Le Site

 FAQ -  Recherche -  Membres  -  Inscription 
 Profil -  Se connecter pour vérifier ses messages privés -  Connexion 
Les reportages

Dernières lectures
Se rendre à la page : Précédente  1, 2, 3 ... 91, 92, 93 ... 151, 152, 153  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forums -> L'Agora Manga
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 18/04/16 13:16    Sujet du message: Répondre en citant

Jabberwocky : Un an et 7 tomes plus tard, la série vient de toucher à sa fin chez Glénat. Une fin forcément frustrante en raison de l'arrêt du magazine de publication ; l'auteur arrive à mettre un terme à son arc, mais nous sentons qu'il introduit au forceps un aspect de la relation Lily/Sabata qu'il gardait pour plus tard, et il reste un sentiment d'inachevé. Les ventes ne semblent pas mirobolantes, donc je doute que Glénat nous propose la suite Jabberwocky 1914, et je n'imagine pas Sakka - autre éditeur français de Masato Hisa - se lancer dedans à leur place.
Je m'étais intéressé à ce titre après avoir commencé l'excellent Area 51, et si vous n'avez pas lu ce-dernier, je vous conseille de le tester en priorité. Si les deux reposent sur le même style graphique hérité de Frank Miller, et sur des délires similaires, Jabberwocky reste une oeuvre de jeunesse, encore maladroite, là où Area 51 parait beaucoup plus mature.
Masato Hisa crée des univers de la même façon que Alan Moore sur The League of Extraordinary Gentlemen (le comics) : en mélangeant personnages et événements historiques à des éléments de fiction, du fantastique, et de la SF (je plains les traducteurs). En l'occurrence, l'histoire se déroule à la fin du XIXème siècle, donc attendez-vous à du steampunk, à du Jules Verne, à du HG Wells, à Florence Nightingale en espionne, ou à Nikola Tesla en savant fou ; nous pourrions voir débarquer Gustave Eiffel aux commandes d'un robot géant, cela ne ferait absolument pas tâche dans le décor. L'auteur pioche ses références aussi bien dans la litérature classique que dans les pulps ou le cinéma - le Monsieur a du goût, il adore le western italien et un de ses protagonistes se nomme Kinski - et convoque des individus, des lieux, et des intrigues qui n'auraient jamais au grand jamais dû se croiser, pour un résultat aussi surprenant que potentiellement addictif ; il ose tout et ne se refuse rien, mais sans pour autant tomber dans la référence pour la référence, dans le concept pour le concept.
Le manga part du principe que les dinosaures existent toujours, se cachent au sein de la population, et ont largement influencé l'histoire humaine. Nous suivons Lily Apricot, ancienne espionne britannique, et Sabata Van Cleef (ce nom qui tabasse), un oviraptor tireur d'élite, au service d'une mystérieuse organisation secrète dirigée par le non moins mystérieux Comte de Monte-Cristo.
Non seulement le titre est très agréable à lire, rythmé à souhait, mais c'est le genre de délire qui me parle énormément. Et encore, il fait pire dans Nobunagun, niveau "je vais donner une crise cardiaque à tous les historiens de la Terre". Malheureusement, il ne maitrise pas encore totalement son prore style, d'où des scènes parfois confuses. Mieux vaut donc découvrir l'auteur par Area 51, puis passer à Jabberwocky, sauf si l'époque victorienne constitue pour vous un argument de vente suffisant.


_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
muse
Mangaversien·ne


Inscrit le : 06 Fév 2008

Message Posté le : 22/04/16 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

Histoires de Kisaeng 1 de Kim Dong Hwa
J'avais beaucoup aimé sa série La bicyclette rouge empreinte d'une belle poésie et de belles métaphores sur le temps qui passe et la vie de ce petit village isolé habité essentiellement par des personnes âgés.
Dans Histoires de Kisaeng , on part sur un autre sujet . Les Kisaeng sont l'équivalent en coréen des geishas. On suit ici l'apprentissage de deux jeunes filles aux personnalités radicalement différentes. J'avoue avoir eu un peu de mal à rentrer dedans ( peut-être par son sujet vu et revu pour moi en littérature japonaise du moins) mais la deuxième partie m'a plus conquise. On retrouve la poésie du manhwaga et l'opposition de caractère des deux jeunes filles et leurs manières différentes d'aborder les choses est sympathique

Konshoku Melancholic de Ringo Yuki. J'avoue avoir été déçue. Il faut dire que j'en attendais beaucoup, voir trop. Il y a un beau potentiel, de beaux début d'histoires notamment la première mais malheureusement peu abouties et peu développées comme si la mangaka était limitée en nombre de pages. C'est dommage, le graphisme était sympathique et dans l'ensemble cela ne manquait pas de finesse et de "psychologie" mais bon cela aurait mérité un meilleur développement. Enfin bon avec le yaoi, je tourne en rond en ce moment et rien ne m'enthousiasme... Ah si pardon j'ai bien apprécié 10 Dance


Au fil de l'eau de Aoi Ikebe.
J'ai beaucoup aimé. Beaucoup de poésie et de douceur auprés de cette vielle dame plongée dans ses rêveries autour de laquelle gravite un voisinage multi-générationnel : parfaits inconnus, ils vont cependant, chacun à leur manière, être touché par son existence. Instants fugaces, quasi imperceptibles. A me faire regretter de ne pas avoir lu Ritournelle

Dr Koto de Takatoshi Yamada

Alors là, gros questionnement. Je continue ou pas ?J'ai découvert Dr Koto par l'intermédiaire de son drama ( d'ailleurs il m'a converti un peu au drama). J'avoue avoir adoré le drama (un peu de manière irrationnelle parce qu'objectivement, il n'a rien d'exceptionnel) . J'ai donc voulu tenté le manga pensant qu'il serait bien au dessus de sa "version drama". Je ne retrouve malheureusement pas ce qui m'a plus dans le drama. J'ai aimé le contexte de cette île avec ses habitants qui se connaissent, se disputent mais vivent ensemble avec une relative harmonie. La lenteur, le côté un peu extatique du film ainsi que son docteur un peu lunaire. Sur le manga, je ne retrouve pas ces éléments alors que d'habitude c'est le contraire non ? Tout va très vite, les personnages me semblent beaucoup plus binaires (comme exemple, je prendrais le père du petit Takéhiro qui a une psychologie plus complexe dans le drama) et il me semble plus tourner autour des performances médicales du médecin . Est-ce que quelques uns d'entre vousl'ont lu ? Qu'en avez vous pensez parce que là j'hésite fortement à continuer la version manga .
_________________
https://lespetiteslecturesdevirginie.wordpress.com/
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 23/04/16 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

Sangsues : Série de Daisuke Imai, finie en 5 tomes chez Sakka. Une bonne pioche, dans la lignée des nouvelles ambitions affichées par l'éditeur, même si ce titre en particulier semble laisser pas mal de lecteurs dubitatifs.
Lassée de son quotidien morne et déclarée morte suite à une erreur, Hako décide d'abandonner derrière elle son ancienne vie et de devenir une "évaporée", une personne sans identité agissant en marge de la société, et investissant les appartements vides après le départ de leurs locataires. Elle va rapidement apprendre que les personnes comme elles ont un nom, les Sangsues, ainsi qu'un code très strict.
Ce manga parle d'un phénomène bien réel, mais sous l'approche du thriller urbain, l'environnement des Sangsues s'avérant beaucoup plus dangereux et angoissant que l'héroïne le pensait à ses débuts. Si les premiers tomes traitent d'individus en particulier évoluant dans cet univers, la suite se focalise sur la survie de Hako et Kara, un ancien camarade de classe lui-aussi disparu sans laissé de traces.
Outre l'intrigue qu'il développe, Daisuke Imai surprend avec la description d'un monde qui existerait au-delà du quotidien que nous percevons, au-delà des normes sociales, mais sans pour autant recourir au fantastique, ce qui lui donne une force et une crédibilité rares. Pour autant, il ne cherche pas à en faire un monde idéal : la violence y est omniprésente, la plupart des Sangsues ont apparemment choisi cette voie en raison de traumas profonds, ce qui donne à lâ??Å?uvre un sous-texte social et dramatique, même si ce n'est pas non plus le sujet.
Sangsues s'impose comme un titre inattendu, à la limite de la fable urbaine, avec une héroïne qui murit au fil des pages tandis qu'elle plonge toujours plus profondément dans l'univers impitoyable des Sangsues. J'ai dévoré chaque tome avec un immense plaisir.


_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 23/04/16 21:03    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

C'est vrai que la série se bonifie au fil des tomes. Enfin, pour le 5ème, je ne sais pas, je ne l'ai pas encore lu. En tout cas, une bonne surprise en ce qui me concerne, alors que je trouve Area 51 extrêmement surcoté.
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer l'e-mail Visiter le site web de l'utilisateur
Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 23/04/16 21:27    Sujet du message: Répondre en citant

Le dernier est un peu trop expéditif à mon goût sur certains points, l'auteur semble vouloir se débarrasser d'une ou deux sous-intrigues qu'il ne souhaite plus (n'a plus le temps de ?) traiter. Mais la toute fin, quoique prévisible, fait son petit effet.
_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
shun
Mangaversien·ne


Inscrit le : 01 Sept 2002
Localisation : charleroi la ville noir

Message Posté le : 24/04/16 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

ugly princess 1 :

l'auteur arrive a se renouveler ce qui n'était pas une mince a faire, malgré l'idée de base vue et revue ( la moche qui rêve de l'amour ), elle arrive a lui donner un charme propre et un dynamisme bienvenu.
mais perso les héros qui se renferme sur eux même et n'ose pas prendre une bête décision ça m'insupporte, j'ai juste envie de les frapper... perplexe je suis.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 24/04/16 13:59    Sujet du message: Répondre en citant

C'est aussi ce qui me gêne dans ce premier volume. Ca n'est pas forcément irréaliste mais agaçant à lire, d'autant plus quand l'auteur nous fait le même coup à plusieurs reprises. Dommage, parce que l'idée de base et l'héroïne sont intéressantes et il y a quelques passages assez drôles.
_________________
Les chats, ils dépensent leur pognon au baby-foot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond. Les chats, c'est vraiment des branleurs. C'était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Flore
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Mars 2008
Localisation : Strasbourg

Message Posté le : 25/04/16 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

muse a écrit:
Konshoku Melancholic de Ringo Yuki. J'avoue avoir été déçue. Il faut dire que j'en attendais beaucoup, voir trop. Il y a un beau potentiel, de beaux début d'histoires notamment la première mais malheureusement peu abouties et peu développées comme si la mangaka était limitée en nombre de pages. C'est dommage, le graphisme était sympathique et dans l'ensemble cela ne manquait pas de finesse et de "psychologie" mais bon cela aurait mérité un meilleur développement. Enfin bon avec le yaoi, je tourne en rond en ce moment et rien ne m'enthousiasme... Ah si pardon j'ai bien apprécié 10 Dance


je partage ton avis, Konshoku Melancholic m'a bien déçu. Le dessin m'avait bien séduite, et on sent que l'auteur pourrait arriver à quelque chose, mais toutes les histoires sont bâclées.
Bon, j'ai bien ri avec celle du garçon maniaque/hypocondriaque, j'avoue, mais les autres m'ont vraiment laissées sur ma faim !
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 01/05/16 21:00    Sujet du message: Remarque Répondre en citant

Gemini_ a écrit:
Le dernier est un peu trop expéditif à mon goût sur certains points, l'auteur semble vouloir se débarrasser d'une ou deux sous-intrigues qu'il ne souhaite plus (n'a plus le temps de ?) traiter. Mais la toute fin, quoique prévisible, fait son petit effet.

Effectivement, tout ceci est bouclé un peu trop rapidement et un peu trop facilement. Mais bon, il restera que Sangsues aura été une bonne surprise et qu'on ne peut que le conseiller.
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer l'e-mail Visiter le site web de l'utilisateur
Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 02/05/16 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

Honey Bunny : Série en deux tomes de Ryô Ikuemi sortie chez Panini Comics (désolé).
Chiyo est amoureuse de Tsubaki, le beau-gosse de service, mais souffre de devoir supporter au quotidien sa personnalité froide et manipulatrice, l'individu enchainant les conquêtes et considérant notre héroïne avec mépris. Jusqu'au jour où un extra-terrestre prend possession du corps de Tsubaki ; dès lors, les deux vont se partager un même corps.
Quelques mots sur l'édition pour commencer : elle n'est vraiment pas terrible, avec des textes effacées par un stagiaire, quelques phrases illisibles car ne ressortant pas suffisamment par rapport à l'arrière-plan, ou une traduction plus que perfectible. Un dialogue en particulier me fait penser que les deux personnalités utilisent un niveau de langage différent, puisque l'héroïne arrive à les différencier grâce à un simple "je suis" ; or, ce n'est absolument pas rendu, la traduction est sans saveur et ne cherche absolument pas à reproduire les subtilités d'origine, et le dialogue en question n'a de sens que si nous déduisons qu'est-ce qui en VO a pu mettre la puce à l'oreille de l'héroïne.
Typiquement, il s'agit d'un titre que je n'aurais pas lu s'il n'était le fait d'une mangaka que j'apprécie, et pour laquelle une certaine personne fait un prosélytisme appuyé. Tout simplement car, avant l'irruption de l'élément fantastique, cette série raconte l'histoire d'une fille amoureuse d'un garçon à l'apparence certes agréable, mais qui se comporte comme le dernier des connards : froid, prétentieux, coureur, il se montre d'une rare méchanceté envers une Chiyo qui peut s'avérer flippante à sa façon, mais foncièrement positive. A tel point que, dans un éclair de lucidité, elle en vient à souhaiter sa mort. Mais juste un instant, il ne faut pas déconner. J'ai beaucoup de mal à saisir un tel comportement.
Le manga est conçu en deux tomes, et j'ai trouvé qu'ils abordaient chacun une approche différente. C'est après avoir prié pour qu'il disparaisse que Tsubaki va se faire posséder par un E.T. au nom imprononçable, et à la personnalité diamétralement opposée à celle de son hôte. Sauf qu'il s'agit d'une cohabitation, et que les deux prennent le contrôle chacun à leur tour, sans que l'original n'ait vraiment conscience du phénomène ; il se réveille juste dans des endroits et des situations incongrus, sans comprendre ce qui se passe, sans souvenir, et apparemment, la clé du mystère est détenue par une Chiyo qui lui parait encore plus étrange qu'auparavant. Chiyo, quant à elle, est donc la seule au courant de cette situation, enchainant les phases amicales - et plus si affinités - avec l'alien, et celles beaucoup plus stressantes avec l'original. Bien vite, elle tombe amoureuse du premier, avec toutes les questions que cela peut engendrer. Le changement de personnalité incessant de Tsubaki, couplé à l'incompréhension de son entourage et aux problèmes de Chiyo, en font un titre lorgnant du côté de la comédie, voire du burlesque. Sauf que ce n'est pas drôle du tout, ce que nous allons comprendre progressivement, avant de basculer dans le second tome.
Car aussi imbu de sa personne qu'il soit, Tsubaki est un innocent qui n'a aucune idée de ce qui lui arrive, perdu, amnésique, et très perturbé par cette situation hors-norme. D'autant qu'il s'avérera assez vite qu'une personnalité va immanquablement en dévorer une autre, et que le parasite, amoureux de l'héroïne, ne compte pas gentiment abdiquer et retourner sur sa planète. L'histoire vire alors au drame, et j'estime que c'est vraiment à partir de ce moment que ce manga devient remarquable. Jusque-là, il s'agissait plus d'une gentille comédie amoureuse avec quelques quiproquos, pas désagréable mais loin d'être mémorable. Tandis que du moment où la mangaka traite la situation de Tsubaki comme une maladie, nous obligeant au passage à remettre en perspective tout ce qui s'est déroulé auparavant, cela devient forcément plus poignant, et elle excelle dans ce registre.
Malheureusement, le fait que la grosse première moitié du manga soit juste sympathique n'en fait pas un incontournable, loin de là. Une petite curiosité à trouver d'occasion pour pas cher - de toute façon, c'est en arrêt de commercialisation - oui, mais il ne faut pas en attendre plus. Par contre, j'ai été assez touché par Love Letter, histoire qui doit bien représenter un tiers du second tome, et qui nous parle d'anciens camarades de classe se retrouvant plusieurs années plus tard, dans une ambiance à la fois fantastique et mélancolique.


_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 08/05/16 19:00    Sujet du message: Répondre en citant

Unlucky Young Men : Coup de gueule ! Je ne comprends pas comment un éditeur peut sortir un manga pareil, d'autant dans une collection comme Latitudes, sans accompagnement. Car dans les faits, j'estime que Unlucky Young Men devrait bénéficier du même traitement que celui prodigué par Akata sur Colère Nucléaire, à base de clés de compréhension et d'un minimum de contextualisation. Le scénariste s'amuse à mélanger plusieurs événements qui ont ébranlé le Japon de la fin des années 60/début 70, essayant de trouver des liens entre eux, s'appuyant sur différentes théories qui leur sont associés, et évidemment recourant à de nombreux personnages réels, ici nommés par une simple lettre - comme cela se fait souvent au Japon - à la fois par respect pour ces individus, et car cela laisse planer une fausse incertitude sur leur identité et permet à l'auteur de les mêler à des éléments de pure fiction, de jouer avec la réalité. Seulement, je me fais peut-être des films, mais j'estime que pour que cela marche, il faut que le lecteur puisse rattacher tout cela à la réalité en question, ce qui ira plus facilement de soi pour un Japonais. Dans le cas contraire, cela peut devenir cryptique, comme la dernière apparition d'un des personnages, durant laquelle elle torture sans raison apparente une fille que nous n'avions jamais vu jusque-là. Il me semble qu'il en va de même pour Mishima Boys, du même scénariste, ce qui m'étonne de la part d'Akata (en espérant que le second tome me donne tort) ; donc il s'agit peut-être d'une constante imposée par Eiji Otsuka, mais que je trouve dommageable, car si nous pouvons espérer que les Japonais savent de quoi il retourne (je doute quand même), ce n'est pas vrai en France.
Ceci étant, l'époque m'intéresse, le sujet m'intéresse, et j'ai lu ce manga pour ça et non par attachement aux auteurs. Le manifeste de Eiji Otsuka sur le manque de politisation du manga actuel, relayé par des entretiens qu'il a donné lors de sa venue en France, a aussi servi de déclencheur, malgré une édition qui justifie un prix plus élevé que la normale ; "l'objet" est beau, pas désagréable à prendre en main, mais trop minimaliste à mon goût.
J'ai adoré - et je pèse mes mots - cette plongée dans le Japon de la fin des années 60, avec ses paumés venus des campagne, cette libération des mÅ?urs, ces mouvements étudiants, et cette lutte contre le pouvoir autoritaire incarné par la police. Une époque trop rarement traitée dans les manga et qui me fascine particulièrement, d'autant qu'ici, l'auteur s'amuse à relier les points entre eux, à échafauder des histoires et des relations de cause à effet, sur fond d'une jeunesse désemparée qui déclame des poèmes. Le récit est loin d'être haletant malgré les enjeux présentés, l'auteur prenant le temps de poser son ambiance et ses protagonistes, et c'est justement cette ambiance qui m'a accroché de bout en bout. Je n'ai que quelques rares reproches à faire au scénario, les relations amoureuses de N ne me passionnant guère, de même que le revirement d'un personnage dans le second tome, qui passe d'une princesse cruelle à une lycéenne amoureuse.
Les différents thèmes abordés et la façon de faire se croiser les affaires donnent tout son charme à ce manga, et me suffisent à le considérer comme la meilleure nouveauté de 2015 (même devant Area 51). Mais je me vois mal le recommander, car selon moi, il requiert du lecteur qu'il s'intéresse à la période en question. A réserver un public de niche. Par contre, je le trouve paradoxalement plus abordable que le beaucoup moins intéressant Mishima Boys, avec lequel il forme un diptyque.


_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Shampoo
Mangaversien·ne


Inscrit le : 18 Sept 2011

Message Posté le : 08/05/16 21:28    Sujet du message: Répondre en citant

Il y a Montage qui traite aussi ce sujet Sourire Je l'ai trouvé moins compliqué que Unlucky Young Men et Mishima Boys (que je n'ai toujours pas terminé)
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 08/05/16 22:39    Sujet du message: Répondre en citant

Montage ne traite hélas! jamais que du casse. A l'instar de Colère Nucléaire, j'ai eu l'impression que dans ses deux manga, Eiji Otsuka partait du principe que le lecteur savait de quoi il parlait. Ou, à défaut, qu'il devrait le savoir. Mishima Boys est pire dans le sens où les personnages se ressemblent beaucoup, au point où cela pourrait passer pour une démarche artistique, afin de brouiller les pistes ; sauf que brouiller les pistes dans un manga déjà confus - en raison d'informations qui nous manquent en tant qu'occidentaux, et d'une narration particulière - je pense qu'il s'agit d'une très mauvaise idée. Mishima Boys traite de trois autres "cas" absents de Unlucky Young Men, mais je l'ai trouvé bien moins intéressant, moins abouti graphiquement et au récit trop chaotique.
_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !


Dernière édition : Gemini_ le 08/05/16 22:49; Edité 1 fois
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Shampoo
Mangaversien·ne


Inscrit le : 18 Sept 2011

Message Posté le : 08/05/16 22:47    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais l'impression que ça allait emprunter une autre direction, dommage Triste
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 09/05/16 00:27    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue que Unlucky Young Men m'a totalement laissé de marbre et encore plus ses personnages. Je n'ai pas lu le volume 2 ni Mishima Boys du coup.
_________________
Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais Très content
Revenir en haut
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Montrer les messages depuis :   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forums -> L'Agora Manga Les heures sont au format GMT + 2 heures
Se rendre à la page : Précédente  1, 2, 3 ... 91, 92, 93 ... 151, 152, 153  Suivante
Page 92 sur 153

 
Aller vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sondages de ce forum


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Site francophone - Support utilisation