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egil Mangaversien·ne
Inscrit le : 23 Avr 2004 Localisation : sur site
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Posté le : 31/01/11 19:02 Sujet du message: |
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Saishû Heiki Kareshi a écrit: | Doit-on être content qu'un équilibre se fasse à cause d'une baisse de vente ? (et surtout, une baisse de vente qui ne semble pas s'accompagner d'un transfert de lecteur vers d'autres genres de manga). "La poule aux oeufs d'or", c'est le marché du manga, en général. "Continuer comme ça", ça veut dire trop sortir, n'importe comment et sans réfléchir... |
ça veut dire quoi concrètement ? Quels lecteurs devons nous exclure ? Les minoritaires ? Ceux qui voient le manga comme une source de divertissement ? Les fans de manga de culottes ? Est-ce que c'est bien réfléchi de publier un manga quand on sait qu'il ne s'en vendra que 500, qu'il faut en publier au minimum un millier ?
C'est quoi publier "intelligent" pour toi concrètement ?
Saishû Heiki Kareshi a écrit: |
Euh ? Pour le moment, ça reste à prouver, ça... A moins que tu ne veuilles dire 2010 ?? (à part Pika, qui réduit enfin, ça me semble vraiment pas si évident que ça. Je dirai même qu'il y a une tendance nettement inverse chez certains).
Si jamais tu parlais de 2010, Panini est le seul éditeur à avoir réellement diminué son nombre de sorties. Pour 2011, je crois que c'est vraiment trop tôt pour le dire... |
Panini a réduit, Akata et Tonkam vont aussi réduire. + Pika, ça en fait déjà 4. Nous on stabilise.
Saishû Heiki Kareshi a écrit: | Mmm... Rappelle-moi, c'est pas toi qui sort la version manga des Å?uvres de Karl Marx ? Bon, je ne suis pas un bisounours naïf, mais quand même... Marre de cet argument du "capitalisme" et du "c'est comme ça on peut rien y changer". C'est à force de penser comme ça que le monde est en train de partir en couilles. Chais pas, en tant que Papa, tu devrais être un peu plus inquiet pour l'avenir des tes enfants (enfin, ton pour le moment). |
Ce n'est pas à ce niveau que se joue l'avenir de ma fille. Si je voulais aller au bout de ton raisonnement, je te demanderai d'arrêter toutes ces séries qui ne se vendent pas chez vous (comme chez nous d'ailleurs) pour arrêter de couper des arbres pour rien. Vivement le numérique pour l'avenir de ma fille.
Saishû Heiki Kareshi a écrit: | Je ne parlais pas spécifiquement du shôjo. Même si je pense qu'à force d'en sortir trop, le marché du shôjo est en train de crever. Le problème, ce n'est pas de sortir du shôjo, mais d'en sortir trop. C'est tout...
Et tout le monde devrait limiter sa prod. Pas untel ou untel... |
"Trop" c'est assez subjectif. Le marché du shojo n'est pas en train de crever, il se développe chez pas mal d'éditeurs.
Saishû Heiki Kareshi a écrit: | En voyant les objectifs communs. En France, on doit toujours voir ce qui nous sépare, plutôt que ce qui nous rapproche. On a tous intérêt à ce que le marché dure, sur le très long terme. Donc, notre objectif doit être le même. |
Mais à qui veux-tu faire croire que c'est nous qui décidons quoique ce soit à ce niveau ? On choisit les titres, la ligne éditoriale, mais pour la politique globale, ce n'est pas nous. Ni toi, ni moi, ni Steph, ni Raf.
Saishû Heiki Kareshi a écrit: | En ce qui concerne les graphiques, ils sont ce qu'ils sont. Mais ils sont intéressants car ils donnent une "idée" de certaines tendances et certaines positions. Les bilans en texte, c'est bien gentil, mais c'est pas forcément accessible à tout un chacun. |
Non, en l'état, ce graphique ne veut rien dire.
Dernière édition : egil le 31/01/11 19:25; Edité 1 fois |
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sushikouli Mangaversien·ne
Inscrit le : 29 Oct 2003
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Posté le : 31/01/11 19:08 Sujet du message: |
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Ce qui me ferait vraiment triper, c'est que la prod diminue et que les ventes repartent à la hausse parce que les lecteurs y verront plus clair. Parce que ça voudrait dire que vous vous êtes tous plantés pendant des années... _________________ Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre. |
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Tanuki Mangaversien·ne

Inscrit le : 02 Sept 2002 Localisation : Paris
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Posté le : 31/01/11 19:11 Sujet du message: |
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egil a écrit: | Les éditeurs Japonais ont besoin de vendre des licences et nous [les éditeurs "historiques"] en achetons moins . |
Egil, j'ai un peu de mal à suivre le raisonnement.
Donc,
- parce qu'en 2011 (l'année A VENIR), certains éditeurs de mangas vont PEUT-ETRE acheter/sortir moins de titres japonais,
- et parce que les éditeurs nippons ont besoin de vendre des titres à des éditeurs français,
- en 2010 (l'année PASSEE), Ankama (déjà un éditeur de bande-dessinées) a lancé une collection de manga, Nobi-nobi se met à éditer des titres pour enfants, Aqua Lumina et Kotoji débarquent avec des mangas "à la française" et Booken annonce une flopée de manhwa.
C'est bien ça ?
C'est marrant j'ai du mal à être convaincu.... _________________ Scott likes Ramona. To date her, all he has to do is defeat her seven evil ex-boyfriends.
Can he do it?
Dude, he's the HERO. |
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Saishû Heiki Kareshi Mangaversien·ne

Inscrit le : 02 Déc 2002
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Posté le : 31/01/11 19:17 Sujet du message: |
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egil a écrit: | ça veut dire quoi concrètement ? Quels lecteurs devons nous exclure ? Les minoritaires ? Ceux qui voient le manga comme une source de divertissement ? Les fans de manga de culottes ? Est-ce que c'est bien réfléchi de publier un manga quand on sait qu'il ne s'en vendra que 500, qu'il faut en publier au minimum un millier ?
C'est quoi publier "intelligent" pour toi concrètement ? |
Je ne voulais pas dire qu'il faut publier uniquement des séries pour se prendre la tête et pour faire réfléchir les lecteurs. Publier "intelligemment", je voulais dire en réfléchissant plus loin que le bout de son nez (euh, donc, plus loin que sa propre société), mais en intégrant les réalités du monde, et les intérêts communs à chacun. Mais bon, demander aux gens d'être moins égoïstes, c'est peut-être trop compliqué... (je parle pas de toi, hein !)
Saishû Heiki Kareshi a écrit: | Ce n'est pas à ce niveau que se joue l'avenir de ma fille. Si je voulais aller au bout de ton raisonnement, je te demanderai d'arrêter toutes ces séries qui ne se vendent pas chez vous (comme chez nous d'ailleurs) pour arrêter de couper des arbres pour rien. Vivement le numérique pour l'avenir de ma fille. |
Si je pousse encore plus loin le raisonnement... Ben, je vais pas arrêter mes séries qui ne se vendent pas, car précisément, ce sont celles qui sont porteuses de sens, et d'un potentiel d'impact sur la société de demain. Car si certains titres ont peu de lecteurs, ce sont ces lecteurs là qui seront les nouveaux leaders, ceux qui construiront le monde de demain.
Le problème, ce n'est pas tant les Å?uvres "profondes" qui ne se vendent pas, mais celles de divertissement. Parce que là , on peut considérer que c'est "tuer les arbres" pour rien (mouarf ^^;;; ) |
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egil Mangaversien·ne
Inscrit le : 23 Avr 2004 Localisation : sur site
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Posté le : 31/01/11 19:26 Sujet du message: |
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Tanuki a écrit: |
Egil, j'ai un peu de mal à suivre le raisonnement.
Donc,
- parce qu'en 2011 (l'année A VENIR), certains éditeurs de mangas vont PEUT-ETRE acheter/sortir moins de titres japonais,
- et parce que les éditeurs nippons ont besoin de vendre des titres à des éditeurs français,
- en 2010 (l'année PASSEE), Ankama (déjà un éditeur de bande-dessinées) a lancé une collection de manga, Nobi-nobi se met à éditer des titres pour enfants, Aqua Lumina et Kotoji débarquent avec des mangas "à la française" et Booken annonce une flopée de manhwa.
C'est bien ça ?
C'est marrant j'ai du mal à être convaincu.... |
C'est parce que tu oublies Clair de Lune et sa flopée de titres Media Factory peut-être ?
La baisse d'achat a eu lieu en 2009-2010, en même temps que les approches de Clair de Lune, Ankama et d'autres à venir.
Un peu plus convaincu ? |
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Tanuki Mangaversien·ne

Inscrit le : 02 Sept 2002 Localisation : Paris
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Posté le : 31/01/11 19:55 Sujet du message: |
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egil a écrit: | Un peu plus convaincu ? |
Je vais être honnête hein: NON.
Du moins pas par les raisons que tu avances (diminution supposée (et inédite) de nouveaux des grands éditeurs en 2011 + désir de vendre des éditeurs japonais).
J'ai l'impression d'entendre des excuses, sur le mode du "c'est pas notre, à nous les grands éditeurs" et du "on n'y peut rien".
(ce qui me rappelle l'attitude généralisée sur la sur-production en BD)
Il y pléthore de raisons pour les éditeurs (et a fortiori les "nouveaux") à lancer de nombreux titres japonais: stratégie de diversification (Ankama...), attrait du manga par rapport à d'autre BD asiatiques moins porteuses (voire attrait du manga tout court), "prime" à la série courte + manque de grosses licences, multitude de niche et de sous-genres à tenter, etc.
Mais on peut mettre ça sur le dos de mon côté négatif:
je considère que les éditeurs ont en majeure partie le marché du manga qu'ils méritent (puisque ce sont eux qui l'ont mis en place).
My bad, pour Clair de Lune. Effectivement j'avais oublié leur passage (prévisible ?) sur le créneau des titres japonais. _________________ Scott likes Ramona. To date her, all he has to do is defeat her seven evil ex-boyfriends.
Can he do it?
Dude, he's the HERO. |
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egil Mangaversien·ne
Inscrit le : 23 Avr 2004 Localisation : sur site
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Posté le : 31/01/11 20:04 Sujet du message: |
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Ah mais je t'arrête tout de suite Tanuki. Loin de moi l'idée de faire la pleureuse, je ne vois pas la "surproduction" comme un mal. Nous ne réduisons pas notre prod en 2011 et bienvenue aux nouveaux !
C'est juste une réalité. Les éditeurs japonais ont besoin de vendre plus de licence que par le passé et ça crée des vocations. |
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Tanuki Mangaversien·ne

Inscrit le : 02 Sept 2002 Localisation : Paris
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Posté le : 31/01/11 20:29 Sujet du message: |
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egil a écrit: | je ne vois pas la "surproduction" comme un mal. |
J'avoue que quand tu dis ça comme ça, je m'inquiète un peu quand même.
Vraiment
(et indépendamment du fait qu'il soit logique, ou pas, pour Soleil spécifiquement de ne pas réduire sa production en 2011)
egil a écrit: | Les éditeurs japonais ont besoin de vendre plus de licence que par le passé et ça crée des vocations. |
Alors, je n'ai aucun mal à (te) croire (sur) le fait que les éditeurs japonais vendent plus facilement des licences. C'est somme toute logique après 10 ans de fort développement du manga à l'étranger et au vu de l'état actuel du marché japonais.
Mais je ne comprends pas comment cela créerait "des vocations". Comment, pour le présenter de manière caricaturale, des gens qui ne s'intéressaient pas au manga (et donc n'y connaissant pas grand chose) se diraient d'un coup "faisons du mangasse, les nippons veulent trop vendre leurs licences".
Alors que je comprends parfaitement le raisonnement inverse:
les éditeurs japonais sont plus ouverts, donc les "nouveaux" éditeurs qui s'intéressent au manga, et qui voudraient en sortir, ont plus de facilité à obtenir des titres. _________________ Scott likes Ramona. To date her, all he has to do is defeat her seven evil ex-boyfriends.
Can he do it?
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Stef Mangaversien·ne
Inscrit le : 07 Fév 2008 Localisation : Paris
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Posté le : 01/02/11 12:36 Sujet du message: |
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Egil, Saishu, c'est intéressant comme discussion, ça.
je veux bien vous expliquer mes shémas de politique éditoriale. on sait que chaque maison est tenue par des éléments différents, et donc progresse de manière différente, on ne peut pas raisonnablement envisager une "loi" ou "réalité" commune immuable.
après j'ai toujours été partisant de dire que le public n'était pas forçé d'achetter, que la surproduction était un problème entre éditeurs et libraires, mais que le public, lui, il tranche au bout (et au vu de certains chiffre, on voit bien qu'il fait, au final, la réalité du marché).
pour revenir au shojo et à l'équilibre des genres. pour ma part en arrivant chez Glénat, j'ai analysé le catalogue. j'ai vu un shonen très développé, un seinen naissant et un shojo faiblard (en terme de quantité de titres, précisons). je me suis dit que je n'allais pas achetter du shonen à tour de bras, car le potentiel des shonen du catalogue n'était pas exploité à fond. ma politique shonen était donc : peu d'achats, quelques coups de coeur, mais un gros travail pour faire progresser les licences actuelles. comme il n'y avait pas de gros shonen au Japon (ou alors inaccessibles pour nous - type bakuman, réservé à Kana) - ça m'allait parfaitement. je pense avoir réussit, assurant Bleach, faisant progresser One Piece, maintenant DBZ, relançant Reborn, boostant Eyeshield, Claymore ou D.Gray-man, relançant Slump ou Kenshin. côté shonen, je pense pas en cela avoir joué une surproduction.
Ensuite j'ai voulu développer les parties plus faibles du catalogue. d'abord le seinen (parce que je le sentais plus en 2009...) ça a donc été les Gouttes de Dieu, Biomega, ou les titres de Miura, Team medical Dragon. Rien de trop violent non plus, et des titres qui ont trouvé leur public, à l'exception de TMD (ce que je n'aurait de cesse de regretter). je pense avoir donc bien soutenu et développé cette partie du catalogue, sans pour autant qu'elle soit équivalente à la partie shonen et sans saturer le marché, vu que les titres ont quasiment tous trouvé leur public.
enfin, en 2010, gros morceau : relançer la partie shojo (j'étais à 1 shojo courant depuis la fin de HYD !), à la fois sur des gammes épouvées, mais aussi en cherchant de nouvelles voies. d'où Kilari, Bloody Kiss, Mei's Butler, HXH, les Wataru Yoshizumi, Librairy Wars. grosse prod, certes, mais j'ai trouvé mon public sur tous ces titres à par sur les deux one shot de yoshizumi, et j'ai même de gros résultats sur HXH, Bloody Kiss ou Mei's butler, et je vous parle pas de Kilari. J'ai donc pas l'impression d'avoir cassé le marché en surproduisant, puisque le public a validé ces choix.
Enfin j'ai voulu développer d'autres voies, élargir, vers le Vintage (bon ok là c'est raté, mais je ne rougis pas d'avoir fait Cyborg ou Ashita), vers la jeunesse (2 one shot difficiles, mais un Chi qui cartonne bien) et romans (plus conceptuel sur le marché, mais loin d'engoger la partie manga)
donc voilà , au final, ça fait beaucoup de volumes, au final je suis un des éditeurs qui ont le plus produit et augmenté de prod par rapport à l'année dernière, mais honnêtement je n'ai pas l'impression d'avoir surproduit, puisque 90% des sorties ont trouvé leur public. pour moi la surproduction, c'est placer des titres qui ne trouvent pas leur public et persister dans ce sens encore et encore. à partir du moment ou le titre vend plus que sa mise en place, c'est que le public a validé.
au final, j'ai l'impression d'avoir équilibré le catalogue, plaçé des titres actifs, ouvert des perspectives. je me suis planté quelques fois (samurai usagi, kurogane, TMD...) mais bon, on n'est pas des dieux non plus.
voilà , si je met tout cela, c'est pour dire, que la politique éditoriale a été construite bien entendu selon les schémas directeurs du marché, mais aussi de manière cohérente avec le catalogue Glénat. un tel schéma n'aurait pas pu être appliqué au catalogue d'un autre éditeur, chacun développe ainsi ses stratégies sur des données qui lui sont propres. c'est pourquoi vous ne pourrez pas, à mon avis, tomber d'accord, puisque vous confrontez deux subjectivités dont les objectifs ne sont pas forcément interdépendants. Le marché quant à lui ne se déplace pas en masse du shonen vers le shojo ou vers le seinen. l'aggrégation d'un public shojo naissant ne grève pas le public lecteur de shonen. l'interpénétration des genres dans le lectorat, fait que toute tentative d'identification des lectorats est impossible, vu que l'on sait q'un lecteur de shonen peut lire du shojo, et vice versa, de même qu'une fille lira du shonen, qu'un garçon lira du shojo.
La vérité c'est qu'il est bien malin celui qui expliquera clairement comment est bâti le public (qui n'est par ailleurs pas une entité fixe, mais bien un ensemble multiforme évolutif), que, comme tous les producteurs de produits culturels, on tente des paris, parfois on gagne, parfois on perd, et que, comme partout (musique, cinéma, jeux vidéo...) on perd plus souvent qu'on gagne. que ce que l'on sait, c'est que le public est toujours là , qu'on essaye tous toujours de savoir ce qu'il veut, mais que, honnêtement, on peut sentir, mais pas prévoir. parce que le public est vivant, donc il change tout le temps, sans compter que les générations se multiplient. C'est comme le vent , tu ne le voit pas, tu ne le prévois pas, tu le suis, tu t'adaptes, tu te coules dans son mouvement. s'ensuit de la surproduction, probleme bien géré par le public, via une impressionnante batterie d'outils pour mieux cibler ses achats = les critiques, chroniques, lectures en lignes, achats différés, emprunts, discussion sur forums, et même scantrad etc etc, donc probleme éditorial avant tout. |
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Heiji Mangaversien·ne

Inscrit le : 06 Sept 2002 Localisation : Japon
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Posté le : 01/02/11 13:47 Sujet du message: |
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Je ne trouve pas que la surproduction (du moins la sortie de plusieurs mangas) soit un mal. Je n'ai pas de chiffres, mais je reste encore persuadés que la plus part des gens (a partir de 12-13 ans) se renseigne sur le net avant d'acheter un manga. Soit en lisant les scan, soit en lisant une critique, etc...
C'est rare (je pense) d'aller en librairie et de trouver un titre qu'on ne connait pas. Et je pense que c'est pour ça que les gens achètent moins aussi.
Avant, c'était dur de trouver des informations sur les nouveautés ou même on découvrait des nouveauté directement chez notre libraire, maintenant ce temps est révolu.
Si je prends mon cas, toute les séries que j'ai commencés en 2010 (et prévu en 2011), je sais de quoi ça parler et je sais que je vais aimer.
Mais bon je suis peut être un cas a part (Déjà que je dois être un des seul qui préfère Angel Heart à City Hunter lol).
Après la réputation de l'éditeur (Pika, Panini, Kana) font que les gens ont aussi moins confiance, et se méfie avant d'acheter. Et c'est un cercle vicieux. |
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herbv Modérateur

Inscrit le : 28 Août 2002 Localisation : Yvelines
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Posté le : 01/02/11 16:03 Sujet du message: Remarque |
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La surproduction en elle-même n'est pas une mauvaise chose car elle permet de diversifier ses choix et d'avoir accès à certains titres. Il est certain que 2010 est une de mes meilleures années depuis quelques temps, d'autant plus que je suis allé rattraper un certain nombre de séries que je n'avais pas faites en leur temps. A mes nombreux achats, s'ajoutent les prêts, les occasions, les SP, etc. , preuve que je (en temps que public) suis capable d'absorber la production actuelle.
Donc, de ce côté-là , je vais plutôt dans le sens d'Egil et de Stef (que je remercie pour leur avis) : on sort ce qu'on a à sortir en fonction du développement du catalogue, le public tranchera.
Mais il y a quand même des effets pervers à la surproduction que j'estime être extrêmement négatifs à moyen terme.
En effet, dans un marché manga en stagnation, voire en régression en terme de chiffre d'affaires, augmenter le nombre de sorties conduit automatiquement à diminuer la rentabilité de très nombreux titres et donc la rentabilité moyenne du manga, que ce soit pour l'éditeur ou pour l'ensemble des acteurs de ce marché.
Or, le métier de l'édition est connu pour proposer des marges faibles. Pour rétablir cette marge moyenne (que les analystes financiers ne manquent pas de regarder en premier après l'état des fonds propres), il faut donc trouver des palliatifs.
On les a vu mis en Å?uvre ces dernières années : on baisse les coûts en investissant moins vers les prestataires (traducteurs, lettreurs, imprimeurs) ce qui a des conséquences sur la qualité de l'ouvrage. Par exemple, on fait traduire les mangas à la va-vite et sans grandes exigences, on fait lettrer en Afrique, on va imprimer en Chine ou dans les pays de l'Europe de l'Est. Mais cela a des limites, notamment pratiques car avec un rythme de parution bimestriel, il est difficile de délocaliser un grand nombre de titres. Et puis, je ne vous raconte pas la logistique qu'il faut mettre en place pour avoir un minimum d'assurance qualité et le bordel que c'est s'il faut renvoyer l'ensemble d'un tirage foiré.
Autre solution, qui est d'actualité : on augmente les prix, ce qui est de plus en plus inévitable dans un contexte d'augmentation générale des matières premières dont le papier et le carburant. Mais là aussi, il y a une limite, il suffit de voir comment ça grogne de plus en plus auprès des acheteurs.
Enfin, et c'est celle qu'on va se prendre de plein fouet en 2011, d'après moi : on arrête les séries qui ne marchent pas, à commencer par celles qui font perdre trop d'argent. Comment voulez-vous payer ne serait-ce que l'imprimeur et les ayants-droits quand vous vendez moins de 1 000 exemplaires ? Alors, quand je vois Stef nous dire que Cyborg 009 ne trouve que 300 acheteurs, je le trouve courageux d'aller au moins à la fin du premier cycle (les relations avec l'éditeur japonais joue aussi beaucoup).
Autre effet pervers de la surproduction : la visibilité de moins en moins importante des séries (et on ne parle même pas des one-shots où là , si l'auteur n'est pas une célébrité, on risque fort d'aller au carnage, cf les dernières sorties de Wataru Yoshizumi si j'ai bien compris alors que je trouve ses titres très plaisants à lire, bien plus qu'un Mei's Butler dont la médiocrité m'afflige) car les linéaires des libraires ne sont pas extensibles. La rotation s'accélère, le fond est de plus en plus petit, les séries vendent de moins en moins bien dans la durée, les libraires ne peuvent plus lire ce qu'ils vendent, se concentrent sur les meilleures ventes et deviennent parfois de simple manutentionnaires de cartons.
Bref, la surproduction, c'est le mal !
(surtout qu'on pourrait aller encore plus loin dans la recherche des effets négatifs de la surproduction)
Ceci dit, les différents échanges que l'on peut lire ici montrent bien comment cette notion dépend de la perception de chacun et de la politique éditoriale qu'on doit mettre en Å?uvre. XaV analyse l'ensemble du marché dans son dossier numérologie, il est normal que pour lui, la surproduction apparaisse comme un élément principal de la "crise" du manga qui a commencé (l'autre étant le rythme de sortie des blockbusters qui va mécaniquement faire plonger le marché étant donné qu'il n'y a pas de véritables successeurs à Naruto, One Piece, FMA, etc. présentant le même potentiel de ventes, peut-être à part Soul Eater et Fairy Tales). Mais des directeurs comme Stef, Sydney, Egil, Ahmed, etc. peuvent avoir une position différente (la surproduction, c'est pas moi, c'est les autres) qui est tout à fait compréhensible. En tout cas, le débat est intéressant à suivre et la période intéressante à vivre... _________________ Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair |
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egil Mangaversien·ne
Inscrit le : 23 Avr 2004 Localisation : sur site
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Posté le : 01/02/11 16:29 Sujet du message: |
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Assez d'accord avec Stef. Ce que l'on peut nous reprocher, c'est peut-être d'avoir "assurer", d'avoir pris moins de risque que d'autres éditeurs, comme Akata (encore que Vintage en est un). Vos choix éditoriaux sont forts, parfois loin du grand public. C'est une volonté éditoriale.
Glénat a l'obligation d'être grand public et Soleil de publier malin. Il est certain que Soleil Manga pourrait davantage voir venir si nous avions le fond de Furuba et Nana derrière nous, mais ce n'est pas le cas. Les ventes de fond représentent une faible partie de nos ventes par rapport aux ventes de nouveautés. Nous nous devons donc d'être un éditeur "dynamique" (peu de longues séries, beaucoup de nouveautés). Et d'innover (collection Eros, collection Grand Classique, etc...)
Alors oui, on retrouve régulièrement sur les forums nos quelques lecteurs fans de shonen et seinen qui sont très mécontents parce qu'on repousse les titres de ce catalogue là , mais notre public est très majoritairement féminin et souhaite nous retrouver sur nos licences shojo et gothiques. C'est le public qui a validé nos choix éditoriaux.
Alors on pourrait se réunir et se partager le truc, toi tu fais du shonen, toi du yaoi, toi du seinen etc... mais finalement, c'est ce que le public fait déjà . Akata a le courage d'insister, nous, nous faisons le roseau. |
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XaV Mangaversien·ne
Inscrit le : 30 Mai 2006 Localisation : Paris
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Posté le : 01/02/11 18:56 Sujet du message: Re: Remarque |
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herbv a écrit: | Ceci dit, les différents échanges que l'on peut lire ici montrent bien comment cette notion dépend de la perception de chacun et de la politique éditoriale qu'on doit mettre en Å?uvre. |
Oui, d'ailleurs je me rends compte à la lecture de ces échanges que c'est un point que je n'ai pas abordé, et qui sera sans doute intéressant de couvrir dans l'édition de l'année prochaine (au même titre que la question de l'importance présumée ou pas de Japan Expo sur le calendrier de sorties).
La question du développement d'une offre éditoriale sur tous les segments est également l'une des raisons du développement important du nombre de nouvelles séries.
A ce sujet, je continue d'ailleurs de penser que les éditeurs pourraient faire un meilleur travail pour permettre à leurs lecteurs de se retrouver dans la production, et de mieux identifier ce qui s'adresse à eux -- ou pas. Les diverses collections ne sont matérialisées que sur les sites web ou dans les catalogues, et ne se retrouvent pas en magasin: tous les bouquins se ressemblent, et il faut être attentif à de menues variations de couleur de logo pour repérer que l'on est dans telle ou telle collection.
Et je ne parle même pas des questions d'appareil critique pour certains titres.
Par contre, j'entends bien que l'approche de Stéphane n'est pas "produisons plus pour produire plus", mais "produisons plus pour toucher tous les segments du marché", mais cette nuance aboutit quand même sur une surproduction avérée dans les boutiques. C'est un peu plus moral (ou réfléchi, au choix), mais le résultat est le même.
Une question que je me pose, par contre, c'est de savoir combien de ces séries qui sont lancées sont soutenues dans le long terme -- y-aura-t-il réassort, réimpression, ou fonctionne-t-on sur un modèle de périodique, où l'on ne regarde jamais en arrière? Et surtout, quelle est l'étendue des purges de catalogues qui sont régulièrement faites, et rarement communiquées... |
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shun Mangaversien·ne

Inscrit le : 01 Sept 2002 Localisation : charleroi la ville noir
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Posté le : 01/02/11 23:10 Sujet du message: Re: Remarque |
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XaV a écrit: |
A ce sujet, je continue d'ailleurs de penser que les éditeurs pourraient faire un meilleur travail pour permettre à leurs lecteurs de se retrouver dans la production |
sur cette première partie je te citerais ki oon et kurokawa qui sont a l'heure actuel les maitres dans l'art de faire un succès d'un titre "banal", tout a l'inverse de tonkam qui n'a aucune communication commercial.
je suis étonné par ex que kaze n'ai pas réussi une meilleur percée du marché avec la qualité des titres publiés qui pointe vers le haut. _________________ Groupe facebook de vente manga en Belgique :
https://www.facebook.com/groups/1024308591038526/ |
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Stef Mangaversien·ne
Inscrit le : 07 Fév 2008 Localisation : Paris
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Posté le : 02/02/11 11:37 Sujet du message: |
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@ xav
oui, l'identification est aujourd'hui un vrai problème, mais on en revient à une identification d'un public, ce qui ramène à la complexité de le connaître. Reste que je demeure partisan de l'utilisation de codes limittée (shonen, shojo, seinen pour le plus gros de la prod) et par code couleur (on sait que c'est ce qui marche le mieux). L'appareil critique est un autre débat, qu'on peut avoir mais peut-être pas dans ce post.
pour la surprod, je serais honnête en prenant plutôt le qualificatif "reflechi" que "moral". non pas que je sois un chantre de l'immoralité (coupons tout de suite l'argument), mais c'est une question de développement, une vision à long et très long terme.
quant au soutien des séries, là aussi ça va être une discussion longue, dépendant de chaque maison. côté "purge", je parle ici pour ma paroisse, on n'en fait pas pour l'instant. les seuls titres arrêtés l'ont été parce que l'auteur récupère ses droits locaux et internationnaux (say hello to black jack, sailor moon...).
@ egil
je n'en fait pas et n'ai pas l'intention d'en faire, je pose donc la question sur les mangas érotiques en relation avec Eros = là où le débat fait encore rage sur le manga "classique", ne penses-tu-pas que la lecture sur support mobile va supplanter très rapidement la lecture de volumes ? au Japon, c'est clair, plutôt que d'aller rougir avec son volume devant une caissière, le côté impersonnel et anonyme de l'achat de manga numérique a clairement fait basculer le marché...
quant à se réunir et se partager les genres... comment te dire... c'est pas un peu utopiste comme voeux pieu ça ?
@ herbv
d'accord sur le paradoxe "surproduction vs investissement en visibilité", car c'est difficile de payer une campagne de presse dans des mags mensuels pour des titres qui vont être majoritairement retournés après 1 ou 2 semaines par les libraires, qui par ailleurs n'ont pas vraiment le choix.
la vraie question qui se posera demain est celle de la pertinence des choix, puisque ni l'exposition des mises en places, ni la comm ou le marketing ne seront décisifs sur 80% des sorties. la dychotomie entre les investissements faits et les résultats obtenus, en 2010, chez Kaze manga peut en partie illustrer cela (j'en discuttais avec eux, et Cédric Littardi s'en est ouvert dans son podcast mangavore, donc je me permet de reprendre l'info qui de fait est publique). on va peut-être en revenir à quelquechose de plus abrupt = une relation directe entre le titre et le lecteur : le titre est bon, il marchera, le titre est mauvais, aucune campagne presse ou market ne le fera marcher. par contre, presse et market seront forts dans le développement des titres qui marchent vers de nouveaux paliers. En gros ça commence a devenir pointu...
quant à ma position, je ne dis pas que la surproduction c'est pas moi c'est les autres, puisque je me suis fendu d'un indigeste pavé pour dire le contraire (Rhaaaa j'ai mis un smiley ! je domine la technique !) |
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