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La prépublication au Japon : les mangashi
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 06/11/06 23:00    Sujet du message: La prépublication au Japon : les mangashi Répondre en citant


La prépublication au Japon : les mangashi

Ce sujet sera dédié aux magazines de prépublications japonais, appelés mangashi.

Tout d'abord, les lecteurs et lectrices de mangas qui ne savent pas trop ce que sont réellement les magazines de prépublication de mangas au Japon ont tout intérêt à aller lire deux excellents articles disponibles sur le site de Mangaverse :
- Le manga au Japon, petit récapitulatif non exhaustif et sans prétention...
- Magazines japonais

Le but de ce sujet est d'approfondir un peu le domaine, de proposer des informations récentes (ou pas), une réfléxion sur la profonde crise que traverse la prépublication des mangas au Japon, des explications sur le fonctionnement des mangashi, etc.

Il permettra aussi aux forumeurs et forumeuses ayant des questions à poser d'obtenir (si possible) une réponse. Allez-y, n'hésitez pas à vous exprimer Sourire.
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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Muriel
Mangaversien·ne


Inscrit le : 10 Août 2006
Localisation : 65

Message Posté le : 06/11/06 23:21    Sujet du message: Répondre en citant

En voila un sujet intéressant sur un domaine que je connais peu mais qui joue enormement au japon, merci Herbv pour ce topic intéressant.
La première question, serais de savoir le délai de sortie entre la fin de la prépublication et le volume relié puis de savoir environ le prix d'un de ces magazines, merci
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shun
Mangaversien·ne


Inscrit le : 01 Sept 2002
Localisation : charleroi la ville noir

Message Posté le : 06/11/06 23:57    Sujet du message: Répondre en citant

le problème je pense c'est qu'ils sont indiqué en yens et ça ne parle pas beaucoup a certains forumeur dont moi par ex.
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Groupe facebook de vente manga en Belgique :
https://www.facebook.com/groups/1024308591038526/
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 06/11/06 23:59    Sujet du message: Réponses Répondre en citant

Pour le délai de sortie, c'est évidemment variable. De tête, il faut en général compter 3-4 mois, si je me souviens bien. Je vérifierai dans la semaine. Mais c'est différent selon l'éditeur, le nombre de corrections que le dessinateur va apporter à ses planches entre la prépublication et la sortie en volume relié. On peut imaginer aussi que ça se fait en fonction de tas d'autres facteurs.

Je me souviens d'une postface de Shin Takahashi dans Larme Ultime qui s'excusait d'avoir fait attendre ses lecteurs presqu'un an entre deux volumes parce qu'il avait voulu tout redessiner, n'étant pas content de son travail. Et il faut aussi avoir en tête le cas de Yoshihiro Togashi qui redessine ses chapitres de HxH pour la version reliée.

Pour le prix des mangashi, tu auras ta réponse sur Mangaverse, dans Magazines japonais. Disons, pour simplifier, que ça va de 1,75� à 4� environ, un grand nombre étant dans les environs de 3�. Je rappelle qu'il faut diviser par 150 les prix en yen pour obtenir leur équivalent en euro.
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otarie
Mangaversien·ne


Inscrit le : 30 Juin 2005
Localisation : Helium, Barsoom.

Message Posté le : 07/11/06 01:05    Sujet du message: Répondre en citant

herbv a écrit:
une réfléxion sur la profonde crise que traverse la prépublication des mangas au Japon [...]

Oui. D'ailleurs si quelqu'un d'informé a des choses concrètes à dire là-dessus, je lirai ça avec attention; j'avoue que les explications communément (enfin bon...) données, à base de prêt d'un ami à un autre, à encore un autre et ainsi de suite, ou de récupérages et reventes en occasion des magazines jetés dans les poubelles des gares me laissent perplexe et ne suffisent pas, selon moi, à expliquer une baisse de 70% des ventes de mangashi du marché d'aujourd'hui par rapport à celui d'il y a dix ans (voir le rapport JETRO et le post qu'en a laissé Tanuki dans l'Actu manga (à noter aussi que le JETRO estime que le marché français du manga est d'environ 87.5 millions d'�uros, soit environ 13 milliards de yens. Chiffres japonais trouvables à partir de liens du posts, non mais !)).

Je cherche donc une réponse plus fondamentale, si l'on peut dire, et donc bien plus ardue à cerner â?? même si elle se recoupe avec les explications re-citées quelques lignes plus haut (et celle donnée plus bas). Comme un désintérêt relatif et voguant d'une année à l'autre avec une tendance toutefois négative, un désintérêt du format ou principe même de la prépublication. Un manque d'envie, couplé à un spot de l'individu sur une ou quelques séries, une concentration subséquente sur l'achat ou la lecture directe des tankobon de ces séries, sans plus passer par les mangashi. Ce spottage sélectif qui peut également expliquer la hausse des ventes de tankobon, au moins pour les plus vendus (et en dehors des phénomènes qui occupent après coup plusieurs supports, des énormes buzz douteux autour de séries comme Nana ou Death Note).
Quoi qu'il en soit, la chute des mangashi et la "montée" des tankobon est un fait. J'aimerais simplement me figurer plus largement les raisons. En gros, pourquoi il finit par se vendre plus du dernier One Piece que du dernier Jump, d'où pourtant One Piece est tiré...

Reste aussi ça;
Citation:
Whether it be to school or work, the manga magazine market may have been taken up by a more mobile content market. On the other hand, mobile phone manga delivery service has enlarged. The mobile phone market will probably be significant to the future manga markets.

Et finalement, cette modification du marché, des supports, ça doit compter, même si ça n'explique pas spécialement le début de la crise ou son explosion (mais oui, c'est la fin de Dragon Ball qui a été le début de la fin générale).



Et hop, histoire d'apporter une drôle de contribution, je renvoie à cet article de comipress qui nous explique les raisons qui font que les mangashi utilisent du papier coloré...
Et un autre sur les fins de séries dites légendaires (les fins, pas les séries) du Jump...

Ou plus largement leur guide des magazines sur comipedia et les chiffres de ventes des principaux concernés.
J'avais également vu chez eux un article assez complet sur les systèmes de votes pour les séries (du Jump là encore il me semble), mais je ne le retrouve plus.



herbv > Je ne sais pas s'il y a aussi ce genre de choses dans Larme Ultime, mais la postface du volume 2 de Fragment comporte le même genre de propos.
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 07/11/06 01:39    Sujet du message: Répondre en citant

otarie a écrit:
Je cherche donc une réponse plus fondamentale, si l'on peut dire, et donc bien plus ardue à cerner â?? même si elle se recoupe avec les explications re-citées quelques lignes plus haut (et celle donnée plus bas).

La réponse doit se trouver, je pense, dans les livres qu'a acquis récemment Den et dont, je suis sûr, il nous gratifiera de quelques infos.
Citation:
Comme un désintérêt relatif et voguant d'une année à l'autre avec une tendance toutefois négative, un désintérêt du format ou principe même de la prépublication.

Il est surtout probable que ça fasse partie d'un tout et que l'édition ne soit qu'une partie du "problème". Je pense qu'il faut étudier l'ensemble de la société japonaise au cours de ces 10 dernières années pour trouver les explications d'une telle baisse. Le facteurs peuvent être nombreux :
- changements économiques
- changements socio-professionnels
- avènement du téléphone portable et de l'Internet
- développement des Manga-kissa et de "lecture fnac" dans les combini
- ritualscan*
...

Il est probable que l'attention des jeunes soit aujourd'hui occupée à autre chose (ou a rien du tout) plutôt qu'aux Mangashi.

Citation:
En gros, pourquoi il finit par se vendre plus du dernier One Piece que du dernier Jump, d'où pourtant One Piece est tiré...

Pour ça, il faudrait connaître les habitudes de consommation des jeunes lecteurs actuels : quand commencent-ils une série, combien lisent-ils de tomes d'un coup, combien de relectures par tome, consomment-ils une ou plusieurs séries en même temps, les produits dérivés jouent-ils un rôle fondamental dans cet intérêt (même question avec les films et les animés et les jeux vidéos), quel est l'âge du lectorat...
Citation:
Et finalement, cette modification du marché, des supports, ça doit compter, même si ça n'explique pas spécialement le début de la crise ou son explosion (mais oui, c'est la fin de Dragon Ball qui a été le début de la fin générale).

Et quelles seront les conséquences de cette crise à court et moyen terme ? (à la fois pour les sociétés, mais aussi pour les éditeurs (tantô) et les auteurs)

On peut aussi se demander si il est encore utile de tenter l'aventure en France ?



* ça, c'est juste pour le fun Moqueur
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.
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otarie
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Inscrit le : 30 Juin 2005
Localisation : Helium, Barsoom.

Message Posté le : 07/11/06 02:01    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
[...] Pour ça, il faudrait connaître les habitudes de consommation des jeunes lecteurs actuels [...], etc.

sushi expliciteur de questions numbah ouane.
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XaV
Mangaversien·ne


Inscrit le : 30 Mai 2006
Localisation : Paris

Message Posté le : 07/11/06 07:06    Sujet du message: Répondre en citant

otarie a écrit:
Quoi qu'il en soit, la chute des mangashi et la "montée" des tankobon est un fait. J'aimerais simplement me figurer plus largement les raisons.


Quelques éléments pour comprendre cette crise (observée sur d'autres secteurs, en particulier le jeu vidéo): depuis une dizaine d'année, il y a eu au Japon un changement important au niveau des habitudes de consommation de loisirs.
Pour schématiser, auparavant, quand un Japonais avait un hobby, tout son temps libre et son argent de poche y passait -- il était fan de pêche, il lisait des revues de pêches, il achetait son matériel de pêche, le week-end il allait à la pêche avec des potes avec qui il allait ensuite prendre un pot dans un bar de pêcheurs avec de la musique sur la pêche, etc.

Depuis le milieu des années 90, on assiste à un éclatement des loisirs -- là où les Japonais étaient monomaniaques, désormais ils butinent. Le marché de la musique a doublé entre 1995 et 2000, le cinéma (exsangue dans les années 80 après l'âge d'or des années 50-60) a repris du poil de la bête avec de nouveau des grosses productions locales, le téléphone portable a explosé avec des tarifs qui restent plus élevés que ce qui se pratique en Europe ou même aux USA, et enfin l'arrivée d'Internet, avec une grosse poussée depuis 2000 environ.
Bref, on assiste a une multiplication des postes de dépense, qui mène donc à une diminution de l'investissement dans l'un ou l'autre des secteurs.

Par ailleurs, il faut aussi noter que le Japon va mieux, mais qu'il a traversé une crise économique forte qui dure depuis une bonne dizaine d'année -- crise économique qui (à mon humble avis, interprétation toute personnelle) est la conséquence également d'une mutation profonde de la société japonaise, et notamment de son rapport au travail : travail plus fréquent des femmes, refus des jeunes de rentrer dans le moule du salaryman qui était jusqu'alors le modèle avec une nomadisation accrue (cf. le phénomène des "parasite singles"), etc.

L'argument de "les ventes baissent parce que les Japonais lisent en magasin" est de moins en moins valide -- aujourd'hui, il n'y a plus que les Book Off (chaine de librairies d'occasion) qui ne mettent pas les bouquins sous blister. Et c'est un mouvement qui a commencé il y a trois-quatre ans, donc ce n'est pas nouveau.
Les revues sont peut-être le dernier bastion du tachi-yomi, même si c'est désormais limité aux revues pas pour adultes -- celles-ci sont désormais fermées par une sorte de gros scotch, même en conbini.

Par contre, il est possible qu'il y ait un effet "rééditions" qui joue -- les éditeurs se lançant dans des rééditions complètes (les kanzenban diverses des gros hits comme Dragon Ball, City Hunter et autres Slam Dunk) et les rééditions en bunko, qui doivent sans doute divertir une partie des dépenses vers des produits plus anciens et déjà amortis -- et bénéficiant d'une grosse notoriété.
Quand on est en train de se racheter les vingt et quelques tomes de Slam Dunk en version luxueuse (et donc un peu plus chère), c'est autant qu'on ne va pas dépenser dans les mangashi -- ou bien, on essaie de trouver d'autres stratégies de dépense pour maximiser son pouvoir d'achat, en passant par exemple par les petits revendeurs du lendemain.

D'ailleurs, à ce sujet, je pense que les facteurs revendeurs ou tachi-yomi sont peu importants, parce qu'ils existaient déjà auparavant, et qu'ils n'avaient aucun (ou très peu d') impact négatif. Pour ce qui est des manga-kissa, oui ils se sont multipliés, mais ils sont également très fortement positionnés aujourd'hui sur l'aspect cyber-café et DVD (sans parler de l'aspect shashin-shû et autres lectures moins recommandables).

Dernière chose enfin, le Japon a une inflation quasi-nulle (prévue à 0.5% cette année, contre quelque chose comme 2% à 3% en moyenne en France), ce qui a également un effet négatif (ou tout du moins non positif) sur les chiffres.

Bref, je ne sais pas si cette liste de facteurs est exhaustive, mais je pense que j'ai essayé de couvrir le maximum de facteurs structurels (au-delà des titres eux-mêmes) en action sur le secteur, qui pourraient expliquer cette crise. Une crise qui, à mon sens, est radicalement différente de ce que l'on peut trouver aujourd'hui en France.
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namtrac
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Inscrit le : 02 Déc 2003
Localisation : The dark side of the road

Message Posté le : 07/11/06 11:27    Sujet du message: Répondre en citant

Réponses vraiment très intéressantes Sourire

Je ne sais pas si la mienne se vaudra ^^

Je pense qu'outre tous les facteurs mentionnés par XaV et otarie, la baisse des ventes de mangashi au profit des tankôbon s'explique sans doute aussi par la profusion de séries de seconde zone. La généralisation des rééditions de vieux titres populaires au format bunko ou kanzenban me fait penser que les titres vraiment fédérateurs (ou simplement intéressants) sont de moins en moins nombreux (pour les raisons citées par XaV notamment de "butinage" mais aussi de manque de renouvellement, séries déjà vues et revues) et que les éditeurs font tout pour presser le citron là où ils peuvent, à l'instar des suites de certains mangas à succès ces dernières années.

Enfin, je n'ai pas de chiffres concernant le nombre de mangas créés chaque année depuis les années 60 mais on peut penser que le volume annuel de la production est aujourd'hui bien plus important que celui d'il y a 20-30 ans. Avec plus de choix non seulement dans les loisirs mais dans les mangas même, les lecteurs ne peuvent plus "tout lire" et concentrent leurs dépenses sur les séries, les genres/niches qu'ils préfèrent. Les mangashi ça prend de la place, c'est moche et il faut se taper des séries dont on se tape royalement alors effectivement, quand on a un budget resserré, c'est sûrement le plus dispensable des achats (surtout si on arrive à se le faire prêter ou le lire ailleurs).
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But if we are wise, we know that there's always tomorrow"
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sushikouli
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Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 07/11/06 12:27    Sujet du message: Répondre en citant

namtrac a écrit:
Enfin, je n'ai pas de chiffres concernant le nombre de mangas créés chaque année depuis les années 60 mais on peut penser que le volume annuel de la production est aujourd'hui bien plus important que celui d'il y a 20-30 ans.

Début de réponse :
Source annexe, non-online, comptage manuel des sorties : janvier 1996 : 462.
Source annexe, non-online, comptage manuel des sorties : janvier 1998 : 480.
Sorties mangas janvier 2002 : 534
Sorties mangas janvier 2006 : 618
ça te permet de voir la progression réalisée sur un même mois à différentes dates données.

[Attention tout de même ! Ces chiffres contiennent toutes les sorties liées au manga. On a donc des anthologies, des rééditions, des éditions normales / de Luxe combinées... Donc, ce n'est pas super précis sur la question de "la nouveauté". C'est toutefois assez révélateur en terme de quantité par éditeur.]

Reste que la progression est stable proportionnellement :
Sorties mangas juin 2002 : 630
Sorties mangas juin 2006 : 710
(on aurait pu penser à une légère baisse en 2006 après la mort de Biblos, mais rien...)

XaV > merci pour ces nombreuses précisions qui confirmes certaines de mes pensées. Par contre, concernant les mangashi emballés, ça se faisait pas beaucoup encore il y a 3 ans. Tu sais si c'est une démarche des éditeurs ou des libraires ?

Otarie > De rien ! Comme il était tard, il est normal que tu n'aies pas forcément pu faire un message aussi clair que tu l'aurais voulu Clin d'oeil



On peut, enfin, s'interroger sur la fiabilité de l'impact des votes des lecteurs sur le déroulement des séries lors de la prépublication... Qui vote encore ? Dans quelles proportions ? (Si c'est comme à l'Animé Grand Prix, c'est pas super représentatif...) Que se passerait-il si on laissait davantage de possibilités créatives aux auteurs (en clair : les séries sont-elles trop calibrées ?) ?
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Den
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Inscrit le : 31 Oct 2003
Localisation : in translation

Message Posté le : 07/11/06 13:14    Sujet du message: Répondre en citant

Félicitations aux précédentes interventions, le débat est bien lancé.

Soushi a écrit:
La réponse doit se trouver, je pense, dans les livres qu'a acquis récemment Den et dont, je suis sûr, il nous gratifiera de quelques infos.

Ah, la pression ! ^^;
Bon on va attendre un p'tit peu avant d'apporter des réponses quand même, parce qu'un essai économique c'est pas un shonen manga niveau vocabulaire, hein. Moqueur

Citation:
Je pense qu'il faut étudier l'ensemble de la société japonaise au cours de ces 10 dernières années pour trouver les explications d'une telle baisse.

Je prends appui sur cette phrase, qui a donné lieu au message fort intéressant de Xav, pour donner dès le début ma version : le succès de la BD ne peut être la conséquence que d'une seule chose, sa qualité.
Si le Weekly Jump a atteint les 4 ou 6 millions d'exemplaires distribués, c'était grâce à DragonBall et nous le savons tous.
Parce que DragonBall, c'était bien.
Et qu'en plus de cette locomotive surpuissante, les autres séries étaient fantastiques : je rappelle qu'autour des années 1990, un même numéro de Weekly Jump pouvait contenir City Hunter, Saint Seiya, Hokuto no Ken, DragonBall, Video Girl (bon, faut vérifier les dates pour la simultanéité, hein). Je pense que dans ces conditions, il est effectivement acceptable de considérer que l'achat du mangashi se justifie (même si c'est pour l'abandonner ensuite sur la banquette du métro, j'y reviendrai).

Citation:
Le facteurs peuvent être nombreux :
- changements économiques
- changements socio-professionnels
- avènement du téléphone portable et de l'Internet
- développement des Manga-kissa et de "lecture fnac" dans les combini

Ces points-là sont sans doute à prendre en compte.
La multipication des portables a complètement changé la donne, c'est certain.
Surtout pour des consommateurs occasionnels, comme les usagers du métro. Comme le dit Namtrac, "Les mangashi ça prend de la place, c'est moche et il faut se taper des séries" : naturellement le mangashi est consommé, puis on le jette après quelques jours ou semaines, même si on l'a rapporté chez soi pour le finir. Le personnage de 20th century boys qui conserve chez lui ses numéros de Shonen Sunday est clairement une exception, un fou-furieux.
Alors qu'un volume relié, lui, est acheté pour être conservé (puis jeté généralement quelques années plus tard). L'investissement a plus de valeur et de durée.

XaV a écrit:
Quelques éléments pour comprendre cette crise (observée sur d'autres secteurs, en particulier le jeu vidéo): depuis une dizaine d'année, il y a eu au Japon un changement important au niveau des habitudes de consommation de loisirs. [...]
Bref, on assiste a une multiplication des postes de dépense, qui mène donc à une diminution de l'investissement dans l'un ou l'autre des secteurs.

Je ne connaissais pas cette tendance sociologique, mais c'est à considérer, effectivement.
Cependant, si tout le monde butine, il devrait y avoir un certain nombre de consommateurs "butineurs" qui ne lisaient pas de manga auparavant mais qui vont s'y essayer, et qui gonfleraient les ventes, non ?

Citation:
crise économique qui est la conséquence également d'une mutation profonde de la société japonaise, et notamment de son rapport au travail

Je ne suis pas vraiment d'accord, je pense que c'est plutôt là l'origine d'une crise morale (dérives de la société japonaise moderne, que tu pointes bien).

Ton argument suivant sur les rééditions et autres versions bunko et luxe est important, car il revient à mon postulat de départ : "les ventes baissent parce qu'avant elles étaient hautes parce que c'était bien". On achèterait des séries anciennes mais bien, plutôt que des nouvelles.

Citation:
Pour ce qui est des manga-kissa, oui ils se sont multipliés, mais ils sont également très fortement positionnés aujourd'hui sur l'aspect cyber-café et DVD.

Mmmm... je ne suis pas vraiment d'accord. A Tokyo où la concurrence est rude peut-être, mais pas en province à mon avis, où le manga-kissa c'est simplement un café avec des chaises confortables et des étagères de manga à côté.
Par ailleurs, attention, les manga-kissa s'adressent aux adultes (donc la moitié seulement du marché de la BD).

Soushi encore a écrit:
Sorties mangas juin 2002 : 630
Sorties mangas juin 2006 : 710

J'en profite pour rappeler que sur ces 600/700 volumes publiés, un tiers concerne des manga pornographiques. Je le rappelle car on l'ignore souvent alors que c'est important. Je pense par exemple que l'arrivée d'internet dans l'adult enterntainment a certainement affaibli le marché " des biens physiques" qu'il faut acheter dans le vrai monde.
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XaV
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Message Posté le : 07/11/06 13:18    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
XaV > merci pour ces nombreuses précisions qui confirmes certaines de mes pensées. Par contre, concernant les mangashi emballés, ça se faisait pas beaucoup encore il y a 3 ans. Tu sais si c'est une démarche des éditeurs ou des libraires ?


Ca faisait trois ans que moi-même je n'étais pas retourné au Japon, et j'en ai été assez surpris (suite à une discussion avec ma chère et tendre, je voulais lui montrer le contenu d'une revue de ce genre, et je me suis retrouvé "gros-jean comme devant", comme on dit).
Vu combien la chose est systématique, j'aurais tendance à penser qu'il s'agit d'une démarche des éditeurs, mais il faudrait chercher dans la presse pour voir s'il n'y aurait pas eu une sorte de volonté puritaniste visant à cacher ces seins (ou pire encore) que je ne saurais voir.
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sushikouli
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Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 07/11/06 13:24    Sujet du message: Répondre en citant

Den a écrit:
Et qu'en plus de cette locomotive surpuissante, les autres séries étaient fantastiques : je rappelle qu'autour des années 1990, un même numéro de Weekly Jump pouvait contenir City Hunter, Saint Seiya, Hokuto no Ken, DragonBall, Video Girl (bon, faut vérifier les dates pour la simultanéité, hein).

La simultanéité est bonne. Ajoutons :
Bastard !!, Slam Dunk, Rokudenashi Blues, Jojo Bizarre Adventures, Kochi Kame, Dragon Quest (Fly), Majical Taluluto kun... Et d'autres, bien sûr, moins connus chez nous. Mais ce qui ressort bien de cette énumération, c'est le constat flagrant d'une vraie diversité éditoriale. Diversité que je ne ressent pas dans le Jump actuel, par exemple. Mais je peux me tromper.

(Et quand on regarde les chiffres de ventes donnés par Heiji, à part Naruto, on retrouve surtout des séries très différentes...)
XaV a écrit:
Vu combien la chose est systématique, j'aurais tendance à penser qu'il s'agit d'une démarche des éditeurs

Si c'est le cas, ça veut quand même dire que les éditeurs prennent en compte le tachi-yomi (aussi faible que soit réellement son impact)...
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XaV
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Message Posté le : 07/11/06 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
Si c'est le cas, ça veut quand même dire que les éditeurs prennent en compte le tachi-yomi (aussi faible que soit réellement son impact)...


Hm. Peut-être, mais je serais plutôt enclin à penser qu'il s'agit là d'une volonté de protéger les jeunes générations et sauvegarder la morale d'une société en pleine déliquescence où le sexe et la luxure se trouvent étalées partout au vu de tous dans ces repaires diaboliques que sont les conbinis et leurs étals de mangashi à caractère pornographique.

D'autant plus que d'éviter le tachi-yomi ne signifie pas forcément que ça se transforme en achat derrière -- si les gens font du tachi-yomi, c'est pour une raison, et c'est généralement parce qu'ils estiment que ce qu'ils lisent ne vaut pas le prix de la revue dans son ensemble (avec, comme le signalait Den, un package de qualité inégal avec des séries bien dispensables).
Et pour essayer de grappiller quelques ventes supplémentaires et marginales, on se retrouve à perdre les lecteurs de tankôbon qui auraient découvert via le tachi-yomi, une série qui pourrait les intéresser ...

(réflexion purement marketing à voix haute)
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XaV
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Message Posté le : 07/11/06 14:16    Sujet du message: Répondre en citant

Den a écrit:
Je ne connaissais pas cette tendance sociologique, mais c'est à considérer, effectivement.


C'était une boite spécialisée en marketing et en comportement des consommateurs qui m'avait exposé cette vision des choses sur le Japon il y a trois ans.

Den a écrit:
Cependant, si tout le monde butine, il devrait y avoir un certain nombre de consommateurs "butineurs" qui ne lisaient pas de manga auparavant mais qui vont s'y essayer, et qui gonfleraient les ventes, non ?


Oui, mais il faut compter avec les nouveaux postes de dépense (Internet, keitai, musique et cinéma, avec le DVD en plus) qui prennent une part de tout ce butinage. Globalement, on a un gâteau "entertainment" qui grossit, mais les loisirs traditionnels en ont une plus petite part.
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