Rencontres / débats / conférences autour des mangas (2)

[Gally]

[Fuse]

Un rapide compte-rendu de la conférence sur la sensualité et le manga.

Conférence assez intéressante. Même si le fils conducteur reste invisible, les différents échanges ont permis une meilleure diffusion de connaissances. Reste une impression de voir, chez certains intervenants, un passé de camelotiers des rues : « Du cul, du cul, du cul ! Achetez mon beau manga, mon beau magazine plein de dessins zâ??érotiques ! ». Même sur le ton de lâ??humour, cela tend à décrédibiliser leurs propos. Je reste de plus assez prudent sur les explications de Carla Cino sur le Yaoi. Son discours va à lâ??encontre de nombreux intervenants durant un colloque du CERI à la MCJP lâ??année dernière dont ½ journée été consacrée précisément sur ce thème.

Il surtout amusant de remarquer, pour quelques intervenants invités à plusieurs conférences, une importante redondance des propos� à la virgule près. Tillon et ses bds franco-belges catholiques en est le meilleur exemple. Rien de grave, ou de bien méchant, sauf une forme de « déjà entendu » et un manque de reformulation évident.

A.

Fuse

[herbv]

Allez, deux petites photos pour illustrer les propos de Fuse...



Effectivement, la conférence était agréable à suivre, notamment grâce à un Nicolas Penedo assez taquin et présentant le sexe dans le manga de façon très décomplexée et dédramatisée. Son dynamisme et son humour ont été pour beaucoup dans cette réussite. J'ai beaucoup aimé la présentation du phénomène des idols faite par Adrien (venu en kimono, histoire d'ajouter une petite touche d'exotisme). Les fans de ces jeunes japonaises en maillot de bain (voire moins) ont du s'étrangler en l'écoutant parler .

Pour moi, il s'agissait des deux meilleurs intervenants même si Fabien Tillon s'est bien repris après avoir débité des énormités sur la BD franco-belge (alors qu'il semble pourtant bien connaître l'existence de la loi de 1949 sur la jeunesse) en attribuant à la BD catholique un rôle qu'elle n'a pas tenu.



Sinon, la conférence d'aujourd'hui sur le système scolaire au Japon m'a semblé être tout à fait correcte même si je suis arrivé un peu en retard et si je trouve qu'on a passé un peu trop de temps à parler de l'ijime. J'ai pu placer la différence entre le bizutage et l'ijime qui ne sont pas du tout la même chose alors qu'on les rapproche trop souvent en France, c'est le principal . L'autre petit loupé est le vent que s'est pris Albert Algoud à propos de L'�cole emportée lorsqu'il a souhaité qu'on développe l'image de l'école dans cette série. Malheureusement, ni moi ni Nicolas n'avont pu en dire grand chose, quand à Sébastien A., il a sorti un joker sur ce manga.
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair

[Adrien de Bats]

Oui parlons de cette fascinante conférence.
Etant intervenant, bon ben, je n'ai clairement pas la même vision.

Effectivement Fabien Tillon se répète mais peut-on vraiment lui en vouloir? Le public n'est sans doute pas le même et que ce soit la violence ou la sexualité, la morale catholique a une influence sur les 2 donc je trouve que c'est pas une si mauvaise entrée en matière que ça. Il a le mérite de faire un parallèle simple à comprendre et qui au final propose une piste de réflexion pour saisir la différence de traitement manga/Franco-belge. Et puis j'aime beaucoup le bonhomme (que je connais bien sûr à peine vu que je l'ai simplement côtoyé aux deux conf'), il parle bien etc.

Personnellement, j'ai passé un très bon moment avec des gens qui ne pensaient justement pas la même chose que moi sur le yaoi et le sexe en général. J'ai quand même été assez sidéré que la seule représentante de la gent féminine nous dise que c'est bien que l'héroïne de shôjo soit débile, car comme ça, elle a de quoi évoluer. Alors sans vouloir forcément enfermer Carla dans ce rôle de féministe en fonction de son sexe, ça m'a quand même étonné. Idem pour sa vision du yaoi, avec laquelle, je ne suis pas tout à fait d'accord, mais j'espère que nous aurons l'occasion (ici par exemple) d'en reparler et d'approfondir nos positions.

Car, effectivement, il devait être bien difficile de présenter l'ensemble de cet épineux sujet dans une simple conférence d'une heure qui a, avouons-le, beaucoup parlé du yaoi, ce qui au final était très bien. �videmment, bcp de sujets "typiques" du style le viol etc. n'ont pas été traités mais c'est peut-être aussi bien qu'on ait pu parler de la subversion de l'ero-guro et du yaoi, car on ouvre des portes (enfin j'espère).
Surtout que dans l'auditoire, il y avait pas mal de fans déjà convaincus venus sans doute se rincer l'oeil.

Nicolas Penedo est quant à lui un orateur hors pair!
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J'aime le tofu soyeux.

[Adrien de Bats]

P'tain, ce timing de folie Herbv!

Bon comme je passe en second, je rebondis vite fait!

Je suis tout à fait désolé de n'avoir pu être présent à la conf' sur l'école car j'aurais bien aimé avoir ton opinion sur la différence entre bizutage et ijime qui sont, à mon sens, extrêmement différent à moi aussi.

Quelles étaient les personnes présentes?
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[yadana]

Tout ce que je peux dire sur la conférence de mardi, c'est qu'Adrien était le plus beau, comme d'hab', que j'ai trouvé la fin plus intéressante que le début (sans doute parce que je connaissais moins certains points ou que j'avais émergé de mon coma ^^). Toutes mes excuses si j'ai eu l'air très endormie, j'étais vraiment très fatiguée.
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Webmistress de TSD
Le blog était en noir

[herbv]

[Gally]

C'est le chauve Penedo ?

Sinon encore pardon de t'avoir raté Lapin (surtout que tu as mis le kimono pour me faire plaisir), mais tu auras compris mes impératifs je l'espère.
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[muse]

[Adrien de Bats]

Euh, alors je m'y colle vite fait.
Si jamais je me trompe ou que je déforme ses propos, n'hésitez pas à intervenir.
Vu que j'ai beaucoup contribué au numéro 1 de 10.000 images sur le yaoi , j'ai pris la parole assez rapidement dès que les questions ont porté sur ce genre.
En gros, j'ai repris ce que nous avions dit dans la revue à savoir:
-Développement du yaoi dans les années 70
-Explication du Yama Nashi, etc.
-Utilisation du yaoi pour parler d'un couple dans lequel les deux parties n'ont pas de statut social différent
-Moyen d'évasion pour les femmes

Carla a par la suite dit que pour elle, le yaoi n'était justement pas une évasion pour la lectrice car le yaoi était un sous-genre du shôjo, ou tout du moins en découlait. Elle a également répondu à ma vision du couple yaoi (à savoir même si ce sont deux hommes, il faut y voir une métaphore du couple homme/femme avec l'un des deux qui est censé incarner les questionnements de la femme, mais pas forcément le uke d'ailleurs) en disant que selon elle, ça n'était pas le cas.

Ma réaction à cela (aujourd'hui) est qu'il faut peut-être s'interroger sur la définition de shôjo. Si le yaoi reprend une partie des codes du manga pour filles, le fait de représenter deux hommes qui à la fin du volume couchent ensemble sont quand même deux caractéristiques principales du yaoi qu'on ne trouve par définition pas dans le shôjo.

Alors bien sûr si l'on prend certaines oeuvres de chaque genre, on trouve des exceptions mais là on parle quand même de grande lignes.
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[kojopi]

En même temps, le fait est que le boy's love est un sous-genre du shôjo, qu'il en découle rapidement même si effectivement plusieurs courants co-existent. L'un d'eux permet effectivement à la lectrice d'apprécier une histoire sans concurrence ni jalousie puisqu'il n'y a pas de fille, l'autre consiste à se considérer représentée par l'un des deux membres au choix puisqu'égaux. Même si maintenant le genre est suffisamment populaire pour avoir son mag et ses éditions, la parenté reste réelle.

Après, le yaoi, à savoir les dôjins, eux sont effectivement à vocation purement défoulatoir, pour preuve leur explosion correspond principalement à des parodies de séries avec des bishônen (Saint Seiya bien sûr mais pas seulement) et moins la création en elle-même.
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1. Editions Tonkam
2. Mangavore.fr

[Adrien de Bats]

C'est une remarque intéressante mais il est bien difficile de donner une définition claire et différenciée de boy's love et yaoi je pense.

Au Japon, on dit Boy's love pour tout. En France on dit yaoi pour tout.

Le critère dôjinshi pour le yaoi et mangas classiques pour le boy's love n'est pas pertinent car bcp de contre-exemples.
Donc si je trouve effectivement la parenté réelle, à ce moment-là, ça descend de Tezuka aussi (ouh là là le mauvais esprit)
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J'aime le tofu soyeux.

[Gally]

De toute façon le yaoi c'est d'un niais
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[crapule]

Pfff, la méchante généralité.
C'est pas parce que l'écrasante majorité des yaoi sortis en France sont nazes, que les yaois le sont!
Suffit de voir des titres comme Love me tender, Zetsuai ou même Banana fish (bien que, je ne sois pas du tout sûre de la catégorie où le caser) pour se rendre compte de la richesse du genre.
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Le raton laveur c'est pas comestible!!!

[herbv]

Et bien, crapule, si tu avais lu Manga 10 000 images 1, tu aurais su que ce sont des shôjo .

Effectivement, les "vrais" BL parus chez Asuka et Tonkam, du moins ceux que j'ai lu, ne sont pas très enthousiasmants. Il n'y a que Si tu rêve se réalise... qui a réussi à me convaincre. Chez Asuka, il y a Révélations qui m'intéresse. Sinon, j'ai été agréablement surpris par une BD allemande assimilée au yaoi, Les Larmes d'anges, certainement parce que je n'en attendais rien.

Pour répondre à Kojopi, j'estime qu'il est un peu trop rapide, et même erroné, de dire que le boys love est un sous-genre du shôjo. On ne peut pas évacuer ainsi la création du magazine June. Certes, le genre est né en partie de certains titres parus dans des magazines shôjo, mais c'est oublier ses racines profondes dans le dôjinshi. Et surtout, c'est oublier le développement d'un éditeur comme Biblos. Enfin, c'est montrer une certaine ignorance sur le lectorat japonais de BL où deux lectrices de ce genre avec qui j'ai pu échanger quelques mots ont affirmé leur rejet du shôjo au profit du boys love. Certes, l'échantillon n'est pas représentatif mais représente une certaine réalité, je pense.
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