WE.

Clash: La fin de FFVII s'interprète tout autant comme un retour aux sources de l'humanité, qui, après avoir constaté les ravages causés par l'énergie Mako, abandonne Midgar pour vivre de nouveau en harmonie avec la nature.
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Ambrose Bierce
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clash
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Inscrit le : 28 Sept 2005
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Message Posté le : 11/05/06 19:59    Sujet du message: Répondre en citant

Mouais, on va pas faire le débat ici; je dis pas que cette interprétation-là est complètement infondée, mais elle me semble nettement plus extrapolée que la simple disparition de la génération humaine présente sur terre à ce moment là...
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michael
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Message Posté le : 12/05/06 00:38    Sujet du message: Répondre en citant

Non, Bp a tout à fait raison clash.
La séquence avec RedXIII où l'on voit Midgar envahit par la forêt sans âme qui ne semble vivre se déroule 400 (ou 500 ?) ans après la fin avec tous les personnages... C'est clairement indiqué dans le jeux "500 ans plus tard..." et vient la séquence.
D'ailleurs c'est cette séquence qui ouvre le film "Advent Children" et une fois qu'elle est finit, il y a écrit "500 ans plus tôt", et le film se déroule deux ans après la fin du jeux, on l'apprend plus tard.
_________________
"Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là, c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan
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ZPRM
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Inscrit le : 03 Sept 2002
Localisation : Toulouse

Message Posté le : 12/05/06 08:41    Sujet du message: Répondre en citant

michael a écrit:
Non, Bp a tout à fait raison clash.
La séquence avec RedXIII où l'on voit Midgar envahit par la forêt sans âme qui ne semble vivre se déroule 400 (ou 500 ?) ans après la fin avec tous les personnages... C'est clairement indiqué dans le jeux "500 ans plus tard..." et vient la séquence.
D'ailleurs c'est cette séquence qui ouvre le film "Advent Children" et une fois qu'elle est finit, il y a écrit "500 ans plus tôt", et le film se déroule deux ans après la fin du jeux, on l'apprend plus tard.


Objection : pour Advent Children, dans mes souvenirs, c'est pas 500 ans plus tôt, mais 498 ans plus tôt qui est marqué : c'est dès le début qu'on sait que ça se passe 2 ans après la fin du jeu.

Mais je n'ai rien pour vérifier.

Objection refusée. (ça se voit que je joue à Phoenix Wright : Ace Attorney ?)
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michael
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Inscrit le : 03 Sept 2002
Localisation : alsaco-moselane

Message Posté le : 12/05/06 13:51    Sujet du message: Répondre en citant

ZPRM a écrit:
Objection : pour Advent Children, dans mes souvenirs, c'est pas 500 ans plus tôt, mais 498 ans plus tôt qui est marqué : c'est dès le début qu'on sait que ça se passe 2 ans après la fin du jeu.

Mais je n'ai rien pour vérifier.

Objection refusée. (ça se voit que je joue à Phoenix Wright : Ace Attorney ?)

Objection accepté Sourire
C'est plus logique et quelque peu lointain dans mes souvenirs...
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clash
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Inscrit le : 28 Sept 2005
Localisation : Genève

Message Posté le : 12/05/06 18:31    Sujet du message: Répondre en citant

[On avait dit pas de ce débat ici! Embarassé ]

Euh, je ne vois pas ce que change ce "500 ans plus tard" ? Que ce soit le lendemain de la chute du météore ou nettement plus tard, ça n'empêche pas que toute l'athmosphère du jeu et de multiples détails ou pistes font pencher la balance du côté d'une humanité qui a (provisoirement du moins) laissé sa place, sans toutefois qu'on puisse trouver d'élément irréfutable, on est d'accord.

Advent Children n'a rien à voir dans l'affaire, puisqu'il date de bien après... C'est bien ce que je disais dans le message d'origine où j'y fais allusion: Advent Children développe l'une des pistes possibles, rien de plus.
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Laurent
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Message Posté le : 05/06/06 00:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, je m'étais promis un super long message après une relecture complète des 7 tomes des Lamentations, mais tant de choses ont déjà été dites ici... Je crois donc que je vais vous épargner les doublons et tâcher d'être bref (et puis je poste quand même parce que ça m'arrive pas tous les jours d'avoir le temps de le faire).

Donc au final, une série qui m'aura vraiment captivé. Pas de suspens à proprement parler, mais une lente et dérangeante découverte d'une situation à la fois familial et psychologique maladive. On l'a dit et on a bien fait de le dire et on se doit de le redire (et ça m'a frappé encore plus à la relecture) : l'emprise du mensonge sur les relations entre les individus traverse toute l'histoire et l'imbibe ineluctablement de désespoir. Une plongée dans un drame humain très sombre, très bien amenée, usant tantôt de subtilité dans l'expression, tantôt de climax narratifs tourmentés (les crises par exemple). De grands moments de passion visuelle aussi (j'ai pas d'autres mots ; je pense surtout aux scènes de morsure qui m'ont mises à genoux + les couvertures + les têtes de chapitre, rhââââ).

Le dessin généralement (et subjectivement) magnifique en dépit de quelques petits défauts parfois grossiers (erreur de proportion, bizarre intégration des personnages dans le décor), à croire que Toume ignore l'usage des brouillons et dessine tout de suite à l'encre, paf comme ça, et hop une case ! Mais bon, c'est Toume alors je lui pardonne.

Juste un truc qui m'a fait tiquer. Tome 3 page 37, Chizuna dit (à propos de Kazuna) : "Cela fait déjà quelques mois que nous nous sommes retrouvés". Ben mois, comme ça, à vue de nez, j'aurais dit une semaine ou deux... Je ne trouve pas Toume très crédible dans sa volonté de faire passer cette pesanteur temporelle, ou alors j'ai manqué un truc... En gros, je dirais que les sept tomes couvrent les deux mois d'été, avec une poignée de semaines avant et une autre poignée de semaines après (bien qu'à la fin la convalescence de Chizuna puisse prendre beaucoup de temps sans que ce soit vraiment dit). Mais, bon, ce n'est pas un point capital non plus.

Enfin, un petit mot sur la fin. Oui, pour moi, comme pour d'autres, la vraie fin logique (et même esthétique) de tout ce qui s'est passé pendant 7 tomes se trouve aux pages 208-209 du dernier volume,
MAIS
toute artificiel qu'il puisse être, l'épilogue/chapitre 47 m'est tout de même sympathique. Et ce uniquement parce qu'il réserve une petite place à Yaegashi qui l'a bien mérité et que j'aime beaucoup. Voilà, c'est mon hypothèse à moi : ce chapitre 47, en fait il est uniquement dans la tête de Yaegashi.
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-- Peter Venkman
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Bp
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Inscrit le : 08 Mai 2003
Localisation : Sur la Drina

Message Posté le : 14/08/06 09:37    Sujet du message: Répondre en citant

Vraiment toutes mes excuses pour cette nouvelle arlésienne que je vous ai proposée. Confus

Je vais essayer de répondre à quelques points soulevés ici et là, même si le souvenir de l'oeuvre n'est peut-être pas des plus récents...

Cosmos a écrit:

Autrement, pour rester sur la chronique de Bp, l'allusion aux travaux de Zola me laisse perplexe (par contre la métaphore musicale est superbement trouvée). J'avoue que j'ai assez peu de souvenirs de cet auteur, je me souviens surtout de cette "tare" qui rongeait les Rougon-Macquart et qui finissait inéluctablement par provoquer leur chute, que cela prenne la forme de la pauvreté ou de l'alcoolisme. Mais si le désespoir crève les yeux dans les Lamentations (à la différence de SYFM par exemple), j'ai un peu plus de mal avec le déterminisme. On sent une sorte de fatalité qui s'abat sur la famille Takashiro, puisque les premiers mensonges en ont entraîné d'autres au point de gangréner les relations entre tous ceux qui se sont retrouvés mêlés à cette famille, mais comme tu le dis à la fin de ta chronique, il s'agit aussi d'une "destruction choisie".


Le parallèle avec Zola n'est effectivement pas total. Cela dit, il m'a paru pertinent, parce qu'à la manière des personnages des Rougon-Macquart, les personnages de Tôme sont voués à la destruction. Maudits par leur sang (la thématique de la famille écrasée par son destin), ils peuvent se déhancher indéfiniment pour sortir d'une spirale dont ils n'ont de toute façon aucune chance de réchapper (et le pire, c'est qu'ils en sont conscients). Cela est tellement inéluctable qu'ils finissent par accepter leur sort et se donner le moyen d'accélérer le processus. Comme chez Zola, les mains tendues sont ignorées (Minami et les parents), pour une acceptation tacite du malheur (la drogue de Chizuna, la récurrence de l'alcool chez Zola).
L'idée du déterminisme, c'est que quelque soit les actions entreprises, la déchéance est le seul chemin au bout. Chez Zola, le déterminisme est social, chez Tôme, il touche une famille entière trahie par son propre sang. C'est un peu plus mystique chez Tôme, mais les deux démarches me paraîssent très proches.
Cela dit, la désespérance me paraît bien plus prégnante chez Zola, dont la démonstration est absolument implacable. Chez Tôme, il y a quelques nuances qui rendent les personnages très attachants.

Citation:
je trouve cette fin tout sauf joyeuse, et même plus perverse que la sorte de fin alternative que pourrait constituer l'avant-dernier chapitre. Bref, je ne serais pas contre de plus amples développements sur les raisons pour lesquelles vous trouvez cette fin décevante


Je ne suis pas forcément en désaccord avec toi. Cependant, ce que je reproche principalement à cette fin, c'est de ne pas être dans la continuité de ce qui a été raconté précédemment. Que Takashiro survive, finalement, ce n'est pas le problème, c'est plutôt la perte de mémoire qui me gène. C'est une échappatoire certes perverse, mais que je trouve facile et dont la tonalité tranche radicalement avec le reste de l'histoire, complexe et étouffant.

Clash a écrit:
D'autant plus que, une fois de plus, rien n'empêche de s'arrêter au chapitre d'avant et de considérer le dernier comme un ajout facultatif.


On peut, oui. Mais c'est de la triche. Sourire
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