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Petites chroniques de Science Fiction
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 22/02/03 22:49    Sujet du message: Chronique BD Répondre en citant

J'ai la forme et rien que pour emmer... Daemon Irae Clin d'oeil je vais vous faire une nouvelle chronique SF ce soir. Pour changer, je vais vous parler d'un écrivain, mais pas de n'importe quel écrivain. Je vais vous parler de George R.R. Martin, connu pour publier actuellement son cycle du Throne de Fer. Mais là, je vais vous parler d'Armageddon Rag.



Couverture d'Armageddon Rag chez Les Editions de la Découverte (The Armageddon Rag - 1983)
Couverture de la collection Terreur chez Pocket
Extrait du 4ème de couverture :
Baby, you cut my heart out
Baby, you made me bleeeeed !
Il ferma les yeux et écouta, et c'était presque comme si une décennie s'était soudain envolée, comme si West Mesa n'avait jamais eu lieu, comme si Nixon était encore à la Maison Blanche et que la guerre du Viêt-nam faisait toujours rage et que le Mouvement était encore bien vivant. Mais quelque part, parmi les lambeaux de ce passé, une chose demeurait la même : Jamie Lynch était mort. Et on lui avait bel et bien arraché le coeur... Jamie Lynch, alias « Sauron », l'ancien impresario du Nazgûl.
Le Nazgûl, ce groupe mythique de la fin des années soixante, dont le chanteur Patrick Hobbins fut, on s'en souvient, abattu par un tueur inconnu lors du tragique concert de West Mesa, le 20 septembre 1971, jour qui devait marquer la fin d'une époque. Celle du Flower Power et de l'engagement contre la guerre du Viêtnam, des drogues psychédéliques et de l'ultra-gauchisme, de la libération sexuelle et du zen macrobiotique, des communautés et des universités. Le Nazgûl, qui vient de se reformer et part en tournée pour faire résonner à nouveau le Rag de l'Armaguedon. Ancien journaliste dans l'underground reconverti dans le roman, un peu paumé dans les années quatre-vingt, Sandy Blair décide d'enquêter sur le meurtre. Et cette enquête va le transformer en acteur d'un drame dicté par la partition du célèbre album du Nazgûl, Musique à réveiller les morts...
Mais qui manipule le groupe ? Et qui a décidé de faire renaître la Révolution aux �tats-Unis ?


Ce roman, parmi les premiers écris par l'auteur (et une de ses moins bonnes ventes), n'est ni de la SF, ni de la Fantasy. Il s'agit d'un roman contemporain teinté de fantastique. Franchement, c'est génial. L'histoire nous conte les aventures de Sandy Blair, ancien journaliste de musique rock, actuellement écrivain sujet au syndrome de la page blanche, qui va suivre la re-formation du Nazgul, groupe rock mythique. On va donc suivre les désenchantements de la génération soixante-huitarde américaine dans l'Amérique des années 1980.

Nous avons là un roman teinté d'amertume et de souvenirs : l'amertume de voir ce que sont devenus les anciens hippies du début des années 70 et les souvenirs de cette période où il faisait si bon de vivre lorsqu'on était jeune. Pas comme ces années 80, si propres et si sages. De plus, ce roman nous propose une chronique sur la vie d'un groupe de Rock qui sonne si vraie que l'on s'y croirait.

Attention donc, les fans de SF ou de Fantasy purs et durs seront déçus, ceux qui veulent lire un roman mélangeant une critique sociale des Etats-Unis des années 80, une intrigue policière avec un peu de fantastique à la fin, trouveront leur bonheur, ça, je vous le promets.

Un lien :
- Critique du roman chez Noosfere
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Chroniqueur à du9
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Laotzi
Mangaversien·ne


Inscrit le : 07 Jan 2003
Localisation : Paris

Message Posté le : 13/06/03 13:45    Sujet du message: Répondre en citant

Jâ??avais promis de longue date de participer aux chroniques de science-fiction, câ??est maintenant chose faite. Pour ma part, étant donné ma grande jeunesse comparé à certains anciens qui peuplent ce forum Clin d'oeil, je nâ??entrerai pas dans le débat qui consiste à savoir si la science-fiction est finie ou non pour moi. Pour lâ??instant, jâ??estime avoir encore beaucoup a en tirer, et cela me suffit tout à fait. On verra dans quelques années seulement ce quâ??il en est finalement.

Robert Silverberg : Les Monades urbaine (1971) (Livre de Poche n°7225)

Robert Silverberg est certainement lâ??un de auteurs américains de Science-fiction les plus connus aujourdâ??hui, notamment en France, et surtout depuis quelques années. Cela apparaît pleinement justifié, au vu du nombre de chez dâ??Å?uvre quâ??il a composé pendant ces longues années de carrière, et surtout autour des années 1970, avec entre autre les Monades urbaines. Issu de la génération suivant les grands auteurs de lâ??âge dâ??or, Silverberg a grandement participé au renouvellement du genre (même si certains diront que dâ??autre lâ??ont aujourdâ??hui encore nettement fait évolué Clin d'oeil ).

Les Monades urbaines, publiée en 1971, figure parmi les plus grandes Å?uvres de cet auteur désormais classique de la science-fiction américaine. Lâ??histoire se déroule en 2381, sur la Terre, à une époque où lâ??humanité habite dans de gigantesques tours de plus de 1000 étages, les monades, abritant chacune 1 million dâ??habitants, quasiment autonomes et autarciques.

Lâ??Å?uvre se compose en fait de plusieurs nouvelles formant les différents chapitres de lâ??oeuvre, où le personnage principal change, pouvant devenir personnage secondaire dans le chapitre suivant et vice-versa, permettant ainsi une multiplication de points de vue et une grande diversité des approches. Le but de lâ??humanité est alors de se reproduire au maximum, et la procréation est très vivement encouragée. Plus que cela, la liberté sexuelle est un droit inaliénable, et il est moralement interdit de refuser à quiconque une invitation au lit, lors des tournées nocturnes quotidiennes. Toutefois, peu à peu, le lecteur découvre lâ??envers du décor. Ceux qui émettent publiquement des doutes sur la viabilité du système, et qui veulent en sortir, qualifiés dâ??anomos, sont tout simplement jetés du haut de la tour. Mais qui aurait lâ??idée de se plaindre dâ??une telle société ? Et derrière la façade libérale, on découvre finalement que les monades forment des entités totalement hiérarchisées, où une règnent une forte ségrégation spatiale, les indigents occupant dans la misère les étages inférieurs, tandis que les administrateurs règnent au sommet, dans leur vaste et luxueux appartement. Et que cette liberté qui nous apparaît que comme pleine et entière, permettant à lâ??homme de jouir enfin de sa condition sans souci, se trouve finalement cacher une oppression morale et culturelle extraordinaire.

La force de lâ??évocation de lâ??auteur provient de plusieurs points. Tout dâ??abord, Silverberg sâ??avère être un excellent écrivain, utilisant les registres de la littérature mainstream dans ses Å?uvres de science-fiction, proposant un style clair et limpide, avec toutefois une assez grande tendance à lâ??introspection psychologique. Plume incisive et acérée, lâ??auteur sâ??avère surtout être un excellent nouvelliste, et se trouve alors parfaitement à lâ??aise dans le cadre de cette Å?uvre, en allant droit au but, arrivant parfaitement en très peu de pages à dresser le cadre de son histoire, et à mettre en place une évolution progressive. Sachez tout de même que Silverberg nâ??hésite pas à décrire précisément cette liberté sexuelle dans les moindres détailsâ?¦

Ensuite, Silverberg arrive parfaitement à représenter les paradoxes de la vision américaine, et plus largement occidentale, de la liberté. A travers une apparente liberté de mÅ?urs totale, une liberté sexuelle inconditionnelle, la société se dévoile petit à petit comme un corps culturellement oppressif, où la fécondité et lâ??augmentation de la population fait lâ??objet dâ??une course folle entre les individus dans ce monde de pleine abondance. En cela, la force de lâ??Å?uvre tient en son caractère fortement réaliste, au sens où lâ??évocation de ce futur apparaît entièrement possible, dangereusement et épouvantablement probable. Où la liberté ne cache en fait quâ??une sujétion beaucoup plus insidieuse, beaucoup plus forte. Et où la pensée unique, voire même totalitaire, qui gangrène et touche tout ce petit monde, jusquâ??à rendre incroyable toute tentative dâ??opinion divergente et personnelle absolument incroyable et inenvisageable par le commun des gens, laissent dans la tête du lecteur une sensation de malaise. Où lâ??impudeur ne sâ??incarne pas tant dans ces sorties sexuelles nocturnes quotidiennes, mais dans ce climat culturel homogène où toute différence, toute opposition est naturellement bannie.

Les Monades urbaines sâ??avère donc être lâ??une des Å?uvres incontournables de Robert Silverberg. Dâ??une écriture vive et acérée, sans tabou, sans concession, sans temps mort, lâ??auteur nous dévoile les auspices dâ??un futur malheureusement trop vrai, trop réel, et en cela tristement possible, où lâ??utopie de façade se dévoile rapidement. Toutes proportions gardées, voilà une Å?uvre qui vient sâ??inscrire au coté du Meilleur des Mondes de Aldous Huxley dans le panthéon des utopies impossibles.



PS : Peut-être parlerais-je un jour du cycle de Majipoor de Silverberg, gigantesque fresque écrite en grande majorité dans les années 80, ayant un pied dans la Fantasy, tout en restant quand même davantage ancrée dans les thèmes propres à la science-fiction, si jâ??en ai lâ??envie et le courage (me doutant par ailleurs que ce ne doit pas être la tasse de thé de Herbv Clin d'oeil ).
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 13/06/03 14:15    Sujet du message: Réaction Répondre en citant

Très bon texte Laotzi sur un excellent roman qui n'a pas vieilli. Par contre, je suis effectivement plus réservé sur le cycle de Majipoor que j'ai trouvé très bien au premier, bien au second, moyen au 3ème et ensuite, j'ai abandonné... Je ne peux pas conseiller Clin d'oeil
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Judge Fredd
Mangaversien·ne


Inscrit le : 02 Sept 2002

Message Posté le : 13/06/03 14:16    Sujet du message: Répondre en citant

Laotzi a écrit:

PS : Peut-être parlerais-je un jour du cycle de Majipoor de Silverberg, gigantesque fresque écrite en grande majorité dans les années 80, ayant un pied dans la Fantasy, tout en restant quand même davantage ancrée dans les thèmes propres à la science-fiction, si jâ??en ai lâ??envie et le courage (me doutant par ailleurs que ce ne doit pas être la tasse de thé de Herbv Clin d'oeil ).


Le chateau de Lord Valentin, c'est sympathique.
Mais la série de nouvelles des Chroniques de Majipoor est bien plus intéressante.
Le reste du cycle, je trouve ça très anecdotique.

"L'oreille interne" est un autre grand classique de Silverberg, tout comme les Monades urbaines.
Des tonnes de Silverberg que j'ai ingurgitées, j'ai un bon souvenir de "Shadrak dans la fournaise" et de quelques recueils de nouvelles dont celui avec le superbe "Sailing to Byzantium" (oublié le titre français).

A part ça, Silverberg est un auteur très inégal, capable du pire comme du meilleur, qui alterne période riches et périodes alimentaires sans intéret.
Un tri s'impose dans sa production abondante...

Dans l'ensemble, je trouve que ça manque grandement de finesse, les intentions sont trop souvent surlignées au marqueur fluo.
Comme souvent en sf, la manière dont l'auteur véhicule ses idées étouffe les personnages.
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Judge Fredd
Mangaversien·ne


Inscrit le : 02 Sept 2002

Message Posté le : 13/06/03 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

"Les monades urbaines", je trouve que ça a énormément vieilli...
Ce qui n'est pas nécessairement péjoratif.
Mais c'est un roman qui en dit plus sur une certaine Amérique de la fin des années 60 - début des années 70 que sur quoi que ce soit d'autre.
Marrant de voir que la science-fiction est une des formes de littérature qui tout en voulant échapper à son temps en parle rétrospectivement peut-etre le mieux...

Quand on voit ce que peuvent écrire Sterling (le génial "Schismatrice") ou Gibson, Silverberg, ça fait vraiment ringard.
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Laotzi
Mangaversien·ne


Inscrit le : 07 Jan 2003
Localisation : Paris

Message Posté le : 13/06/03 14:26    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Herbv (ça fait déjà longtemps que je t'avais dit que je ferai une petite chronique de sf, j'ai enfin trouvé le temps).

Pour répondre rapidement sur Majipoor, je me suis un peu trop avancé en affirmant que je pourrais parler éventuellement du cycle. Pour tout avouer, je n'ai lu que les deux premiers (donc les deux que cite Fredd), d'abord parce que je n'ai pas encore eu le temps de lire la suite, et surtout parce que les mauvaises critiques m'en ont de toute façon grandement découragé. Néanmoins, j'ai vraiment bien apprécié ces volumes là, et ça vaut le coup de les lire même sans s'attaquer à la suite. Bon, peut-être que dans dix ans, j'en aurai un autre souvenir, certes.

Et il est vrai que Silverberg est très inégal, comme nombre d'auteurs de SF soumis à la loi des magazines hebdomadaires et qui ont publié des centaines (voire des milliers) de nouvelles. Mais je sélectionne avant de lire, et me contente de ces oeuvres les lus appréciées (sans bien entendu que cela détermine forcément leur qualité), comme l'homme dans le labyrinthe, les Ailes de la nuit ou l'Oreille interne.

Tant de choses à lire, à découvrir, et si peu de temps...
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Laotzi
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Inscrit le : 07 Jan 2003
Localisation : Paris

Message Posté le : 13/06/03 14:36    Sujet du message: Répondre en citant

Judge Fredd a écrit:
"Les monades urbaines", je trouve que ça a énormément vieilli...
Ce qui n'est pas nécessairement péjoratif.
Mais c'est un roman qui en dit plus sur une certaine Amérique de la fin des années 60 - début des années 70 que sur quoi que ce soit d'autre.
Marrant de voir que la science-fiction est une des formes de littérature qui tout en voulant échapper à son temps en parle rétrospectivement peut-etre le mieux...


Pour répondre à Fredd, il est vrai que les monades urbaines ont par certains cotés assez vieillies, et font résonner en effet des thématiques et une atmosphère propres à l'Amérique des 70's. Mais au delà de cela, il s'en dégage quand même des choses plus universelles, plus intemporelles, qui trouvent encore leur écho aujourd'hui, notamment sur le paradoxe de la liberté, sur le conditionnement de la pensée unique.

Quant au fait que la SF reste paradoxalement impregnée par son temps, c'est une idée intéressante, et très vrai par certains cotés, fondatrice même du genre (il suffit de voir chez Jules Verne déjà que ses oeuvres sont aujourd'hui en grande partie obsolètes). Justement, les grandes oeuvres de SF, à l'instar de la littérarure en générale, se caractérisent, au delà d'une inscription quasi inévitable dans leur époque (et qui, il est vrai se fait davantage sentir, car lorsque l'on veut anticiper le futur, on prend le risque de devenir obsolète lorsque celui ci nous rattrape et nous dépasse), par un élargissement universel et intemporel, en arrivant à dégager des thèmes qui traversent toutes les époques (sur l'homme, la condition humaine, notamment : voir par exemple les oeuvres de Dick). Mais ça ne doit sans doute pas être le cas de plus de 10% de la production (cf. Sturgeon).
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Judge Fredd
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Inscrit le : 02 Sept 2002

Message Posté le : 13/06/03 14:37    Sujet du message: Répondre en citant

Dans ce qui est cycle sf (la fantasy, c'est pas mon rayon), je ne peux que chaudement recommander la trilogie d'Helliconia de Brian Aldiss.
Aldiss est un tout grand de la sf anglaise, très souvent bien plus intéressante que la sf américaine.
Helliconia est clairement son grand oeuvre.

Il y a dans Helliconia une puissance démiurgique extraordinaire (bien plus consistante sur la longueur que les trucs ésotérico-n'importe quoi de Frank Herbert) et impeccablement maitrisée.
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Judge Fredd
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Inscrit le : 02 Sept 2002

Message Posté le : 13/06/03 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

Laotzi a écrit:
Mais au delà de cela, il s'en dégage quand même des choses plus universelles, plus intemporelles, qui trouvent encore leur écho aujourd'hui, notamment sur le paradoxe de la liberté, sur le conditionnement de la pensée unique.


Oui, mais à la meme époque, Spinrad avec son "Jack Barron et l'éternité" avait une force tout autre.
Là où Silverberg reste somme toute très académique et balisé, Spinrad part dans un trip libre d'une puissance évocatrice époustouflante.
Hervb n'aime pas Spinrad (ça m'étonne pas). Spinrad est atypique, jamais où on l'attend, un esprit foncièrement libre voire anarchiste. Pour moi, c'est un des tout tout grands de l'histoire de la sf.

Laotzi a écrit:
(sur l'homme, la condition humaine, notamment : voir par exemple les oeuvres de Dick).


Ben oui, mais Dick, c'est pas de la sf.
Dick, c'est de la "littérature générale" enrobé d'une quincaillerie sf qui lui permettait d'etre publié.
Et puis Dick, c'est carrément un des grands auteurs du 20ème siècle, tout court.
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 13/06/03 15:03    Sujet du message: Répondre en citant

Laotzi a écrit:
Pour répondre à Fredd, il est vrai que les monades urbaines ont par certains cotés assez vieillies, et font résonner en effet des thématiques et une atmosphère propres à l'Amérique des 70's. Mais au delà de cela, il s'en dégage quand même des choses plus universelles, plus intemporelles, qui trouvent encore leur écho aujourd'hui, notamment sur le paradoxe de la liberté, sur le conditionnement de la pensée unique.

Tout à fait, Laotzi. Quand je parle que le roman n'a pas vieilli d'après moi, ce n'est pas par la peinture faire de la société qui est fortement marquée par les années de son écriture mais par les thèmes et le traitement de ces thèmes. Ceci dit, ça ne me ferait pas de mal de le relire car ma dernière relecture commence à dater (entre 5 et 10 ans, je ne me souviens plus).

Citation:
Quant au fait que la SF reste paradoxalement impregnée par son temps, c'est une idée intéressante, et très vrai par certains cotés, fondatrice même du genre (il suffit de voir chez Jules Verne déjà que ses oeuvres sont aujourd'hui en grande partie obsolètes).

De tête (il faudrait que je retrouve l'interview), un auteur de SF expliquait que ce genre littéraire permettait en réalité d'exprimer le plus librement les espoirs, les problèmes et les angoisses de notre temps. La SF était donc un miroir de l'époque où le roman (ou la nouvelle) était écris et je ne parle pas là de la SF à tendance aventure où on s'approche plus du bon vieux Western mais de la "speculative fiction", celle de l'imaginaire.
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Judge Fredd
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Inscrit le : 02 Sept 2002

Message Posté le : 13/06/03 15:20    Sujet du message: Répondre en citant

herbv a écrit:

Tout à fait, Laotzi. Quand je parle que le roman n'a pas vieilli d'après moi, ce n'est pas par la peinture faire de la société qui est fortement marquée par les années de son écriture mais par les thèmes et le traitement de ces thèmes.


Pas trop d'accord.
Les thèmes et leur traitement tapent eux aussi en plein dans l'époque de l'écriture du livre.
Et comme leur traitement me parait assez académique dans la façon de bien mettre en évidence les intentions, je ne suis pas loin de trouver ça franchement ringard.

Y a plus aucune modernité là-dedans.
C'est mort.
Y a plus qu'à en tirer un reflet de son époque.

Alors que je trouve par contre, Jack barron toujours résolument moderne aujourd'hui, tout en étant le reflet de son époque.
Ce qui lui donne à mon sens un intéret tout autre.

C'est en ce sens que des Gibson et Sterling sont clairement des "descendants" de Spinrad (entre autre).
Il y a chez eux une vision de la société qui reste infiniment plus contemporaine et dynamique. Et à mon avis franchement plus pertinente.
De Gibson et Sterling, on peut franchir le pas vers De Lillo et son "L'étoile de Ratner".

herbv a écrit:
Tout à fait. De tête (il faudrait que je retrouve l'interview), un auteur de SF expliquait que ce genre littéraire permettait en réalité d'exprimer le plus librement les espoirs, les problèmes et les angoisses de notre temps.


Ou plus encore, et bien au-delà du coté espoirs-problèmes-angoisses qui permet d'inscrire son propos dans un récit, de simplement décrire le monde dans lequel nous vivons...
Là, Silverberg, c'est loin et en ce qui me concerne tout aussi obsolète que Vernes (que je prendrais infiniment plus de plaisir à relire que Silverberg)...
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
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Message Posté le : 13/06/03 18:06    Sujet du message: Chronique SF Répondre en citant

Tiens, Laotzi m'a réveillé. Je vais donc vous parler d'un superbe roman, même s'il ne s'agit pas de SF mais de Fantasy. Mais attention, je parle de Fantasy de qualité supérieure, pas un truc à la sauce californienne. Voici donc Le fléau de Chalion (The Curse of Chalion, 2001 ) de Lois McMaster BUJOLD (retenez ce nom, c'est celui de mon autrice préférée).



4ème de couverture : Un homme au corps et à l'esprit brisés avance lentement sur la route de Valenda. Ancien soldat et courtisan, Cazaril a survécu aux galères ennemies. Aujourd'hui libre, tout ce qu'il cherche, c'est un travail subalterne dans la noble maison de la provincara douairière, où il servit durant sa jeunesse. Mais les dieux ont d'autres plans pour lui. Cazaril est nommé secrétaire personnel et tuteur de la royesse Iselle. Or ce poste le placera à l'endroit qu'il craint plus encore que la mer : la cour royale de Cardegass, où les puissants ennemis qui l'avaient jeté aux fers d'une rame roknari occupent à présent les positions les plus élevées du royaume. Pourtant quelque chose de plus sinistre encore que leurs plans machiavéliques pend comme une épée au-dessus de la famille royale une malédiction sanguine qui touche non seulement ceux qui règnent mais également leur entourage. Le futur d'Iselle et de la maison de Chalion semble compromis. La seule solution pour Cazaril est d'avoir recours à la plus noire des magies, mais pour cela, il devra sacrifier sa vie...

Je trouve que le résumé de la 4ème de couverture ne rend pas bien la qualité d'écriture de l'autrice. On ne se rend pas compte de la qualité narrative de l'oeuvre, de la création de son monde, riche et complexe, de ses personnages, hauts en couleurs avec des femmes et des hommes sachant prendre leur destin en main même si ce destin doit être funeste. En fait, il s'agit des recettes déjà vues dans L'esprit de l'anneau profane, c'est à dire des personnes qui n'étaient pas prédestinées à être héroïnes ou héros mais qui, de bonnes familles, on sut bénéficier d'une bonne éducation et ont l'intelligence de se servir plus de leur tête que de leurs charmes ou de leurs muscles même quand ils sont dépassés par les événements.

Bref, une lecture indispensable pour tous les fans de Fantasy un peu intelligente et pour tous les fans de Lois Mc Master Bujold, et il commence à y en avoir ici (Hé ! on est au moins 3 maintenant Clin d'oeil)
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Dernière édition : herbv le 13/06/03 18:13; Edité 1 fois
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
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Message Posté le : 13/06/03 18:11    Sujet du message: Précision Répondre en citant

Judge Fredd a écrit:
Hervb n'aime pas Spinrad (ça m'étonne pas). Spinrad est atypique, jamais où on l'attend, un esprit foncièrement libre voire anarchiste. Pour moi, c'est un des tout tout grands de l'histoire de la sf.

Faux, j'ai lu toutes les oeuvres en français de Spinrad y compris Jack Barron et l'éternité ou En direct, deux oeuvres s'attaquant à la télé avec plus de 20 ans d'écart dans leur écriture. C'est Philip K. Dick que je n'apprécie pas. De toute façon, en règle générale, je n'aime pas trop les auteurs de l'âge d'or de la SF ni ceux des années 70. Je suis beaucoup plus années 80-90 dans mes goûts où je trouve que les histoires et surtout les personnages sont mieux développées avec un arrière plan social généralement plus solide.

Sinon, sur Noosfere, vous pouvez aller lire les critiques sur Les Monades Urbaines, sur Le Printemps d'Helliconica (que je n'ai jamais lu) et sur Jack Barron et l'éternité
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Judge Fredd
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Inscrit le : 02 Sept 2002

Message Posté le : 15/06/03 23:05    Sujet du message: Re: Oui Répondre en citant

herbv a écrit:

Je recommanderais aussi ce roman comme étant l'oeuvre de Spinrad à retenir,...
Quand au reste, on dira que c'est très ... dispensable mais que Rêves de Fer est intéressant.


Hervb, tu m'excuseras d'en être resté là à propos de ton appréciation de Spinrad.

Pour ce qui est de Dick, pour moi, ce n'est ni de l'âge d'or ni de l'âge de quoi que ce soit, du Dick, c'est du Dick et c'est rien d'autre (je parle là de la période qui débute vers le début des années 60 jusqu'à sa mort).
Et s'il y a bien une chose qu'on ne puisse lui reprocher, qu'on l'aime ou pas, ce sont ses caractérisations psychologiques...

Ben oui, des Bruce Sterling, William Gibson, Kim Stanley Robinson et d'autres ont apporté un véritable renouveau dans la sf américaine des années 80...
Grâce à qui????
Ce sont tous des gens qui de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre, s'inscrivent dans une filiation dickienne.
L'importance de Dick dans l'histoire de la science-fiction, pour ce qu'il y a apporté lui-même et pour ce qu'il a permis d'engendrer, est tout bonnement inestimable.
Personnellement, je ne pourrais écrire cela à propos d'aucun autre auteur.
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wondermanu
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Message Posté le : 17/06/03 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour, c'est ma premiere intervention sur le forum.
Je tiens d'abord à remercier Herbv d'avoir lancé ce sujet, avec toutes ces suggestions je vais etre occupé cet été Mort de rire

Dans vos présentations vous oubliez la SF française! Je vous parlerai donc d'un auteur que j'aime beaucoup: Roland CWagner
Wagner est surtout connu pour son cycle des "futurs mystere de Paris".L'histoire se déroule à Paris vers les années 2080 et nous narre les aventures d'un d"tective privé "transparent"(et non pas invisible, la nuance est qu'il se glisse entre les mailles du filet de la réalité et que tout le monde passe son temps a ne pas le remarquer et à l'oublier meme sa copine)
L'originalité de ce cycle vient du fait que ca se passe en France( ce qui est assez amusant et comme c'est pas trop dans le futur on a encore des points de repere) et surtout que suite à la Terreur l'humanité a perdu son aggressivité.Ce qui en fait un monde babacool tres rafraichissant qui nous change de la Sf habituelle.
Le probleme de ce cycle est qu'il n'est pas achevé et que la qualité peut parfois paraitre inégale.

En fait je pense que pour comencer à lire Wagner il faut lire "Le chant du Cosmos".C'est un roman en un tome particulierement maitrisé ou on retrouve la plupart des idées de l'auteur( l'humanité pacifiée surtout) dans un cadre plus futuriste puique l'humanité qui perfere désormais s'appeler la "Famille" a commencé à peupler une bonne partie de la Galaxie.
La stucture du roman est interressante puisque l'on suit les personnages sur une planete puis il y a une ellipse de 10ans et on les retrouve sur une autre planete et anisi de suite.Je n'aime pas trop rentrer dans les détails de l'histoire car j'ai toujours peur de trop en dire ( au rique de ne pas en dire assez) mais je vous conseille vraiment ce livre.

Voila c'était mon premier message.Je vous prie de m'excuser pour toutes les erreurs et approximations qu'il contient mais je n'ai pas l'habitude d'écrire de longs messages.
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