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[du9] Chroniques manga
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Auteur Message
sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 11/02/12 20:42    Sujet du message: Répondre en citant

Gemini : Je ne suis pas d'accord avec toi. Pour deux raisons : d'abord, on parle d'une dessinatrice. De fait, la langue n'est pas nécessaire pour apprécier les dessins. Et on peut très bien se procurer certains tomes en VO (voire des art books, soyons fou !) en attendant une VF. Ensuite, parce qu'il a été toute une époque où le découpage du manga suffisait à comprendre le sens d'une histoire avec un peu d'efforts. On est dans le manga, c'est quand même plus simple que dans le roman. Enfin, si tu avais étudié un minimum son CV tu saurais qu'elle a réalisé des travaux sans dialogues, parfaitement accessibles, donc ^^;
(enfin, je dis "des", mais j'en ai vu qu'un pour l'instant... Mais c'est déjà un bon début et j'ai pas creusé le sujet)
Du coup, ça sonne un peu comme des fausses excuses...
En tout cas, j'hallucine un peu de réaliser que moi, qui n'en ai rien à faire de Moto Hagio, j'ai 6 fois plus de bouquins d'elle ou sur elle chez moi que toi qui a un intérêt certain pour le vieux shôjo O_o;;;

Natth : Et alors ? Qu'est-ce que les conditions de conférences enlèvent au fait de relayer la venue en France de ces auteurs emblématiques du manga, quasiment dans l'indifférence générale ? D'autant que Hagio revient au Salon du livre... En tout cas, c'est sûr que si on n'en parle pas, les non parisiens ne risquent pas de pouvoir s'organiser pour venir... Je trouve ça assez injuste et partial de ne pas relayer une info parce qu'on présuppose que les gens ne pourront pas y avoir accès.

Honnêtement, je ne veux pas avoir l'air d'un grincheux, mais si des gens comme vous (Natth, Gemini...), intéressés en théories par ces auteurs, vous ne faites pas plus d'efforts ne serait-ce que pour montrer de l'intérêt pour leur venue (je ne parle même pas d'en faire un évènement à la hauteur de la chose), faudra pas vous étonnez si les éditeurs ne prennent pas plus de risques pour les publier. Fondamentalement, je suis comme vous, j'aimerais pouvoir lire des Å?uvres de Hagio ou Kakemiya en français. Mais quand je vois la com' froide de la blogosphère (ou des sites de news) sur leur venue (idem pour Fumiyo Kôno), je ne risque pas de blâmer les éditeurs de refuser de sortir des titres au vautrage assuré. Ah ! Pour parler du nouveau St Seiya au Japon, y a du monde, mais pour relayer l'actu sur le sol français, c'est tout de suite plus compliqué...

Church : ouep, ça m'a fait tiquer aussi ^^;
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.
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Natth
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Mai 2008

Message Posté le : 11/02/12 20:59    Sujet du message: Répondre en citant

Mais les évènements sont déjà relayés. Il y a eu news sur Manga-News, sur Mata-Web, sur Animeland... Si ça ne marche pas, que veux-tu faire de plus ?

Je regrette de t'avoir donné l'impression de snober un évènement parce que je ne peux pas y aller. En fait, je suis horriblement frustrée. Je ne pourrai pas assister à cette conférence, pas plus que je ne pourrai aller au Salon du Livre XD
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Manuka
Mangaversien·ne


Inscrit le : 26 Juin 2004
Localisation : dans le Tea tree !

Message Posté le : 11/02/12 21:05    Sujet du message: Répondre en citant

J'allais prendre la défense de Natth (un moment d'égarement, sûrement) mais elle l'a fait elle-même.

Mais pasque Natth, elle cause tjs de trucs obscurs connus que d'obscures sociétés secrètes dont elle fait obscurément partie. Je te trouve injuste avec elle. Bouh.
_________________
Emmène Lucy Hole dans un ciel de diamants. ©
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 11/02/12 21:17    Sujet du message: Répondre en citant

Natth a écrit:
Mais les évènements sont déjà relayés. Il y a eu news sur Manga-News, sur Mata-Web, sur Animeland...

J'ai le droit de trouver que ça fait peu ? Les pros scantrads passent leur temps à essayer de nous faire gober l'aspect découverte de leur démarche, mais ils sont où en ce moment ? C'est comme Hiroshi Hirata ce WE... Pas grand monde a relayé le truc...


Désolé que tu ne puisses aller à aucun des évènements organisés ces prochaines semaines.
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 11/02/12 21:50    Sujet du message: Répondre en citant

Sushi >> J'ai un manga de Moto Hagio en VO, acheté à Junku. Et franchement oui, ne pas lire le Japonais pose un léger problème de compréhension ^^'
Il faut être honnête : vu mes compétences en Japonais, les manga en VO sont des décorations couteuses en terme d'espace de rangement. Quant aux art-books, cela ne m'intéresse pas spécialement ; c'est souvent cher, et j'y vous un attrait limité. Si je souhaite lire du Moto Hagio, ce n'est pas tant pour son dessin que pour ses histoires ; pour comparer avec une autre auteur du même courant, Terra e... compte parmi mes manga en grande partie à cause de son scénario, et j'aurais été bien con en essayant de le lire en VO. Avoir envie de découvrir un auteur, cela implique de le comprendre.
En attendant, Thomas no Shinzo sort bientôt aux USA. Achat obligatoire !
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Corti
Mangaversien·ne


Inscrit le : 31 Mai 2006
Localisation : Sous la pluie... C'est pas dur de trouver où.

Message Posté le : 11/02/12 22:12    Sujet du message: Répondre en citant

church > Il y aussi une page à la fin des mangas où ils remercient les gens d'avoir acheté le tome, ce qui permet de soutenir l'"industrie", ou plus précisément, toute la chaîne d'édition et de création du manga en permettant de rémunérer toute la chaîne des acteurs.

En soit, ce n'est pas mal. Après, taper sur les scans� Bah, la moitié de ce que j'ai acheté chez Kana aujourd'hui, je ne les achetés que parce que j'avais déjà lu les scans et qu'ils m'ont plu. Sans cette lecture, il est probable que je ne les aurais jamais achetés, donc bon�

sushi > Hein ? Il s'est passé quoi avec Hirata ce we ? Il est venu en France ? Je me demande s'il ne va pas falloir faire un topic dans la partie Actus pour signaler la venue d'auteurs ou autres� �a pourrait servir car je doute que tout le monde ici lurke les sites d'éditeurs ou les monstres comme MangaNews tous les jours�
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(ou pas ?)
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 11/02/12 22:18    Sujet du message: Mon cas Répondre en citant

Le voilà donc, l'article tant attendu par certaines personnes sur la qualité des ouvrages d'histoire du manga. Comme prévu, je l'ai trouvé très bon même si j'ai eu peur après une introduction un peu faible reprenant (involontairement ?) une idée reçue (celle de l'invasion) et quelques approximations dont l'auteur est peu coutumier : du coup, je vais m'amuser à critiquer la critique Sourire.

Dans l'introduction, j'aurai aimé une note précisant la nécessaire distinction entre nombre de titres publiés, volumes en ventes en quantité et en valeur quand on parle de manga car le flou le plus grand règne parfois, ce qui entraine des propos excessifs, que ça soit dans un sens ou dans l'autre. Ensuite, je n'ai pas compris l'articulation logique entre une courte phrase sur les meilleures ventes et le détail du prix du Patrimoine au Festival d'Angoulême (ni l'intérêt de la liste qui suit), surtout quand on sait la très faible importance de cette catégorie comparée à la sélection officielle ou à la sélection jeunesse. Je passe sur le démarrage étrange du paragraphe 6 qui m'a fait me demander si le PDF n'avait pas un problème et n'avait pas bouffé une phrase...

Heureusement, la partie sur Tezuka est particulièrement réussie et j'ai beaucoup aimé la critique de la critique de Penedo sur le numéro 2 de Manga 10 000 images (forcément Sourire). La partie sur la vue franco-centrée de l'histoire du manga est particulièrement édifiante et enrichissante, notamment à propos de Gô Nagai et de Jirô Taniguchi.

La partie sur l'industrie fantasmée me donne l'impression d'être un peu rapide et floue à certains moments. J'ai quand même l'impression que le panorama des shôjo est très mal connu en France par les gens qui parlent du manga car on a un peu toujours les mêmes choses qui sont publiées en français : des histoires d'amour lycéennes issues du catalogue de Shûeisha, Hakushensha et Shôgakukan (il faut dire qu'il n'y a que ça qui vend et dès qu'un éditeur essaye d'être défricheur, il se plante commercialement parlant). Et je ne parle pas des josei qui sont presque tous issus du Feel Young.

J'aurai aimé aussi un développement un peu plus important sur les mutations du manga sur la dernière décennie qui sont largement ignorées. Ce n'est peut-être pas écrit dans les ouvrages mais j'ai entendu les mêmes propos simplificateurs et dépassés de la bouche de Tillon et de Langevin, ce qui me fait dire que certains semblent s'être effectivement arrêtés aux années 1985 et au Jump (avec des fameux 6 millions d'exemplaires), oubliant tous les bouleversements dans le monde de l'édition manga issus de la crise du genre au Japon (avec la chute des ventes des mangashi).

Sur le métier d'assistant, l'article aurait pu préciser dans une note que beaucoup d'auteurs ne font appel à des assistants qu'au moment du bouclage, assistants qui peuvent être leur épouse, leur frère ou sÅ?ur, des professionnels de l'assistanat, des auteurs débutants, des étudiants en école de manga, etc.

Le regard des éditeurs me laisse une impression de trop peu. J'aurai aimé un plus grand développement sur le fait que les éditeurs semblent aller dans le sens d'un public de fan (notion abordée sur l'utilisation de termes japonais pour nommer les collections), notamment par un rythme de parution soutenu qui est contre-productif sur la durée et de ne pas avoir donné quelques exemples français allant dans le sens des propos de Matt Thorn (notamment chez Akata/Delcourt, ce qui a le don de m'énerver, avec en point d'orgue la série Nana). Il aurait été aussi possible de relever le grand nombre de titres qui ne sont même pas traduits (ou partiellement) pour leur version française, Panini semblant être un champion dans le genre.

J'en profite pour relever deux erreurs (du pinaillage) sur les collections relevant du patrimoine : Classic n'existe plus chez Taifu (les Tezuka ne sont plus au catalogue) et il ne faut pas oublier Sensei chez Kana qui est une collection consacrée au "grands maîtres du manga".

En tout cas, voilà un texte qui, j'espère, aura un certain retentissement chez les auteurs d'ouvrages sur le manga et qu'ils feront un peu plus d'efforts pour leurs prochains travaux.

Enfin, Xavier, j'aurai du te prêter le numéro 5 de la revue Atelier BD écrit par Daniel Blancou sur les origines, les codes et influences du manga (pas que ça aurait changé quelque chose à ton analyse, juste dans un soucis d'un peu plus d'exhaustivité).

Au fait, pourquoi ignores-tu à ce point l'Histoire du manga de Karine Poupée ? Parce que tu lui as consacré tout un texte sur du9 ?
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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church
Mangaversien·ne


Inscrit le : 08 Avr 2008
Localisation : South west of France

Message Posté le : 11/02/12 23:01    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
Les pros scantrads passent leur temps à essayer de nous faire gober l'aspect découverte de leur démarche, mais ils sont où en ce moment ?

Si c'est de Kim Dotcom dont tu parles, je crois savoir où il se trouve en ce moment M. Green


Dernière édition : church le 12/02/12 00:21; Edité 2 fois
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jbastide
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Août 2006

Message Posté le : 11/02/12 23:43    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai lu ton article Xavier. Dans la mesure où je suis nommément épinglé à plusieurs reprises, je me sens un peu obligé de réagir (même si je ne devrais probablement pas). Globalement, je suis d'accord avec ce que tu écris: les "spécialistes" (je reviendrai plus loin sur ce terme, d'où les guillemets) qui ont écrit sur le manga en français ont, dans le but de légitimer la production japonaise, usé dâ??un certain nombre dâ??approximations et/ou de simplifications, qui confinent, avec le recul et les informations dont nous disposons aujourd'hui, au contre-sens. A tous les tropismes que tu as cités, j'en rajouterai même un, et de taille: le lien systématiquement fait entre les arts graphiques japonais des siècles précédents et le manga, afin de démontrer que la BD japonaise ne vient pas de nulle part mais sâ??appuie sur une longue tradition. Câ??est même lâ??idée principale du livre de Brigitte Koyama-Richard, comme lâ??illustre son titre. Or, plus jâ??y pense et plus ce lien mâ??apparaît artificiel, sauf dans des cas très particuliers (Mizuki par exemple). Câ??est comme si tous les livres de référence sur la bande dessinée européenne commençaient par expliquer que cette dernière se situait dans la continuité de la tradition picturale et graphique occidentale... Nous trouverions cela ridicule. En ce qui concerne le manga, ce rapprochement est dâ??autant plus tentant que, dâ??une part, le terme même a été utilisé par la première fois par Hokusai et, dâ??autre part, les estampes sont extrêmement populaires chez nous. Mais, à titre personnel, je ne suis toujours pas convaincu par cette filiation, ou du moins par lâ??évidence avec laquelle elle est présentée. Sur le plan graphique, je ne vois pas mal les liens et sur le plan de la narration non plus. La narration en bande dessinée a ses règles propres qui sont très différentes de celles de lâ??illustration. A noter que même Frederik Schodt fonce tête baissée dans le panneau, même si je suis dâ??accord avec Gemni_: «Manga! Manga!» reste le meilleur ouvrage de vulgarisation disponible en occident, et ce presque 30 ans après sa publication. Chapeau M. Schodt!

Pour le reste, je plaide coupable. Jâ??ai péché, comme dâ??autres, par excès dâ??enthousiasme et, comme dans «lâ??Homme qui tua Liberty Valence» quand la Légende était plus belle que lâ??Histoire, jâ??ai parfois préféré publier la première parce quâ??elle me semblait plus apte à convaincre. Car câ??était bien là le but de ma démarche. Il faut se rappeler le contexte de lâ??époque: le manga était plus ou moins synonyme de pornographie et je pense quâ??un certain nombre de gens qui écrivaient alors avaient à coeur de renverser la vapeur, quitte à, pour cela, à grossir le train et, de fait, commettre quelques approximations. Il faut dire aussi que les sources étaient peu nombreuses et que, comme tu le fais justement remarquer, aucun des auteurs cités nâ??est nippophone. Est-ce à dire quâ??il est impossible de produire un travail valable dans ce cas-là? Je ne pense pas, mais il est clair que les possibilités sont plus limitées et la prudence devrait être de mise.

A ce sujet, jâ??ai pour ma part toujours refusé le terme de «spécialiste du manga» et si il a été utilisé à mon égard câ??est sans que jâ??ai été consulté. Il ne me paraît pas possible dâ??être considéré comme tel sans avoir accès à des sources de première main.

Ceci dit, même si, comme je viens de lâ??exposer, je suis globalement dâ??accord avec toi, là où tu article me gêne quand même un peu câ??est que tu juges avec les critères du travail universitaire des écrits que je considère de nature journalistique. Cela revient à dire quâ??il nâ??y aurait quâ??un seul type dâ??écriture valable. Or il me semble que ces écrits, malgré tous leurs défauts, avaient une certaine utilité. Et je ne dis pas cela pour me défendre. Je suis sincèrement convaincu que ces livres ont contribué à faire changer les mentalités.

De mon côté, jâ??ai pris conscience il y a bien longtemps des défauts que tu exposes et câ??est en partie (mais pas seulement) pour cela que jâ??ai arrêté dâ??écrire sur la bande dessinée japonaise. Le milieu du manga sâ??en porte-t-il mieux? Moi, en tous cas, oui.
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XaV
Mangaversien·ne


Inscrit le : 30 Mai 2006
Localisation : Paris

Message Posté le : 11/02/12 23:50    Sujet du message: Re: Mon cas Répondre en citant

herbv a écrit:
Au fait, pourquoi ignores-tu à ce point l'Histoire du manga de Karine Poupée ? Parce que tu lui as consacré tout un texte sur du9 ?


Rapidement, pour répondre à cette question (je tape d'une seule main, pour cause de nourrisson endormi sur mon épaule): le texte a été écrit pour un colloque qui avait eu lieu en juin 2010, et se limitait donc au panorama qui était alors disponible. J'ai lu depuis l'ouvrage de Karyn Poupée et celui de Jean-Marie Bouissou qui sont parus sur le second semestre 2010, mais les intégrer demandait un boulot assez monstrueux, sans apporter grand chose.

Voilà. Pour le reste, je reviendrai peut-être dessus -- comme tu l'as sans doute noté, j'ai essayé d'être très documenté dans ce que j'avançais, et les différents aspects que je souligne sont toujours illustrés par deux ou trois sources. Par conséquent, cela limite également la portée de l'analyse sur les points les plus saillants, et laisse des zones d'ombre.
Enfin, ne pas oublier de quel genre d'article il s'agit: comme beaucoup de travaux universitaires (puisque Comicalités est une revue scientifique à comité de lecture, ce qui correspond à certaines exigences), ce genre de texte a pour vocation de faire état d'une recherche, et d'ouvrir des pistes de réflexions -- pas forcément d'apporter une réponse finale au sujet abordé. Et, entre nous, l'article est déjà assez long, s'il fallait de plus se montrer exhaustif, il faudrait écrire un bouquin...
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XaV
Mangaversien·ne


Inscrit le : 30 Mai 2006
Localisation : Paris

Message Posté le : 12/02/12 00:03    Sujet du message: Répondre en citant

jbastide a écrit:
Ceci dit, même si, comme je viens de lâ??exposer, je suis globalement dâ??accord avec toi, là où tu article me gêne quand même un peu câ??est que tu juges avec les critères du travail universitaire des écrits que je considère de nature journalistique. Cela revient à dire quâ??il nâ??y aurait quâ??un seul type dâ??écriture valable. Or il me semble que ces écrits, malgré tous leurs défauts, avaient une certaine utilité. Et je ne dis pas cela pour me défendre. Je suis sincèrement convaincu que ces livres ont contribué à faire changer les mentalités.


C'est sans doute un élément qui ne transparaît pas dans le texte, bien qu'il y soit à mon sens sous-jascent: en fait, ce qui est mentionné à propos de Tezuka et que j'esquisse dans la conclusion, c'est que ces discours se sont construits de la sorte pour permettre au manga (et à la vision qu'on en avait) de se doter des éléments nécessaires selon nos critères français pour accéder à une légitimation et une reconnaissance. En cela, la focalisation sur Taniguchi s'inscrit dans la même approche que celle qui touche le quintet Tardi-Bilal-Sfar-Trondheim-Sartrapi en tant qu'auteurs reconnus ayant sorti la bande dessinée de l'ornière qui était la sienne.

Ce qui m'intéressait dans cette approche, ce n'est pas de pointer les manquements des uns et des autres, mais d'en interroger les raisons: le "black-out" sur Sakai Shichima en est un bon exemple. Ce qui est par ailleurs excusable aux débuts de la constitution d'un discours l'est beaucoup moins quinze ans plus tard, surtout dans le contexte éditorial qui est celui du manga aujourd'hui, où nous bénéficions tout de même d'une relative diversité.

Enfin, je te rejoins complètement sur la filiation douteuse entre Hokusai et le manga, et plus généralement au sein d'une tradition graphique commune. Au contraire, la plupart des exemples que l'on peut voir du Tokyo Puck et autres Japan Punch puisent leurs inspirations du côté des productions occidentales, et j'avoue que Norakuro m'évoque beaucoup plus Benjamin Rabier au niveau du trait qu'Hokusai ou Hiroshige.
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 12/02/12 00:16    Sujet du message: Remarque Répondre en citant

Xavier, il est vrai que tu m'avais dit que c'était un texte issu d'un colloque de 2010 mais je pensais que tu l'avais réactualisé avec les sorties ultérieures (comme les quelques références au livre de Buissou le font penser). Cela explique aussi peut-être le silence (mais que je n'ai pas trouvé gênant) sur le numéro 3 de manga 10 000 images consacré au manga féminin et cherchant à casser nombre d'idées reçues sur le shôjo et la place des filles dans le manga au Japon.

Et moi aussi, je doute d'un lien direct entre estampes et manga, même en face de contre-exemples graphiques comme les Å?uvres Hinako Sugiura (car il ne s'agit que d'un exercice de style, à mon sens). Par contre, il est toujours amusant de trouver des traces chez certains auteurs de manga au niveau des influences graphiques.
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 12/02/12 00:18    Sujet du message: Répondre en citant

jbastide a écrit:
Il ne me paraît pas possible dâ??être considéré comme [spécialiste] sans avoir accès à des sources de première main.

Personnellement, j'irais plus loin : je pense que le marché est tel aujourd'hui qu'il n'est plus possible de se prétendre "spécialiste du manga". Le mot "manga" englobe beaucoup trop d'éléments qu'il est impossible de connaître en intégralité. Les gens qui évoluent dans le milieu des médias, journalistes, chercheurs ou contributeurs amateurs, vont forcément être amenés à se spécialiser dans des domaines balisés.

Corti : Apparemment, la venue de Hirata a été annulée (ce qui explique probablement en partie pourquoi peu de communiqués ont été faits). Plus d'infos.
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church
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Inscrit le : 08 Avr 2008
Localisation : South west of France

Message Posté le : 12/02/12 00:22    Sujet du message: Répondre en citant

Bon j'ai mis du temps à écrire alors je livre le truc brut sans retouche, mais comme la discussion a avancé...

* * * *
J'ai lu le texte de XaV sur les textes édités en français traitant du manga.
C'est bien de remettre certaines choses à leur place, mais je trouve qu'il est un peu bancal d'un certain côté.

1) le fait que tu adoptes un ton et une présentation "scientifique" pour parler de ce sujet. C'est clair, référencé, mais tu ne vas pas jusqu'au bout. Tu parles d'un corpus de textes traitant du manga, mais tu te gardes de replacer ces écrits dans leur contexte, de période de production, et de ce à quoi ils sont destinés.
Tous ne sont pas des discours "tant critiques qu'historiques" sur le manga En tout cas, ils n'ont pas été écrits et conçus comme tels, ils ne devaient pas remplir cette fonction. Tu les place tous sur le même plan, comme s'ils étaient des productions - disons universitaires - sur le manga. Or quel point commun y a-t-il entre un ouvrage de 30 pages (Le Manga de Ferran / Langevin) paru dans la collection Essentiels Milan, un guide de lectures (Guide de Bastide et Prezman) et disons des ouvrages de Bouissou ou de Groensteen ?
Oui, ils parlent tous de manga, et après ? Peut-être ne s'adressent-ils pas tous au même lectorat. Peut-être ne poursuivent-ils pas tous le même but. Le principal problème en réalité, c'est le que corpus de textes disponibles en français qui seraient réellement des études historiques et analytiques du manga est tellement réduit que tu es obligé de réunir torchons et serviettes (enfin, sans penser à mal) pour étayer ton argumentaire.

2) Sur la place de Tezuka : tu fais ce reproche de simplification à outrance de l'histoire du manga à presque l'ensemble des textes, qui accorderaient une place excessive au "Dieu du manga". Oui, mais qu'en est-il au Japon ? Cette même vulgate n'y est-elle pas également présente ? Et puis, peut-on reprocher à des plumes qui sont essentiellement issues du journalisme de ne pas céder à cette tentation de l'idée qui fait mouche ? Historien, c'est d'abord un métier...

3) Tu mets en avant le fait que Taniguchi soit surreprésenté en France, qu'il y bénéficie d'une image de mangaka incontournable, ce qu'il ne serait pas au Japon. Cette "construction" est d'abord celle des éditeurs français, grâce aux lecteurs, ok, pas celle des journalistes ou des auteurs écrivant sur le manga. Taniguchi a été XXX fois publié en France parce que ses bouquins ont marché, au départ. Que le bouche à oreille a fonctionné. Que les français ont été sensibles à ces Å?uvres. C'est le public qui l'a adopté. Les éditeurs n'ont fait qu'amplifier cela, parce que ça marchait.

4) Mis à part cela, je suis heureux de pouvoir lire un texte comme celui-ci, pas forcément pour la remise en cause de sources souvent faiblardes que j'ai toujours essayé de prendre pour ce qu'elles étaient (et seulement cela), mais pour cette invitation à la curiosité et à l'exploration des univers du manga.

Et d'ailleurs, je rajoute à ta liste (même si ce n'est pas un ouvrage "de référence" comme tu le dis) le gros bouquin paru chez Taschen, Manga Design (2004) qui propose de découvrir 135 auteurs (classiques et moins classiques, traduits ou non) et de dépasser le simple tropisme du manga traduit en France.
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XaV
Mangaversien·ne


Inscrit le : 30 Mai 2006
Localisation : Paris

Message Posté le : 12/02/12 09:21    Sujet du message: Répondre en citant

church a écrit:
Tu parles d'un corpus de textes traitant du manga, mais tu te gardes de replacer ces écrits dans leur contexte, de période de production, et de ce à quoi ils sont destinés. [...] Oui, ils parlent tous de manga, et après ? Peut-être ne s'adressent-ils pas tous au même lectorat. Peut-être ne poursuivent-ils pas tous le même but. Le principal problème en réalité, c'est le que corpus de textes disponibles en français qui seraient réellement des études historiques et analytiques du manga est tellement réduit que tu es obligé de réunir torchons et serviettes (enfin, sans penser à mal) pour étayer ton argumentaire.


Le but du corpus était de considérer (au plus près) l'ensemble des ouvrages qui contribuaient au discours sur le manga et son histoire en français. Et justement, ce qui est intéressant, c'est qu'au-delà de cette diversité de formats, d'ambitions et de lectorats, on retrouve quelques invariables. Tu noteras que je ne critique pas la forme, mais bien les quelques erreurs factuelles (et quelques formulations) qui reviennent à l'identique, et ce, quelle que soit la portée des ouvrages. Ils sont différents, peut-être, mais se retrouvent porteur d'un même discours.

(sinon, pour le "style" de l'article, je le répète, c'est le support de publication qui l'oblige. Ce texte est, j'en ai peur, un texte universitaire)

church a écrit:
2) Sur la place de Tezuka : tu fais ce reproche de simplification à outrance de l'histoire du manga à presque l'ensemble des textes, qui accorderaient une place excessive au "Dieu du manga". Oui, mais qu'en est-il au Japon ? Cette même vulgate n'y est-elle pas également présente ? Et puis, peut-on reprocher à des plumes qui sont essentiellement issues du journalisme de ne pas céder à cette tentation de l'idée qui fait mouche ? Historien, c'est d'abord un métier...


Pour la place de Tezuka au Japon, c'est évoqué en note 10.
Sinon, on ne doit pas avoir la même définition de "journalisme". Certes, un journaliste n'est pas un historien, mais il me semble que l'une des bases du métier, c'est de s'assurer que ses sources soient bonnes. Ensuite, comme je l'indiquais à Julien dans un message plus haut, ce qui m'intéressait de considérer dans ce texte, c'était justement quelles étaient ces "jolies histoires" sur lesquelles tout le monde s'accordaient, et d'essayer d'en identifier les raisons et les motivations (souvent de bonne foi).

church a écrit:
3) Tu mets en avant le fait que Taniguchi soit surreprésenté en France, qu'il y bénéficie d'une image de mangaka incontournable, ce qu'il ne serait pas au Japon. Cette "construction" est d'abord celle des éditeurs français, grâce aux lecteurs, ok, pas celle des journalistes ou des auteurs écrivant sur le manga. Taniguchi a été XXX fois publié en France parce que ses bouquins ont marché, au départ.


Je n'ai pas de chiffres de vente aux débuts de la publication de Taniguchi en France, mais vu la manière dont Casterman a abordé ses débuts dans le manga (avec quelques efforts à peine suivis sur la deuxième moitié des années 90), je doute que le succès se soit imposé immédiatement. Cependant, du point de vue critique, il y a véritablement eu un consensus très rapidement. L'homme qui marche avait été remarqué à sa sortie en 1995, puis Le Journal de mon Père va être nominé à Angoulême en 2001 avant que Quartier Lointain n'y reçoive un prix en 2003 (plus le prix Canal BD). En 2003 encore, Taniguchi est en couverture (avec entretien et traitement de faveur) dans la revue Bang! première version.
On est là tout au début de la déferlante manga, et pour autant, Taniguchi est déjà remarqué comme auteur d'exception. Sur 2000-2003, c'est le seul japonais qui soit nominé, avec Urasawa en 2003. On notera que les choses s'amélioreront par la suite, l'importance économique croissante du segment du manga encourageant le Festival à intégrer les productions japonaises dans ses sélections.
Donc tout me laisse à penser qu'il y a eu une construction critique, et que ce sont les relais (du type Télérama) qui ont réussi à établir le rayonnement de Taniguchi au-delà du lectorat habituel du manga, et en assurer le succès. A noter que Casterman veille bien à l'éditer non pas dans une collection manga, mais principalement dans sa collection Ecritures...
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